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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs

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22 avril 2024

CARIO Daniel / Un chien dans la nuit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Un chien dans la nuit.
Daniel CARIO.

Note : 5 / 5.
La nuit tous les chiens sont gris !
Roman noir de Daniel Cario, qui, exceptionnellement, ne se déroule pas en Bretagne, mais près d’Angers.

Véronique Quinet rentre d’une réception offerte par Julie Tournis, une camarade de travail à la maternité où elle est sage-femme, son époux Alban en est le gynécologue.
Comme d’habitude elle a un peu bu, sur la route du retour, dans la campagne près d’Angers, elle pense avoir buté dans un animal, chien s
ûrement, elle s’arrête mais ne trouve pas l’animal. Par contre elle constate que son phare est cassé. Durant ses recherches, elle perd une chaussure.
Le lendemain, pratiquement au même endroit, on découvre le corps d’une jeune fille, morte.
Tout semble désigner Véronique comme la responsable de cet accident nocturne. Leur fille qui se prénommait aussi Mathilde, est également décédé
sur cette route en pleine nuit. Depuis Véronique culpabilise car c’est à cause de sa négligence, que, semble-t-il, sa fille a voulu rentrer à pied d’une soirée. Depuis elle boit beaucoup… elle se souvient d’avoir, un jour, tromper son mari avec un homme décédé quelques jours après dans un accident de moto.
Elle n’est plus réellement sûr
e que ce soit un chien qu’elle ait heurté, et petit à petit elle finit par se convaincre que c’était bien cette jeune fille qu’elle a renversée et tuée ce soir-là.
Elle est condamnée, son permis de conduire est suspendu et elle perd son travail.
Mais qui était réellement Mathilde Bergeret ? Elle rencontre sa mère, qui la décrit comme une jeune fille très tourmentée. Elle était chanteuse dans un groupe de hard-rock, et la question principale est : que faisait-elle sur cette route à cette heure de la nuit ?
 Elle rencontre également les membres de l’orchestre « Les anges des ténèbres », qui lui apprennent qu’elle menait une vie plutôt dissolue. Elle avait des amants beaucoup plus vieux qu’elle et plutôt riches, qu’elle faisait peut-être chanter ?
Quelques temps après, Véronique rencontre une petite fille, qui lui dit que son chien a été blessé cette nuit-là. Elle se souvient bien de la date, c’était son anniversaire.
Alban son mari lui déconseille d’aller à la gendarmerie, elle s’y résout malgré tout, une semaine plus tard, quelques jours trop tard, la petite fille a eu un accident 
et est décédée !
Une porte se referme… mais Véronique est de plus en plus consciente qu’elle n’a pas tué cette jeune fille !
Alors elle continue son enquête…

Beaucoup de personnages dans cet excellent roman, Véronique Quinet qui dans la vie connaît des hauts et des bas, son époux Alban, personnage ambigu, qui tente de tuer sa femme ou la détruire elle petit à petit en lui fournissant du whisky à volonté ?
C’est comme dans tous les romans de Daniel Cario, ancien professeur de lettres, 
c’est très bien écrit.
Le scénario est très bien et la fin est surprenante.

Extraits :
- Véronique Quinet préférait elle aussi les alcools forts, qui en la grisant aussitôt lui donnait l’illusion d’aller mieux.
- Vous êtes bien certaine qu’il s’agissait d’un animal ?
- Elle le soupçonnait d’orchestrer sciemment sa destruction, mais elle était trop dépendante pour s’en offusquer.
- Véronique comprit la dérobade. Ils n’en étaient pas encore à renouer une relation physique.
- J’étais à votre procès, Mme Quinet.
- Vous vous demandez sans doute pourquoi le père et la fille ne sont pas inhumés ensemble ?
- Mathilde avait trouvé une manière encore plus odieuse de nous faire souffrir, la preuve qu’elle était diablement intelligente. Elle prétendait que son père la désirait.
- C’est là qu’elle m’a annoncé que son père entretenait une relation incestueuse avec elle.
Éditions : Ouest-France /Empreintes (2021).

Autres titres de cet auteur sur ce blog

Ne reposez pas en paix.
Rappelle toi, Ève.
Séquestrations. Le blockhaus de la lande.
Séquestrations. La maison des sens.
Au grenier.
Les coiffes rouges.
Trois femmes en noir.
Les yeux de Caïn.
Valse barbare.
Une singulière confession.
La camarde.

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16 avril 2024

HAŠEK Jaroslav /  Les Aventures du brave soldat Švejk.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Les Aventures du brave soldat
Švejk. *
Jaroslav HAŠEK.
Note : 5 / 5.
Journal d’un imbécile heureux !

Sur la couverture le titre de ce livre est « Les Aventures du brave soldat Švejk », mais le titre intérieur est « Les Aventures du brave soldat Švejk pendant la Grande Guerre ». Livre 1, « Á l’arrière ». 
J’ai lu ce livre dans une autre traduction, il y a environ quarante ou cinquante ans !
Sous la plume de Jaroslav Ha
šek, nous suivons les tribulations mi-tragiques mi-désopilantes de Josef Švejk, vendeur de chiens de son état, sorte de Pierrot Lunaire naïf à la mode tchèque !
Prague 1914. Suite à l’assassinat de l’archiduc François Ferdinand, héritier de l’empire austro-hongrois, la guerre de 1914-1918 commence. Elle va bouleverser l’existence de centaines de millions de gens, et celle de Josef Švejk en particulier.

Nous suivrons ses nombreuses tribulations durant quinze chapitres, de son entrée dans la Grande Guerre à son départ pour le front.
Au fil de ces pages, nous le suivrons dans ses démarches administratives et autres déambulations. Nous passerons avec lui de la préfecture de police à la commission médicale, un séjour dans un asile d’aliénés, une petite visite dans un commissariat.
Un court séjour chez lui, puis un départ tonitruant, dans un fauteuil médical, poussé par sa logeuse madame Müllerovà brandissant bien haut ses béquilles ! Il est suivi par une foule enthousiaste !
Mais ce brave garçon, est-il vraiment en aussi mauvaise santé ? Il est considéré comme simulateur et atterrit dans une prison militaire, où il devient l’ordonnance de l’aumônier, Otto Katz. Ledit aumônier n’est pas très à cheval sur la religion quand cela le concerne. Il aime la boisson, les jeunes filles et le jeu.
Le jeu justement, au cours d’une partie bien arrosée, il perd
Švejk qui devient l’ordonnance du premier-lieutenant Lukáš, infatigable coureur de jupons, qui met sa brave ordonnance dans des situations peu confortables mais parfois réjouissantes.
Mais les frasques de Lukáš font qu’il doit partir au front, ainsi que son ordonnance, le brave soldat
Josef Švejk …

Le personnage principal est bien évidement ce brave soldat Josef Švejk ! Mais est-il si simplet que cela ? Ou alors est-il un simulateur de génie ? L’aumônier Otto Katz et le premier-lieutenant Lukáš amènent un peu (ou beaucoup) de débauche dans la vie praguoise.
J’ai adoré ce livre qui m’avait déjà laissé de bons souvenirs au point de vouloir le relire.
La situation de la Tchécoslovaquie est incertaine, l’Europe est mal en point, l’Empire Austro-Hongrois à l’agonie.
J’attends les nouvelles traductions de Benoît Meunier pour les livres suivants.
Ouvrage très complet, comprenant dans sa préface un texte nommé « Version d’où est sorti ce livre » signé de Jean Boutan, puis « Note sur la traduction » et un guide de prononciation des noms tchèques.
En fin de livre, une postface de Jaroslav Ha
šek, puis quelques dossiers, « Chronologie » « Bibliographie » « Notice » « Manifeste de l’empereur François-Joseph 1er » « Plan de Prague » et « Notes ».
Un mot pour  signaler les excellentes illustrations d’origine de Josef Lada.
Extraits :
- Ouais, dans l’armée, répondit
Švejk avec orgueil et gravité. J’ai été déclaré crétin notoire par ces messieurs d’la commission médicale
- Après les belles et heureuses journées que Švejk avait passées à l’asile d’aliénés, des heures bien tourmentées l’attendaient.
- Le chaos qui régnait témoignait du fait que le portier et sa dame avaient dû rentrer d’excellente humeur.
- Le mieux, dit quelqu’un près de la porte, c’est de se faire une piqûre de pétrole dans le bras. C’est comme ça que mon cousin s’est fait amputer juste sous le coude : je peux vous dire qu’il était ravi, et maintenant l’armée lui fiche la paix.
- Les couleurs criardes qui le recouvraient le faisaient ressembler, de loin, à ses pancartes colorées destinées à desceller les daltoniens parmi les employés des compagnies ferroviaires.
-
Švejk lui glissa dans la main un livre quelconque qui traînait sur la table de chevet, et c’est ainsi que le pieux aumônier s’endormit en serrant le Décaméron de Boccace.
- Le premier-lieutenant Lukáš était l’archétype de l’officier d’active de la monarchie austro-hongroise en pleine décrépitude.
- Les recommandations de Monsieur l’aumônier stipulaient que vous étiez un parfait crétin. J’ai comme l’impression qu’il ne s’est pas trompé.
- Le bon visage de
Švejk lui assurera que ce petit soldat cherchait réellement son chemin.
Éditions : Gallimard. Folio Classique (2018).
Titre original : Osudy dobrého vojáka Svejka (1921).
Traduction et notes de Benoît Meunier.
Préface et dossier de Jean Boutan.
Illustration de Josef Lada.
* Livre 1 : Á l’arrière.

12 avril 2024

MURAKAMI Haruki / Des hommes sans femmes.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Des hommes sans femmes.
Haruki MURAKAMI.
Note : 4,5 / 5.
Des hommes et des femmes…
Auteur japonais mondialement connu que je découvre avec ce recueil de nouvelles. J’avoue humblement mon ignorance totale de la littérature du pays du Soleil levant.
Peu de nouvelles, sept, dans cet ouvrage de presque 300 pages en format de poche.
Titres des nouvelles :
- Drive My Car. Yesterday. Un organe indépendant. Shéhérazade. Le bar de Kino. Samsa amoureux. Des hommes sans femmes.
« Drive My Car ». 
Kafutu est un acteur, surtout de théâtre, mais il lui arrive de faire un peu de cinéma. Quelques ennuis de santé et une conduite en état d’ivresse même légère font qu’il préfère ne plus conduire. Son véhicule, une Saab ayant déjà quelques années est donc conduit par une jeune femme de vingt-quatre ans, Misaki Watari, qui s’avère être une excellente conductrice. Kafutu répète ses rôles en chemin vers le théâtre. Petit à petit une relation de confiance s’établit entre ces deux êtres qui vivent toujours en vase clos. Et l’acteur finit par se confier.
« Yesterday ». Kitaru est pour le moins un être étrange, il a ajouté des paroles en dialecte du Kansai à la chanson des Beatles portant le titre de la nouvelle. Il prend ses études par-dessus la jambe, le narrateur de cette histoire est un de ses amis. Kitaru connaît depuis l’enfance une magnifique jeune femme Erika Kurutani, mais leur relation est très ambiguë. Quand Kitaru demande à son ami d’avoir une relation avec Erica, celui-ci tombe des nues.
Que sont devenus ces gens bien des années plus tard ?
« Shéhérazade ». Un homme et une femme après avoir fait l’amour, sorte de devoir pour cette femme, ensuite elle lui parle ou lui raconte une histoire. Ensuite elle rentre chez elle s’occuper de son mari et de ses enfants. Un jour elle lui narre son histoire d’amour de jeunesse avec un footballeur et comment elle s’introduisait chez lui en cachette. Une nouvelle pleine de mystère.
« Samsa amoureux ». Qui est cet homme qui se réveille nu, dans une chambre vide sous la forme de Gregor Samsa. Une jeune femme bossue a été appelée pour réparer une serrure.  Le jeune homme ne sait rien mais il est ignorant de tout ce qui concerne les femmes. Il aimerait la revoir, mais dehors la vie est dure, la guerre peut-être…
« Des hommes sans femmes » qui clôt cet ouvrage est la nouvelle que j’ai trouvé la moins intéressante. Un homme réveillé par un coup de téléphone à une heure du matin, son interlocuteur lui annonce que sa femme est décédée. Effectivement il avait connu cette femme il y a très longtemps mais ne l’avait jamais revu. Alors pourquoi ce coup de téléphone ?
Beaucoup de personnages dans ces relations femmes-hommes comme le docteur Tokai, un homme à qui tout réussit, très volage, il est resté célibataire et papillonne à qui mieux mieux. Son secrétaire tient son carnet de rendez-vous amoureux en plus du travail dans sa clinique. Mais un jour, ce qui devait arriver arriva, le docteur tomba amoureux… pour lui ce fut le début de la fin. Un barman qui a quitté son ancien travail ayant découvert que son épouse avait une relation avec son meilleur ami !
Un mystérieux client de cet endroit, grand au crâne rasé, toujours avec un livre à la main ! Une femme tout aussi mystérieuse et son compagnon client de ce même bar ! Des serpents…
Une très belle écriture pleine d’érotisme et de philosophie, analysant avec, me semble-t-il, beaucoup de justesse les relations amoureuses ou non entre les femmes et les hommes.
Une découverte, fervent lecteur de nouvelles, j’ai beaucoup aimé ce recueil, même si je suis très loin de mes bases littéraires habituelles.
Extraits :
- Cette fille abrupte, taciturne, pas très charmante, avait éveillé son intérêt.
- De plus, ils avaient l’un et l’autre une passion commune. Tous deux continuaient d’être amoureux de cette belle femme à présent disparue.
- Si l’on vous regarde bien, en fait, vous êtes très jolie. En tout cas, absolument pas moche.
- Alors, on se figure tout de suite un quartier super-huppé, sauf que nous habitions le coin le plus minable. Et notre maison, pareil, elle est assez miteuse.
- Une personnalité pas très sympathique. Et presque pas de seins.
- Tokai n’était pour elles qu’un agréable « Number 2 », un « petit ami des jours de pluie » bien pratique, ou encore une « passade commode ».
- Leurs merveilleux mamelons qu’il avait tendrement caressés, c’était peut-être leur bébé qui les tétait aujourd’hui. Cette pensée réjouissait beaucoup Tokai.
- Voilà, c’est l’histoire de ma « période cambrioleuse ».
- Après tout, il devait faire avec. Au fond, il reconnaissait, sa vie était un échec. Elle était complètement improductive.
- C’est ça, perdre une femme. Et perdre une femme signifie aussi qu’on a perdu toutes les femmes. Et que, de la sorte, nous sommes devenus des hommes sans femmes.
Éditions : Belfond (2017). 10/18 pour l’édition de poche.
Titre original : Onna no inaiotokotachi. (2014).
Traduit du japonais par Hélène Morita.

8 avril 2024

McINERNEY Lisa / Les lois de la révélation.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Les lois de la révélation.
Li
sa McINERNEY.
Note : 4,5 / 5.

Retour en fanfare !
V
olume trois de cette trilogie policière ayant pour héros Ryan Cusack.
Roman en dix plages, et non en chapitres, avec comme appellations les titres des chansons du CD.
Karine D’Arcy, à une heure indue, reçoit un coup de téléphone. Au bout du fil, Ryan Cusak, ex petit ami et père de son fils Darmaid. Ryan lui annonce son retour à Cork pour enregistrer un CD. Il a quitté cette ville il y a deux ans, dans des circonstances troubles. Il a vécu à Berlin, puis à Séoul. Il s’est rangé et travaille dorénavant dans la composition musicale.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que son retour ne plaît pas à tout le monde !, surtout à certaines représentantes de la gente féminine. En particulier, Georgie, ancienne prostituée, de retour de Londres.

Ryan est jeune, mais il est déjà, comme il est dit en France, « défavorablement connu des services de police ». Le baron de la drogue de Cork, Jimmy Pheelan n’apprécie pas ce retour, mais Maureen, la mère de celui-ci, plaide en faveur de Ryan.
Certaines révélation
s sur les réseaux sociaux, concernant son passé vont resurgir, l’époque où il était un dealer et une relation sexuelle qu’il avait eu à quinze ans avec une de ses voisines beaucoup plus âgée que lui !  
Direction Inishbofin au large de Galway pour enregistrer ce CD.
Enregistrement qui ne sera pas de tout repos… avec au final la question, succès ou échec ?
Pour la musique et pour la vie des différents protagonistes ?
Beaucoup de personnages dont certains, Ryan et Karine, sont présent
s dans les deux premiers tomes de cette trilogie.
La ville de Cork, qui sert de décor à ce roman, est un haut lieu de l’histoire de l’Irlande. Cork la rebelle, mise à sac et brûlée en 1920 par les « Black and Tans » et dont le maire Terrence MacSwiney est mort durant une grève de la faim en 1920.
C’est aussi la ville natale de l’écrivain et auteur de nouvelles Frank O’Connor.
Un excellent roman noir sur l’Irlande aux prises avec quelques fléaux de la modernité, drogues et prostitutions, violences, non plus politique
s mais de droit commun.

Extraits :
- Elles partageaient un même passé sous forme de souvenirs d’échecs et de méchancetés.
- Tragiquement, elle pensa aux émigrés de la Grande Famine, aux travailleurs asservis par des contrats non rénumérés, aux jeunes garçons déportés en Tasmanie.
- Drogue pour les garçons, tapin pour les filles. Qu’est-ce que cela révèle des différents gangs d’Irlande ? Qu’est-ce que ça révèle de l’Irlande ?
- La nuit citadine était tombée, avec le jaune faiblard des lampadaires de rue, des phares, des vitrines, rectangle sur rectangle sur rectangle.
- Pourtant, dans le Londres des années 1970, les Irlandais auraient bien eu besoin de quelqu’un qui défende leur cause.
- Comment ça se fait que certains ont une famille normale ? Un père et une mère ni tarés ni alcooliques, que leur bêtise et leur égoïsme ne tuent pas ?
- Mais elle se dit qu’il ne fallait pas pousser bien loin pour arriver à se demander si les hommes d’Irlande, à une certaine époque, étaient tout simplement censés ne pas aimer leurs enfants ou petits-enfants.
- Nathalie se pencha en avant et ses seins s’arrondirent en dômes à la lisière de son décolleté d’une façon que Mel trouva intimidante et indéniablement intentionnelle.
- Elle ne pouvait pas le reprocher à l’Irlande étant donné que l’Irlande avait le chic pour redresser les torts.

Éditions : Joelle Losfeld (2024).
Titre original : The Rules of Revelation. (2021).
Traduit de l’anglais (Irlande) par Catherine Richard-Mas.
Autres titres de cette autrice sur ce blog :
Hérésies glorieuses.
Miracles du sang.

 

3 avril 2024

DARD Frédéric / On demande un cadavre.

On demande
On demande un cadavre *.
Frédéric DARD.

Note : 4 / 5.

La balade du cadavre !
Réédition d’un très ancien roman, paru sous le pseudonyme de Max Beeting en 1951.
Nous sommes dans la campagne galloise, de nuit, deux hommes ont une mission peu ragoûtante à exécuter. Déterrer un cadavre et partir avec. Le gros problème, l’énorme problème, est que ce cadavre a disparu.
Ils questionnent le sacristain qui leur parle de bruits de voitures, un véhicule bleu, et d’une belle jeune fille rousse. Cet homme d’église ne verra pas la suite du récit.
Nos deux malfrats doivent rendre des comptes à leur chef, un dénommé Séruti qui, on s’en doute et c’est bien normal, n’est pas ravi l’escapade du cadavre. Car celui-ci, un scientifique, avait fait une découverte très importante dans le domaine militaire.
Il retrouve bien vite la jeune fille rousse, une dénommée Barbara Spage, qui n’était en réalité qu’une amie de passage. Mais elle est kidnappée, ainsi que son vieux domestique, John Sutton. Mais comme ils ne savent rien, ils ne peuvent pas dire grand-chose. Alors Séruti retourne au Pays de Galles pour savoir le fin mot de l’histoire. Visite qui se terminera de manière tragique pour quelques habitants du village.
Et malgré tout ça, le malfrat n’est pas plus avancé, et craignant la réaction de ses supérieurs, ainsi qu’une enquête plus poussée de la police locale, il préfère faire croire à sa mort en simulant un accident.
S’il s’est effectivement débarrassé de l’enquête de police pendant quelque temps, il n’a pas résolu son problème, trouver la formule qui a causé la mort de tant de personnes, et qui était prévue pour en tuer encore beaucoup plus…
Parmi les personnages, un mort, Peter Lanshill dont le cadavre intéresse pas mal de gens ! Et dont l’évaporation du dit cadavre va déclencher une série de violence. Qu’avait donc ce cadavre pour susciter des morts et des coups et blessures en cascades ?
Des bons, Barbara Spage et John Sutton, son fidèle majordome (mais sont-ils aussi bons que cela ?), des brutes Steve et Buch et un truand Séruti. Des cadavres, ainsi que quelques policiers, une chanteuse.
Un polar classique dans l’écriture, une histoire qui tient la route, mais on sent venir San-Antonio par des traits d’humour surtout dans la description de certains personnages.

Un bon moment de lecture mais qui sera, je pense, vite oublié.
Extraits :
- Sans doute le dossier fut-il classé ? Les morts n’intéressent jamais très longtemps les vivants.
- Moi et mon pote on a travaillé au musée des horreurs comme gardiens de nuit, alors tu parles qu’on a l’habitude des vieux chnoques !
- C’est ainsi que commença la grande aventure pour Barbara Spage.
- Son propriétaire, Mac Bourh, un gros Irlandais à la peau luisante comme une engelure, y pratiquait une cuisine robuste à des prix acceptables.
- Jo Simpleton ressemblait à un mât de cocagne.
- Accident, quoi ! Ces chimistes, c’est comme les poètes, ils ont la tête ailleurs, il a dû appuyer par mégarde sur la gâchette…
- Un yacht, c’est beaucoup mieux que des estampes japonaises pour attirer une jolie femme.
- La fille devint rouge comme une langouste court bouillonnée.
- Il était massif comme une armoire ancienne et son visage reflétait autant de sentiments qu’un fromage de Hollande.
Éditions : Arthème / Fayard (2006) Points pour l’édition de poche.
*Première parution en 1951 sous le pseudonyme de Max Beeting aux éditions Jacquier.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Série « Kaput » :
La foire aux asticots.
Mise à mort.
La dragée haute.
Pas tant de salade.

Série « L’Ange Noir » :
Le boulevard des allongés.
Le ventre en l'air !
Le bouillon d’onze heures.
Un Cinzano pour l'ange noir.

Romans :
Les scélérats.
Une gueule comme la mienne.
Les bras de la nuit.
Cette mort dont tu parlais.
Le monte charge.

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2 avril 2024

ASTRUD Michèle/ Simplement immortels.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Simplement immortels
Michèle ASTRUD.

Note : 5 / 5.
Le meilleur des mondes… ou le pire ?
Quatrième roman de Michèle Astrud aux éditions « Aux Forges de Vulcain ».
Roman se déroulant dans un futur qui peut paraître lointain.
Titres des deux parties principales : « La parole d’Anthony » et « La voix de Laura ».
Laura et Anthony sont un jeune couple plein d’avenir, mais leur monde est loin d’être un paradis.
Le militarisme dirige cette société où la technologie est très avancée,
car des êtres humains vivent dans l’espace.
C’est le cas de Laura qui, dans une base spatiale, subit un entraînement très poussé. Mais qui, en contre partie, bénéficie de nombreux avantages vis-à-vis du reste de la population terrestre.
Lui Anthony est resté sur Terre, et ne profite d’aucun de ces privilèges, son existence est plutôt précaire. Il rend souvent visites à ses parents, qui eux vivent dans une extrême pauvreté, et sont même souvent menacés par des milices aux ordres du pouvoir.
Ils se rencontrent durant les permissions de Laura, mais Anthony s’aperçoit des nombreux changements concernant son épouse.
Leurs vies parallèles vont être bouleversées.
Laura accouche d’un petit garçon Emilien, qui décède après quelques heures et on lui refuse de voir le cadavre.
Elle apprend plus tard la mort d’Anthony, la navette qui le transportait a explosé en vol !
Cela fait trop de mauvaises nouvelles pour Laura qui, après avoir eu des doutes sur l’utilité de son existence, est reléguée sur une planète limitrophe à un poste peu valorisant.
Cette vie est bien entendu loin de lui convenir, y a-t-il un autre monde derrière les murailles qui entourent la ville ?
Anthony et Laura sont les deux personnages principaux de ce roman. Sorte de pions dans un monde inhumain, l’amour sera-t-il plus fort que tout ?
 
Un roman que l’on nommait autrefois « science-fiction » ou « anticipation », un genre littéraire que j’appréciais énormément quand j’étais beaucoup plus jeune et que je redécouvre parfois.
Une très belle écriture pour une épopée dans un univers où se côtoient le meilleur pour certains privilégiés et le pire pour une grande partie du reste de la population.
Une œuvre très originale.
Extraits :
- Elle paraît pourtant plus grande, plus musclée que le jour de son départ. Sa carrure est devenue presque aussi large que la mienne.
- C’est un confortable ghetto réservé aux plus fortunés et aux grands serviteurs de la nation mais comme la fois précédente, ses séjours y sont toujours aussi rares et courts.
- À chaque fois qu’il revient, je découvre un étranger. Jamais tout à fait le même, différent en tout cas de celui qui est parti.
- Ce n’était que la première étape de sa transformation. L’arsenal d’implants et d’injections à la disposition de nos chirurgiens fous est en constante évolution et paraît sans limite.
- Oui, il a raison. Nous ne voulons plus cultiver le malheur, comme l’ont fait nos ancêtres, pendant des siècles et des siècles de douleur. C’est le privilège de notre civilisation, ce qui la rend inaltérable. Nous réclamons le droit de ne plus souffrir.
- Les soldats modèles ont aussi des états d’âme… je suis heureuse de l’apprendre. Il n’y a pas que nous, les pauvres crasseux, qui devenons des renégats.
Éditions : Aux forges de Vulcain/ Roman. (2024).
Autres titres de cette autrice chez ce même éditeur sur ce blog :

Le jour de l’effondrement.
Nous rentrerons dans la lumière.
La nuit je vole.
Chevrolet Impala.

Chez d’autres éditeurs :
Amitiés.
J'ai rêvé que j'étais un garçon.
Vue sur la mer, rouge.

26 mars 2024

EXBRAYAT Charles / Imogène est de retour.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Imogène est de retour. 
Charles EXBRAYAT.

Note : 4 / 5 .
Panique dans le bourg !
Dans la série dite des mes lectures récréatives, il y a l’incontournable San-Antonio, Carter Brown, le play-boy, dont les romans se déroulent à Hollywood et la flamboyante écossaise rousse Imogène McCarthery.
Second volet des aventures d’Imogène, en souvenir de la série télévisée, où Imogène avait été bretonnisée avec Dominique Lavanant dans le rôle principal. 

Imogène est de retour et c’est la consternation à Callander, charmante bourgade du comté de Perth. 
Faut dire que les visites d’Imogène se soldent par une épidémie de cadavres qui dérange la population locale dans un endroit où il ne se passe jamais rien !
Et la tradition est vite respectée, un Anglais John Morton qui est en vacances se rend au commissariat dire qu’il a croisé un fantôme dans la rue, en plein jour ! Un fantôme en Écosse pour un Écossais rien de surprenant, mais pour un Anglais c’est plus surprenant. Surtout qu’il se suicide le soir même… et que son corps est découvert dans sa chambre par Imogène !
Branle-bas dans le bourg !
Les pros et les antis Imogène déterrent la hache de guerre.
En interrogeant le personnel de l’hôtel où résidait la victime, une jeune fille Isla Duns le connaissait et elle demande à parler à Imogène d’un fait divers qui s’était déroulé à Maryport, où elle travaillait avec John Morton, la mort d’un homme dans un accident de voiture.
Un inspecteur, Douglas Hastings, vient de Glasgow aider la police locale.
Isla, elle aussi, trouvera la mort en se rendant à son rendez-vous avec Imogène.
Celle-ci décide d’aller enquêter à Maryport, elle se fait accompagner par Hamish McRea, un journaliste local.
Et l’enquête va porter ses fruits…
Imogène McCarthery est égale à elle-même, Écossaise jusqu’au bout des ongles, excessive à l’excès. Elle a, par exemple, cette réflexion au sujet de l’inspecteur Hastings dont la mère était née à Newcastle :
- Je n’ai aucune confiance dans les capacités d’Hastings. Son sang anglais le prive de cette subtilité qui coule dans nos veines.
Comme d’habitude dans cette série, c’est plein d’humour, Imogène est égale à elle-même, toujours en adoration devant son père mort d’alcoolisme et vénérant ce grand héros écossais, Robert Bruce.
Quelques lignes sur la gastronomie écossaise :
- Pas un vrai haggis tout de même ?
- J’ai eu une indigestion qui m’a tenu deux jours entre la vie et la mort !
- Alors, c’était bien un haggis…

Lecture très agréable, avec une enquête qui tient la route.
Extraits :
- Et qui pourrait attendre quelque chose de bon d’un Anglais ?
- À la santé Imogène McCarthery qui va apporter un peu d’animation dans notre cher vieux Callander.
- J’ai beaucoup d’estime pour Miss McCarthery, une fille d’Écosse qui fait honneur au vieux pays.
- Mais la seule… Marie Stuart ! Mais il est vrai que vous êtes Anglais et que vous vous rangez du côté de l’usurpatrice !
- Il n’y a pas six heures qu’elle est à Callander et nous avons déjà un cadavre sur les bras.
- M’entendre traiter de bâtard anglais, c’est dur, Keith… Anglais, moi ! Moi qui, à trois ans, ait mangé mon premier haggis… !
- Imogène eut un ricanement où quelqu’un de moins imbu de lui-même que le pasteur eût surpris des échos sinistres.
- Le reste du personnel se précipita et tout eût été très vite terminé si, par malheur, deux Irlandais ne s’étaient trouvés dans la salle. Du moment qu’on cognait sur les Anglais, ils étaient d’accord.
Éditions : Librairie des Champs Élysées (1960). Le club des Masques.
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
Ne vous fâchez pas, Imogène.

 

22 mars 2024

CHERKOVSKI Neeli / Bukowski, une vie.















 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Bukowski, une vie.
Neeli CHERKOVSKI.
Note : 5 / 5.
Hank, sa vie, ses œuvres.
Neeli Cherkovski est un ami de Bukowski, ils se sont connus dans les années 1960. Cet ouvrage a paru pour la première fois en 1991 et a été revu en 2022 pour le centenaire de la naissance de Bukowski.
Cet ouvrage comporte :
- Une introduction, parler avec Bukowski, signé de Neeli Cherkovski datant de 1997.
En fin d’ouvrage en plus des habituels remerciements, des notes sur les sources et un index très fourni.
Une vie passant d’enfant battu, solitaire, moqué car Allemand à écrivain mondialement connu.
Une existence peu commune, faite d’excès d’alcool, de voyages à travers les États-Unis, de petits boulots et de vie de misère pendant de longues années.
Puis vient l’écriture de poésies puis de nouvelles et de romans. Le succès arrivera !
Cet ouvrage revient sur ce fameux passage à l’émission « Apostrophe » qui le fera connaître en France !
Il est bien entendu beaucoup question d’écrivains et de littérature, ceux qu’il admire, John Fante, Sherman Anderson, entre autres et ceux pour qui il n’a aucune admiration, les écrivains de la Beat Generation !
Des personnages multiples, en une vie plutôt aventureuse, un homme connaît une multitude de gens, et dans le cas de Bukowski cela se confirme, et pas mal de femmes en particulierJe ne parlerai que de celles qui ont vraiment compté.
Commençons par une de celles dont il a, semble-t-il, été le plus épris, Jane avec qui il a vécu plus de 10 ans. Ce fut une compagne de beuveries, elle est morte d’alcoolisme.
Puis vient Linda King, liaison orageuse ponctuée de nombreuses séparations. Il aura une fille Marina avec une autre de ses maîtresses, Frances.
Ensuite il se marie avec une autre Linda Lee Beighle
 avec qui il finira sa vie.
Pour des lecteurs comme moi qui s’intéressent à l’œuvre littéraire de Charles Bukowski, cet ouvrage est, je pense, une référence en la matière.
Une découverte qui permet de mieux comprendre les écrits de Bukowski et de découvrir l’homme. Les romans de Bukowski étant fortement autobiographiques, on retrouve certains épisodes déjà traités dans d’autres ouvrages.
Ce livre m’incite à poursuivre ma lecture de l’œuvre de Charles Bukowski.
Je vais terminer cette chronique par cette phrase :
- Hank exprimait la vie dans toute sa simplicité, et pourtant ce ton direct semblait être le signe d’une complexité absolue. Je me demandai alors si la clef de cette énigme n’était pas la douceur et la gentillesse qu’il dissimulait derrière une façade rude et hostile.
Extraits :
- Ses parents exigeaient de lui une tenue irréprochable. S’il y avait eu un concours de l’enfant le mieux habillé sur Virgina Road, il l’aurait remporté haut la main. Katherine Bukowski se mettait un point d’honneur à ce que son fils se distingue par sa bonne éducation.
- Une administration corrompue lia la terre, l’eau et l’avenir de la ville afin de manipuler le peuple et en tirer un maximum de profit. Tandis que les politiciens étaient à l’ouvrage, une colonie cinématographique faisait rire les gens, leur dictait leurs émotions et leur bourrait le crâne de notions romantiques : Hollywood, cette banlieue de Los Angeles, ne tarda pas à se faire connaître dans le monde entier.
- Tout en se familiarisant avec l’œuvre de Kerouac, Weissner s’intéressa aussi à celles d’Henry Miller, de William Burroughs, de Gregory Corso et d’autres encore. L’esprit bourgeois et conservateur du monde universitaire ne faisait pas le poids face à la puissance du Festin nu
 de Burroughs et de Tropique du Cancer de Miller.
- Hank passa de Steinbeck à Hemingway, évoquant l’admiration qu’il lui avait jadis porté, puis critiquant le grand romancier pour avoir cédé aux sirènes de la célébrité, au point que son écriture en fut souillée.
- Pour Bukowski, l’écriture fut la seule chose qui lui permit de supporter ces douze années et demie de souffrance au travail. Il était convaincu que sans cela, il aurait fini tôt ou tard par braquer une banque ou tuer quelqu’un.
- Les modifications éditoriales apportées à Post Office ne furent pas considérables, rien à voir avec celles qui furent apportées aux manuscrits d’un Thomas Wolfe ou d’un Jack Kerouac.
- De retour aux États-Unis, Hank n’avait aucune envie de retourner en Europe. Cependant, sous la pression de sa maison d’édition française, il accepta d’aller à Paris en octobre 1978. Il fut notamment l’invité d’Apostrophes, une émission littéraire de quatre-vingt-dix minutes qui recevaient de grands intellectuels et de grands auteurs.
Éditions : Au Diable Vauvert (2024).
Titre original : Bukowski A Life. The Centennial Edition. (2020).
Première édition : Hank : A Life of Charles Bukowski. (1991).

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Diniz Galhos.
Titres de Charles Bukowski sur ce blog :

Sur l’alcool.
Sur l’écriture.
Contes de la folie ordinaire.
Au sud de nulle part.
Factotum.
Souvenirs d’un pas grand-chose.
Le postier.
Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du navire.
Shakespeare n’a jamais fait ça.
Je t’aime Albert.
Sur Bukowski :
D’ici à nulle part. (Hommage à Bukowski)

 

18 mars 2024

VIAN Boris / Elles se rendent pas compte.

Elles-se-rendent-pas-compte (1)

Elles se rendent pas compte.
Boris VIAN.
Note : 4 / 5.
Faut tout leur apprendre !
Je n’ai jamais été un grand lecteur de l’œuvre de Boris Vian, sauf peut-être durant mon adolescence, très lointaine avec « J’irai cracher sur vos tombes ». Sur certaines des couvertures de ce roman, il est d’ailleurs écrit comme auteurs Sullivan/ Vian !
Après quelques recherches, il semble que ce roman ait été édité pour la première fois avec Vernon Sullivan comme auteur.
Un homme, Francis Deacon, accepte mal que durant un bal masqué où il est habillé en femme, son amie d’enfance Gaya, qui ne le laisse pas indifférent, lui annonce son futur mariage avec un homme qu’il ne connaît pas, dont il n’a jamais entendu parler.
Et en plus cet homme charmant, loin d’être le gendre idéal, fournit de la drogue à sa très jeune et future épouse.
Comme la famille de Gaya est riche, Francis ne l’entend pas de cette oreille, ni de l’autre non plus.
Alors c’est parti pour de nombreuses aventures contre une bande de vilains pas beaux, mais avec pour complices de charmantes jeunes femmes peu farouches.
Francis va déguster, prendre des coups, s’envoyer en l’air, sauver son amie d’enfance et voir un paquet de cadavres en tous genres !
Mais pour cela il va devoir affronter moult dangers, risquer sa vie, celle de Ritchie son frère, de Gaya, sauver des jeunes femmes en péril et buter quelques mécréants qui en voulaient à Gaya et à son argent.
Beaucoup de personnages dans ce relativement court roman, un peu plus de cent-vingt pages en version poche.
Le bon Francis Deacon, prêt à tout et même un peu plus pour l’honneur de son amie d’enfance, un peu naïve Gaya Valenko.
Il sera aidé par son frère, Ritchie, qui le secondera dans certaines basses besognes.
En face tout un paquet de personnages peu recommandables, ne reculant devant rien, ni crimes ni passages à tabac. Et au milieu de cette mêlée, quelques magnifiques jeunes femmes toujours prêtes à œuvrer pour le repos des guerriers !
Roman noir se passant à Washington, mêlant sexe, drogue, humour et pas mal de cadavres.
Une lecture agréable qui part dans tous les sens mais un peu datée malgré tout.
Un texte que j’oublierai relativement vite.
Extraits :
- Moi, je bombe le torse un bon coup et mes faux seins tendent la soie de mon corsage à tout faire sauter. Ils sont bien faits, on voit les pointes en relief.
- Mes enfants, les faux seins de ma mère ne sont rien à côté des vrais siens.
- Ça va bien. Elle a l’air d’aimer les garçons aussi.
- Le soleil cogne dur et l’eau miroite à vous crever les yeux. Je plains les poissons. Quelle vie !
- Je suis en train de relire un roman policier doux comme tout, vu qu’en onze pages, on arrive à peine au cinquième meurtre, et le téléphone se met à sonner.
- Description de la fille : physique avantageux, brune, teint mat, cheveux courts, bouche dure.
- T’as pas honte ? Je fais. Une lesbienne pur-sang, coucher avec des garçons ?
- Elle a un truc brillant dans la main. Un rasoir. Elle a une robe noire très décolletée, impeccable. Plus belle et plus garce que jamais.
Éditions : Société nouvelle des éditions Pauvert (1997). Livre de poche (2001).
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
Vercoquin et le plancton.

 

14 mars 2024

BUKOWSKI Charles / Je t'aime Albert *






















 

 

 

 

 

 

Je t’aime Albert *
Charles BUKOWSKI
.
Note : 4,5 / 5.
Ainsi va la vie !
Recueil de 36 nouvelles, qui comporte bien entendu tous les ingrédients propres à Charles Bukowski, la boisson, le sexe et les femmes, les chevaux de course et le monde littéraire.
Titres des nouvelles :
Moins délicat que la sauterelle. Ceux qui crient quand ils se brûlent. Deux gigolos. Le grand poète. T’a embrassé Lily La dame torride. Un monde pourri. 450 kilos. Le déclin et la chute. Vous avez lu Pirandello ? Des coups dans le vide. Quelle mère ! La lie de miséricorde. Pas tout à fait Bernadette. Lendemain de cuite. Une journée de travail. L’homme qui aimait les ascenseurs. Affaire de tête. Le gros chauve à col roulé. Avant, pendant, après. Je t’aime, Albert. La danse de la chienne blanche. Les ivrognes de 3 heures du matin. Comment se faire publier. L’araignée. La mort du père I. La mort du père II. Harry Ann Landers. Une bière au bar du coin. L’oiseau en vol. Nuits froides. Une nana pour Don. Une mante religieuse. Marchandises cassées. Un fameux coup. Tromper Marie.
Je ne pourrai bien entendu pas parler de toutes ces nouvelles.
« La dame torride » se passe dans un bar pour le moins bizarre qui fait plutôt froid dans le dos.
« 450 kilos », c’est dur la vie d’écrivains, surtout quand cela ne permet pas de vivre, mais uniquement d’être entretenu par une femme plus riche que soi-même. Et quand dans la piscine de la résidence plonge un type de 250 kg accompagné de son fils de 200 kg !
« Quelle mère ! » Elle est très impudique la mère d’Eddie, elle était très polie, elle saluait toujours le narrateur d’un « Bonjour, Henry ».
Mais un jour qu’Henry était avec son ami Eugène la maman d’Eddie avait  beaucoup trop bu et en dévoilait encore plus que d’habitude…
Une chose qui est arrivée très souvent à Bukowski, c’est de connaître un « Lendemain de cuite », et après, à chaque jour suffit sa peine !
Mais si un jour on se réveille avec la gueule de bois, il faut malgré tout assurer « Une journée de travail » même si on est un écrivain free-lance.
Je vous laisse le soin de découvrir le reste de l’ouvrage…
Des personnages pas très recommandables, souvent à la limite de la rupture. Parmi lesquels on rencontre à plusieurs reprises l’alter ego de Charles Bukowski, Henry Chinaski.
Deux peintres connaissant le succès et leurs maîtresses se conduisent comme des porcs dans un restaurant !
Il est très souvent question d’écrivains et surtout de poètes et pas toujours en bien.
Une voisine ayant des problèmes avec la voiture de l’auteur qui finit à moitié nue dans la rue, un homme a-t-il réellement embrassé Lilly ?
Des textes que j’ai trouvé plus classiques que d’habitude de la part de Bukowski, moins torturé, plus apaisé (enfin tout cela est très relatif de sa part !).
Un regard toujours très lucide et acéré sur une certaine Amérique, plutôt celle des laissés-pour-compte et des écrivains ou poètes désargentés.
Extraits :
- Dormir, des draps propres, de quoi manger, de quoi boire et de la pommade contre les hémorroïdes, c’étaient leurs seuls besoins.
- Regarde ce qui est arrivé à Hemingway à force d’avoir toujours un verre à la main. Regarde Faulkner, regarde-les tous. Et puis merde.
- La mort ne pue pas. Seuls les vivants puent, seuls les mourants puent, seuls les cadavres puent. La mort, elle, ne pue pas.
- Vous comprenez, j’en ai rien à foutre que le pays soit pourri ou non du moment que moi je m’en sors.
- Elle avait 30 ans. Un soupçon de rouge lui faisait les lèvres brillantes. Brune, très mate, cheveux longs. Pas de poudre, pas de parfum. Pas fichée. Née dans le nord du Maine. 60 kg.
- Après une existence ou presque passée dans les bars, je n’étais plus du tout sensible à leur atmosphère. Quand je voulais quelque chose à boire, j’allais en général l’acheter dans un magasin et je buvais chez moi.
- Il n’y a rien de pire qu’un alcoolique repenti et un chrétien fondamentaliste, et Meyers était les deux à la fois…
Éditions : Grasset. (1988).
Titre original : Hot Water Music (1983).
Traduit de l’américain par Michel Lederer.

* Et les autres nouvelles de « Hot Water Musique ».
Autres titres de cet auteur sur ce blog :

Sur l’alcool.
Sur l’écriture.
Contes de la folie ordinaire.
Au sud de nulle part.
Factotum.
Souvenirs d’un pas grand-chose.
Le postier.
Le capitaine est parti déjeuner et les marins se sont emparés du navire.
Shakespeare n’a jamais fait ça.
Sur Bukowski :
D’ici à nulle part. (Hommage à Bukowski)

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