THOMPSON Hunter s. / Hell's Angels.

Hell’s Angels. *
Hunter S. THOMPSON
Note : 4 / 5.
Sur la route… version sauvage.
Roman qui, d’après la quatrième de couverture, scandalisa l’Amérique et signala la naissance d’un talent. Ce livre, le troisième de Hunter S. Thompson sur ce blog.
Nous sommes au début des années 60, un article de Thompson, fasciné par les « Hell’s Angels », ayant eu beaucoup de succès, il décide de vivre avec eux durant une année entière.
Ce livre est le résultat de cette immersion.
À la manière d’Astérix et d’Obélix, les Hell’s Angels, se disent les irréductibles de l’Amérique !
Mais qui sont-ils vraiment ? Et pourquoi sont-ils passés en si peu de temps d’un petit noyau d’irréductibles aux gangs de routards les plus craints de Californie ?
Leur notoriété (façon de parler) commence réellement avec l’affaire des viols de Monterey. Affaire qui fit la une de tous les grands journaux américains du New York Times à Esquire.
Deux « gamines » de 14 et 15 ans furent violées par une vingtaine de motards ivres. Ceux-ci clamèrent leur innocence, elles les avaient suivis de leur plein gré !
Bref, la presse s’emparât des faits et gestes, pas toujours glorieux, il faut le reconnaître, et en fît des sortes de marginaux magnifiques qui firent grossir leurs rangs.
Hunter S. Thompson se fit accepter et les accompagna dans beaucoup de leurs virées pour écrire ce livre plein de violence, de beuveries, de bagarres, de viols et de drogues.
Bref, pas une vie de tout repos… qui, pour l’auteur, se terminera mal.
La violence appelle la violence !
Beaucoup de personnages surtout des Hell’s Angels mais peu sont sympathiques. Une prêteuse sur gages est le seule à dire que ce sont des gens corrects qui payent leurs dettes, argent emprunté pour payer leurs nombreuses amendes qu’ils mettent un point d’honneur à toujours rembourser !
Dans ce livre qui apporta la consécration de Hunter S. Thompson, on trouve un court texte d’Henry Miller, extrait de son livre « Le monde du sexe ». On croise également des écrivains de la Beat Generation, Alain Ginsberg ou Neal Cassady, ainsi que Ken Kesey, tentant de pactiser avec ces routards d’un nouveau genre, loin de ceux de la Beat Generation.
Une lecture intéressante qui aurait pu avoir comme titre « Grandeur et décadence d’un gang de motards californien ».
Extraits :
- Seulement la virée de la fête du Travail est le grand événement de l’année, chez les Angels.
- Mais surtout, les Hell’s Angels se distinguent par la saleté repoussante qui les affectionnent.
- Rien n’accroche autant l’œil d’un rédacteur en chef qu’un viol bien saignant. Comme le dira un Angel : « Pour le coup, on leur a donné le grand frisson. »
- Si la saga des Hell’s Angels prouve une chose, c’est le terrifiant pouvoir de la grande presse new-yorkaise. À trois, Time, Newsweek et le New York Times ont implanté dans l’esprit du public une image des Hell’s Angels pratiquement créée de toutes pièces.
- Et la définition fondamentale reste la même : un motard rebelle est un voyou dangereux sur une puissante moto. La Californie en produit régulièrement depuis des années et des années.
- Ne faisant rien à moitié, les Angels ont bien entendu reculé les limites de l’endurance humaine et de l’alcoolisme : en d’autres termes, ils boivent comme des bêtes, surtout en bordée.
- D’autres célébrités avaient rappliqué (notamment le poète Allen Ginsberg et l’apôtre du LSD, Richard Alpert) et même si les Angels ne les connaissaient pas, ils étaient un peu mortifiés d’avoir à partager la vedette avec eux.
- Le mercredi avant la marche, Ginsberg, Kesey, Neal Cassady et autres Merry Pranksters se retrouvèrent chez Barger avec un groupe d’Angels. 
Éditions : Pavillons. Robert Laffont (2000). Folio pour l’édition de poche.
Titre original : Hell’s Angels ((1966-1967).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Sylvie Durastanti.
* L’étrange et terrible saga des gangs de motards hors la loi.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Las Vegas Parano.
Le marathon d’Honolulu.