TULLY Jim / Du sang sur la Lune.

28 septembre 2023

Du sang sur la lune.
Jim TULLY.
Note : 4,5 / 5.
Portraits de marginaux américains.
Je continue, bon an mal an, la découverte de l’œuvre de cet auteur américain (1886–1947 ) qui, après une vie d’aventures, commença à écrire dans les années 1920.
Il fut considéré à cette époque comme un des principaux auteurs de la tradition des auteurs vagabonds.
Ce livre, précédé d’une préface de Thierry Beauchamp, qui en est également le traducteur, comporte deux parties nommées respectivement livre un et livre deux.
Thierry Beauchamp nous explique que l’expression « Du sang sur la Lune » fait référence au ciel rouge et marin irlandais qui annonce un malheur imminent…
Dans la présentation de cet ouvrage nommé « A ceux qui lisent », Jim Tully nous explique que ce livre est le dernier d’une série de cinq et il espère qu’ils seront regroupés et connus plus tard sous le nom de « Cycle des bas-fonds ».
Jim est depuis l’âge de quatre ans à l’orphelinat quand on lui annonce une visite. C’est celle de son grand-père qui lui annonce qu’il enverra quelqu’un le chercher la semaine prochaine.
Commence alors une vie de voyages, de vagabondages, de séjours en maisons closes et en prison, existence qui sera la base de son œuvre.
Ici il nous dresse une série de portraits de gens qu’il a croisés durant ses périples et il nous parle également longuement de son grand-père profondément irlandais, Hughie Tully.
Quelques temps chez un fermier qu’il qualifie de fou nommé Borroff, puis la fuite et l’errance…
Il voyagera avec Coffee Sam avec qui il fera certaines foires dans l’Amérique profonde. Mais le but de son voyage c’est Chicago, pour y rencontrer une dénommée Chlorine, alors il se fait passager clandestin dans certains trains. Et c’est enfin Chicago. Et Chlorine qui est encore plus belle que ce qu’il espérait ! Il fait également la connaissance de Paddy Croan, patron d’un saloon, homme excessif en tous points.
Mais il sait très bien qu’il faudra quitter Chicago, reprendre le dur, devenir boxeur, rencontrer d’autres gens, avec toujours en tête cette idée de devenir écrivain.
Chaque chapitre de cet ouvrage porte un nom parfois bizarre comme
« Limbes », ou plus proche de la réalité « Pour s’engager dans la
marine », incitant au voyage « Où tu iras… », parlant de gens parfois rencontrés sur la route « Escrocs ».
La dernière phrase du livre est la suivante :
- Dix ans plus tard, mon premier livre a été publié.
Extraits :
- Tolérant peu les esprits lents, elle passait beaucoup de temps à fouetter les enfants les moins réactifs.
- Ça m’ramène dans mes vertes années dans l’Donegal… Les routes d’Irlande reviennent me sillonner le cœur sur mes vieux jours.
- Deviens jamais poivrot, mon garçon, à moins d’avoir beaucoup d’argent.
- J’appréciais leur conversation. Elles agrandissaient mon monde.
- Pendant sept ans, je menais une vie d’errance, toujours en partance ou à destination de Chicago, le moyeu de la roue du hobo. J’appris vite le pire, trop précocement, et devins savant dans un tas de domaines qui n’en valaient pas la peine.
-Bon sang ! Hélas des gambettes qui donneraient envie à un évêque de red’venir prêtre !
- Je me suis mis à penser à mon avenir. J’étais bien décidé à écrire un jour. Mais chaque résolution fondait dans la chaleur de la vie.
- J’aurais jamais l’temps de lire ces damnés bouquins. J’suis trop occupée à vivre.
- Le démon du voyage est une fièvre qui brûle jusqu’au plus profond de l’âme.
Éditions : Les éditions du Sonneur (2021).
Titre original : Blood on the Moon (1931).
Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Thierry Beauchamp.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Belles de nuit & Sur l’Amérique.
Les assoiffés.
Le boxeur.
Vagabonds de la vie.