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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 septembre 2014

CARIO Daniel / La Camarde.

 

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La Camarde.
Daniel CARIO.
Note : 4 / 5 .
Au bout du chemin....la mort!
Je croise souvent Daniel Cario dans les différents salons littéraires de la région, mais je ne l'avais pas encore lu. C'est désormais chose faite avec ce recueil de nouvelles consacré à la mort. Mais l'auteur nous prévient tout n'est pas noir : "15 récits tragiques et comiques".
La guerre fait assez de morts comme cela, est-ce bien nécessaire de rajouter, pour assouvir une vengeance, ce que l'on nomme "Des dégâts collatéraux" ?
Dans "La veuve", un assassin est sauvé de la prison par le témoignage inattendu d'une femme qui prétend avoir passé avec lui une partie de la nuit du crime ! Sauvé de la prison, mais pour le reste.....
"La passerelle", ou comment faire cohabiter le sauvetage des âmes avec le commerce des corps ! Histoire très originale.
"Mort bleue". Quelle idée saugrenue de repeindre les murs de la pièce où gît le cadavre de son épouse ! Les conséquences seront tragiques.
"Les deux bossus". L’existence est bien cruelle pour des personnes un peu différentes. À la vie, à la mort...
"Le train de 8 h 14 ". Un très beau texte qui me rappelle cette très belle chanson de Georges Brassens :
- A celle qu'on voit apparaître
Une seconde à sa fenêtre.
Surtout quand cette apparition est nue et semble demander de l'aide tous les lundis matins ! Pourquoi ? Un drame peut en cacher un autre.
Ce recueil se termine par un texte assez long " Une grenouille de porcelaine" qui nous transporte pendant la guerre de 39/45. Un allemand plutôt balourd, risée de sa mère et de son frère, est envoyé en Bretagne. Là il fait la connaissance d'une petite fille dont les parents furent tués par les troupes d'occupation ! Un texte poignant sur la stupidité des hommes et de la guerre !
Un homme, sa puce et une prostituée...il y a de quoi se faire du mauvais sang !
Un couple, une masure dans le marais, un nouveau propriétaire terrien qui veut les en chasser. Tout est en place pour le drame.
Quelques empoisonnements réussis, l'un au Sancerre, l'autre aux champignons. Crimes parfaits, la vie pour certains continue ! Un fan de télévision disparaît de la vie de tous les jours, mais parfois il fait de brèves apparitions....pas à Lourdes je vous rassure ! Un aventurier constatera à ses dépens que la vengeance peut être longue à être assouvie et venir de loin.
Apprendre à leur détriment c'est ce que qui aurait pu arriver à deux garnements, les blagues de potaches en temps de guerre peuvent vous coûter la vie.
Professeur de lettres en retraite, c'est pratiquement toujours la certitude d'une écriture de qualité, et c'est vrai ici. Premier recueil de nouvelles pour cet auteur que la quatrième de couverture qualifie de prolifique, mais qui réunit qualité et quantité. Ce qui n'est pas toujours le cas, ni forcément évident.
Extraits :
- Ces deux êtres paludéens étaient nés la même semaine dans des fermes limitrophes.
- Il m'a raconté une histoire incroyable, et j'avoue ne pas être allé fouiller plus loin afin de savoir s'il était vrai, tant j'aurais été déçu si elle ne l'était pas.
- Vous n'allez pas me croire monsieur l'inspecteur : on aurait dit qu'elle priait. Enfin... Elle parlait en latin comme le curé pendant sa messe. Je n'ai jamais vu ça.
- Mon Dieu, Fine, marmonnait-il, la larme à l’œil, te voilà parti sans avoir eu le temps de me dire au revoir...
- Mais de quoi est-elle morte, ma doué ?
- À la rentrée suivante, les deux Faouëtais furent mis en pension au lycée de Lorient, nommé Dupuy-de-Lôme depuis quelques années.
- Demain vous serez transférés à la citadelle de Port-Louis. Là-bas, nous avons des spécialistes qui seront vous rafraîchir la mémoire et vous délier la langue.
- Une charmante apparition gesticulait toujours autant ; les autres passagers dormaient, et je lui adressais un petit signe de la main, mais il était trop tard : le paysage avait déjà tiré son rideau d'arbres.
- Des chevaliers autrement casqués étaient descendus de l'est en juin 1940. La Werhmacht investissait la Bretagne sans aucun scrupule.
- La fillette se sentait moins coupable de ne plus voir son ami affublé de l'uniforme des bourreaux de ses parents.
Éditions : Locus Solus (2014)

 

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