Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Derniers commentaires
Archives
24 septembre 2020

VIAN Boris / Vercoquin et le plancton.

Vercoquin-et-le-plancton
Vercoquin et le plancton.
Boris VIAN.

Note : 4 / 5.

Surprise-partie à l’ancienne !
En cette période de confinement, je découvre dans ma bibliothèque des livres dont je ne soupçonnais pas l’existence ! Celui-là par exemple. Ce livre commence par un prélude (ce qui est somme toute logique) signé « Bison Ravi ».
Puis il se présente en plusieurs parties : la première « Swing chez le Major, la seconde « Dans l’ombre des ronéos », la troisième « Le Major dans l’hypoïd », la quatrième « La passion des jitterbugs ».
Nous sommes à Ville-d’Avrille qui, si ma mémoire est bonne, est située entre Ville-de-Mars et Ville-de Mai. Mas là n’est pas le propos, ce livre n’est pas un traité de géographie.
Le Major ne rentre pas en scène dans le premier chapitre, car la belle Zizanie, elle, n’arrivera que dans le chapitre deux ! Ce qui démontre chez ce Monsieur une certaine classe, doublée d’une classe certaine. Donc le majordome (Antioche Tambrétambre) du Major qui n’en était pas moins un homme, préparait la fête pour les vingt et un ans du maître de maison. Nous étions au mois de février, en pleine canicule, été oui, c’était mieux avant !
Passons au chapitre quatre avec l’arrivée de Zizanie (qui ne va peut-être pas tarder à la semer, la zizanie, faut suivre !) qui est décrite en ces termes :
- «  Une jeune fille en descendit. C’était Zizanie de La Houspignole. Et derrière elle venait Fromental de Vercoquin ».
Ce qui, il faut bien le reconnaître, ne nous apprend pas grand-chose, à part le nom de cette jeune fille et que le Major va avoir un rival !
Nous aurons droit un peu plus avant dans le texte à plusieurs conseils pratiques, comment bien organiser une réception et comment se débarrasser d’un concurrent gênant !
Mais, méfiance, car parfois ce n’est pas d’une personne que tout désigne comme un empêcheur de tourner en rond, mais d’un proche. En effet quand le Major demande à Antioche si Zizanie est vierge, il lui répond qu’elle y était il y a encore vingt minutes. Mais maintenant non !
Le bar est abondamment garni et avec des boissons aussi rares qu’étranges, par exemple : du nansouk tunisien, des flacons de toqué, du gin Funèbre Fils (du Tréport), du whisky Lapupacé, du vin Ordoner ou du vermouth de Thuringe. Les femmes sont en moyenne jeunes et jolies, donc tout semble aller pour le mieux dans le meilleur des mondes...
Laissons la soirée se terminer, ces braves gens s’amuser et retirons-nous sur la pointes des pieds… Nous reviendrons au cas où un événement majeur exige notre présence...
Certaines tenues sont extravagantes, certains couples aussi, au
hasard, lui s’appelait Alexandre dit Coco, elle, Jacqueline surnommée Coco ; bref c’était Coco & Co !
Dans la seconde partie, Antioche doit convaincre l’oncle de Zizanie un dénommé Miqueut, Sous-Inspecteur Principal, de consentir à son mariage avec Le Major.
Si la première partie est jubilatoire, dans la seconde, c’est un violent pamphlet contre une certaine forme d’administration. On se croirait dans le film « Brazil » de Terry Gilliam ! Ou alors dans « 1984 » de George Orwell. Et en pire !
Ce livre n’a pas pris une ride, contrairement à certaines personnes que je connais qui sont nées la même année que l’édition de ce livre ! Moi par exemple !
Soyons un peu sérieux, un objet littéraire non identifiable, une bouffée d’oxygène dans une époque très étrange. C’est loufoque, baroque, mais également très cruel pour décrire les mœurs d’une certaine bourgeoisie et d’une administration de planqués pantouflards !
Je pense qu’à part le sulfureux « J’irais cracher sur vos tombes » écrit sous un nom de plume, je n’avais pas lu Boris Vian ! Tant d’années après « J’irais cracher sur vos tombes » est-il si sulfureux que cela ? Pourquoi pas une relecture ?
Extraits :
- Qu'est-ce que vous voulez boire ? demanda Antioche. Du vitriol ou du cyanure ?

- Il s'agit toujours de ces surprises-parties décentes où l'on fornique par couples isolés, et seulement dans des pièces séparées de la salle de danse par au moins un rideau.
- Je t'assure que ça vaudrait mieux… Il est très gentil, il a beaucoup de galette, il est complètement idiot, c'est le mari rêvé.
- 2° Que la partenaire n'avait pas de slip et savait par conséquent qu'elle allait dans une surprise-partie sympathique.
- La première, dit Léger, c'est la réponse à l'Institut du Caoutchouc pour les essais de vessies à glace.
- (Le C.N.U. recevait depuis peu une subvention des Khomités de Désorghanisation qui s'élevait à plusieurs millions).
Éditions : Gallimard (1947)

 

 

Publicité
Commentaires
Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
Publicité
Newsletter
Publicité