DARD Frédéric / Le monte-charge.

19 janvier 2024

Le monte-charge.
Frédéric DARD.
Note : 4,5 / 5.
Joyeux Noël !
Je redécouvre petit à petit l’œuvre de Frédéric Dard que j’ai moins lu dans ma jeunesse que les titres de San-Antonio.
Roman en douze épisodes.
Nous sommes dans la nuit de Noël, un homme, Albert Herbin, rentre chez lui après une très longue absence, l’appartement est toujours aussi minable.
Il décide alors de sortir pour rompre sa solitude. Au cinéma, il croise une femme qui lui rappelle Anna, qu’il a beaucoup aimé il y a quelques années. Il aide cette femme à rentrer chez elle car sa petite fille s’est endormie. Chez elle, c’est une usine, pour se rendre à son appartement, elle emprunte un monte-charge. Elle invite cet homme, Albert Herbin, pour qui cela ressemble fort à un cadeau de Noël. Ils sont tous les deux cabossés par la vie. Elle, Mme Dravet, raconte son mariage qui est un fiasco total. Lui, avoue qu’il sort de prison, il avait été condamné à dix ans pour le meurtre de sa maîtresse, Anna, épouse de son employeur du moment qu’il a tué quand elle a voulu le quitter. Il est sorti des Baumettes à Marseille depuis peu.
Laissant la petite fille endormie, ils vont dans l’appartement d’Albert. Celui-ci remarque deux petites taches rouges sur la manche de la robe de son invitée.
Quand il retourne chez celle-ci, il découvre un cadavre, qui est celui du mari !
Que faire ? Ils décident de se quitter temporairement, lui pense rentrer à son domicile, elle aller à la messe de minuit avec sa fille pour se forger un alibi. Mais elle fait un malaise, un homme galant, Paul Ferrie, se propose de la raccompagner chez elle, ainsi qu’Albert qui avait suivi la femme et l’enfant.
Mais là, le cadavre a disparu…
La nuit n’est pas finie et Albert, qui se cache dans un camion de l’entreprise, n’est pas au bout de ses surprises ! Bonnes ou mauvaises ?
Peu de personnages dans ce roman, Albert qui semble le dindon de la farce, Mme Dravet a un rôle très ambigu, femme malheureuse ou être démoniaque ? Que penser de cet homme galant nommé Paul Ferrie qui semble arriver au bon moment, tel le petit Jésus dans la crèche durant la nuit de Noël ?!Les titres de certains chapitres sont les nombres de visites d’Albert dans l’appartement de Mme Dravet et à quelques unités près, le nombre de fois où il prend le fameux monte-charge.
Un très bon roman, encore une fois avec Frédéric Dard, un scénario qui tient la route, qui réserve son lot de fausses pistes jusqu’à la dernière ligne.
Quel talent d’avoir deux styles d’écriture, celle d’un très grand auteur de
romans noirs et celle d’être l’auteur de la série des San-Antonio !
Bravo l’artiste.
Extraits :
- J’avais été stupide de rentrer chez nous un jour pareil.
- J’avais besoin de bruit, de lumières, d’alcool. Besoin de vie !
- Ces boutiques-là, c’était toute ma jeunesse, et je les aime d’autant plus qu’elles sont en voie de disparition.
- Je sentais sa hanche contre moi. J’aurais voulu que cela dure toute la nuit.
- Que pouvait-il y avoir de plus rassurant que cette jeune mère et son enfant endormie ?
- J’ignorais jusqu’où irait l’aventure, mais j’étais certain que c’en était une !
- Le spectacle était terrible.
- Comment diantre avait-il eu l’idée de se suicider devant ce joyeux sapin qui était un hymne à la vie ?
- J’ai vu flamber une lueur de mépris dans son regard.
- Au milieu du flamboiement, semblable à une apparition miraculeuse, il y avait Mme Dravet.
- Je comprenais. Pas vraiment, non. C’était plus nuancé : je comprenais que j’allais tout comprendre, que je possédais maintenant des éléments du mystère.
- Comment se prénomme Mme Dravet, s’il vous plaît ?
Éditions : Fleuve noir (1961).
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
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La foire aux asticots.
Mise à mort.
La dragée haute.
Pas tant de salade.
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Le boulevard des allongés.
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