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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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11 juin 2021

DARD Frédéric / Une gueule comme la mienne.

 

Une-gueule-comme-la-mienne-front (1)
Une gueule comme la mienne.
Frédéric DARD.
Note : 4 / 5.
Revoir Paris….
Roman datant d’un autre siècle (1958). A l’époque les éditeurs de romans étaient-ils moins scrupuleux que maintenant, ou alors ce n’est que la version que je lis qui a ce défaut ? Le personnage principal se nomme Jean-François Roy, c’est son droit, sauf que sur la quatrième de couverture il est devenu Jean-Louis Roy !
Jean-François Roy, collaborateur, est condamné à mort par contumace après la libération ; il rentre en France après plus de dix ans d'exil. Il s'est fait refaire le visage en Espagne, il a du mal à se reconnaître lui-même. Mais un jour un homme l'aborde, lui dit qu'ils ont travaillé ensemble, mais qu'il l’a reconnu à ses yeux. L'ancien collaborateur récuse toutes ces accusations, l'autre homme laisse sa carte et s'en va.
Quelques jours après, Jean-François Roy lui téléphone et va s'installer chez cet homme, Fernand Medina et son épouse Emma. Medina lui fait la proposition suivante : en tant qu'ancien journaliste, il lui propose de tenir la rubrique Critiques télévision dans un journal. Roy accepte, mais ces papiers seront signés F.M. Devant le succès de ses chroniques, l'ancien exilé accepte d'écrire un article quotidien plus long. Il se rend compte alors que ses papiers sont signés Fernand Medina.
La situation aurait pu s'éterniser, mais un soir, Emma s'offre à lui. Après l'amour, en regardant la télévision, Roy voit, consterné, Medina parler des articles que lui écrit et que cet homme signe. Emma lui avoue que son mari lui a demandé de faire diversion afin que Roy ne regarde pas la télévision ce soir-là.
La situation semble inextricable pour le trio, les deux hommes ayant besoin l'un de l'autre.
Mais un matin on retrouve Medina les veines tranchées dans sa baignoire. Emma et Roy étaient les deux seules personnes dans la maison à ce moment-là.
Mais Emma a une solution toute trouvée… Pour berner la police et sauver les rentrées financières des articles que continue d’écrire Roy, le tout va être de changer le pseudonyme de l’écrivain...
Un trio de personnages, la femme, le mari, et l'amant. Sauf que dans ce roman, ce n'est pas le côté sexuel qui mettra fin à la vie du mari.
Un bon roman, une bonne intrigue, et une fin détonante.
Un bon Frédéric Dard.
Extraits :
- Envie de crier, de fuir, de faire du scandale… Envie surtout de crier à tous mes contemporains que j'étais en effet Jean-François Roy, le plus célèbre pamphlétaire de l'avant-guerre, condamné à mort par contumace à la libération pour intelligence avec l'ennemi !
- Et puis, Paris n'était plus le Paris que j'avais quitté… J'y rodais comme un malfaiteur, cherchant des souvenirs et des ombres enfuies, dans les quartiers paisibles où j'avais usé ma jeunesse…
- Vous écrivez avec du vitriol, mais vous possédez un romanesque d'adolescent…
- En effet, je n'ai pas peur de vous ; je n'ai peur du reste d'aucun homme… Je n'aime pas les hommes !
- Pour un type revenu de pas mal de choses, c'était somme toute suffisant.
- Elle aurait dû être grotesque ainsi, presque nue et les joues en feu devant ce poste de télévision qui nous initiait au mystère de l'hélium.
- Et c'est pour faire diversion que tu m'as offert de coucher avec moi ?
- Conclusion : votre vie dépend de moi et ma carrière de vous.
Choisissez !
- Elle n'était pas obstinée, c'était l'obstination elle-même.
Éditions : Fleuve noir (1958). Puis de nombreuses rééditions.
Plusieurs chroniques de cet auteur sont présentes sur ce blog.

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