DARD Frédéric / On demande un cadavre.
On demande un cadavre *.
Frédéric DARD.
Note : 4 / 5.
La balade du cadavre !
Réédition d’un très ancien roman, paru sous le pseudonyme de Max Beeting en 1951.
Nous sommes dans la campagne galloise, de nuit, deux hommes ont une mission peu ragoûtante à exécuter. Déterrer un cadavre et partir avec. Le gros problème, l’énorme problème, est que ce cadavre a disparu.
Ils questionnent le sacristain qui leur parle de bruits de voitures, un véhicule bleu, et d’une belle jeune fille rousse. Cet homme d’église ne verra pas la suite du récit.
Nos deux malfrats doivent rendre des comptes à leur chef, un dénommé Séruti qui, on s’en doute et c’est bien normal, n’est pas ravi l’escapade du cadavre. Car celui-ci, un scientifique, avait fait une découverte très importante dans le domaine militaire.
Il retrouve bien vite la jeune fille rousse, une dénommée Barbara Spage, qui n’était en réalité qu’une amie de passage. Mais elle est kidnappée, ainsi que son vieux domestique, John Sutton. Mais comme ils ne savent rien, ils ne peuvent pas dire grand-chose. Alors Séruti retourne au Pays de Galles pour savoir le fin mot de l’histoire. Visite qui se terminera de manière tragique pour quelques habitants du village.
Et malgré tout ça, le malfrat n’est pas plus avancé, et craignant la réaction de ses supérieurs, ainsi qu’une enquête plus poussée de la police locale, il préfère faire croire à sa mort en simulant un accident.
S’il s’est effectivement débarrassé de l’enquête de police pendant quelque temps, il n’a pas résolu son problème, trouver la formule qui a causé la mort de tant de personnes, et qui était prévue pour en tuer encore beaucoup plus…
Parmi les personnages, un mort, Peter Lanshill dont le cadavre intéresse pas mal de gens ! Et dont l’évaporation du dit cadavre va déclencher une série de violence. Qu’avait donc ce cadavre pour susciter des morts et des coups et blessures en cascades ?
Des bons, Barbara Spage et John Sutton, son fidèle majordome (mais sont-ils aussi bons que cela ?), des brutes Steve et Buch et un truand Séruti. Des cadavres, ainsi que quelques policiers, une chanteuse.
Un polar classique dans l’écriture, une histoire qui tient la route, mais on sent venir San-Antonio par des traits d’humour surtout dans la description de certains personnages.
Un bon moment de lecture mais qui sera, je pense, vite oublié.
Extraits :
- Sans doute le dossier fut-il classé ? Les morts n’intéressent jamais très longtemps les vivants.
- Moi et mon pote on a travaillé au musée des horreurs comme gardiens de nuit, alors tu parles qu’on a l’habitude des vieux chnoques !
- C’est ainsi que commença la grande aventure pour Barbara Spage.
- Son propriétaire, Mac Bourh, un gros Irlandais à la peau luisante comme une engelure, y pratiquait une cuisine robuste à des prix acceptables.
- Jo Simpleton ressemblait à un mât de cocagne.
- Accident, quoi ! Ces chimistes, c’est comme les poètes, ils ont la tête ailleurs, il a dû appuyer par mégarde sur la gâchette…
- Un yacht, c’est beaucoup mieux que des estampes japonaises pour attirer une jolie femme.
- La fille devint rouge comme une langouste court bouillonnée.
- Il était massif comme une armoire ancienne et son visage reflétait autant de sentiments qu’un fromage de Hollande.
Éditions : Arthème / Fayard (2006) Points pour l’édition de poche.
*Première parution en 1951 sous le pseudonyme de Max Beeting aux éditions Jacquier.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Série « Kaput » :
La foire aux asticots.
Mise à mort.
La dragée haute.
Pas tant de salade.
Série « L’Ange Noir » :
Le boulevard des allongés.
Le ventre en l'air !
Le bouillon d’onze heures.
Un Cinzano pour l'ange noir.
Romans :
Les scélérats.
Une gueule comme la mienne.
Les bras de la nuit.
Cette mort dont tu parlais.
Le monte charge.