MILLER Jax / Les infâmes.

7 août 2024

Les infames.
Jax MILLER.
Note : 4 / 5.
Quelle famille !
Autrice américaine vivant en Irlande que je découvre avec ce titre. Son vrai nom est Anne O’Donnel, pour la petite histoire elle s’est servie de la version gaélique de son nom Aine O'Domhnaill, pour un roman qui ne sera jamais publié.
La première phrase du prologue est la suivante, le ton est donné :
- Je m’appelle Freedom Oliver et j’ai tué ma fille.
Freedom réside à Painter, un bled pourri de l’Oregon, qu’elle décrit ainsi :
- Un patelin noyé sous les déferlantes de sable, de pluie et de meth, où je travaille dans un bar rock appelé le Whammy Bar.
Elle boit plus que de raison et pense parfois au suicide.
Depuis dix-huit ans, elle se cache sous la protection du FBI, suite à la mort brutale de son mari et a fui en abandonnant ses deux enfants. Mais la libération de son beau-frère, Matthew Delaney, et la disparition de sa fille Rebekah l’oblige à un voyage à hauts risques dans le Kentucky.
Nous faisons la connaissance de Matthew et du reste de la famille Delaney, sorte de déchets du rêve américain. Une mère catholique irlandaise, des frères alcooliques et légèrement dérangés, vivant d’aides sociales dans un village qui fût un endroit plutôt agréable avant de devenir l’antichambre de l’enfer sur terre. Matthew a une obsession, faire la peau de Nessa, sa belle-sœur.
Commence alors une course contre la montre entre Freedom et les frères de son défunt mari…
Un autre homme poursuit Freedom… mais celui-ci lui veut plutôt du bien..
Une route parsemée d’embûches pour la jeune femme !
Entre temps, au sortir d’un bar, une jeune fille est enlevée et le jeune homme qui tentait de la défendre est tabassé à mort.
Freedom Oliver qui se nomme en réalité Vanessa dite Nessa Delaney, est le personnage principal de ce roman noir.
Contre elle, une famille d’êtres frustes pour ne pas dire débiles, une mère et ses fils, John, Luke et Matthew dont la sortie de prison a déclenché les hostilités. Seul un oncle handicapé, Peter, prendra la défense de Nessa.
Beaucoup de personnage, trop parfois, des bikers buveurs de bière et consommateurs de substances illicites, des religieux Les Adventistes du Troisième Jour, proches d’une secte, pas très catholiques et plein de secrets, un policier dont Freedom tomberait facilement amoureuse, une sœur qui a disparu (était-elle si pure que cela ?) et son frère avocat qui tente de la retrouver, un indien et son père, etc… etc...
J’ai un avis un peu mitigé. Un bon roman, un peu touffu parfois, ardu à lire mais intéressant malgré tout, avec quelques rebondissements inattendus.
Un road-movie à l’américaine plein de bruit et de fureur.
Extraits :
- L’économie à dévorer sa retraite en même temps que sa sécurité sociale et sa mutuelle. Le rêve américain dans toute sa putain de splendeur.
- Chers Mason et Rebekah, même si autrefois vous vous appeliez Ethan et Layla.
- La normalité et moi, c’est comme la poudre et le feu. Deux choses qui ne devraient jamais se rencontrer.
- La lune tente de percer à travers une canopée brumeuse qui recouvre le paysage pittoresque de l’océan.
- Il y a des jours comme ça où Peter regrette d’être américain.
- Mais garde ton calme. N’inquiète pas cette femme. Retiens-toi de pulvériser un nain de jardin à coups de pieds.
- Darian Cooke lui jette ce que les gens du Sud appelleraient « regard puant », une expression qui reflète bien son arrogance.
- Si j’ai cru en Dieu un jour, c’est grâce à toi. Grâce à des moments comme celui-là.
- J’ai terriblement besoin d’une cigarette. Et encore plus d’un verre.
Éditions : Ombres Noires (2015). J’ai lu (2016) pour l’édition de poche.
Titre original : Freedom’s Child (2015).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Marie-Claire Clévy.