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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 juillet 2013

YEATS William Butler / Après un long silence.

 

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Après un long silence.
William Butler YEATS.

Note : 4 / 5.
Renaissance !
Je ne suis malheureusement pas un grand connaisseur en poésie, donc je n'ai pas beaucoup d’expérience pour en faire une chronique. Mais dans le cas présent, il s'agit de W.B.Yeats, irlandais prix Nobel de littérature en 1923, dramaturge, essayiste et poète.
Ce recueil offre de nouvelles traductions de poésie et couvre dans la durée la totalité de l’œuvre de William Butler Yeats. Une excellente introduction pour découvrir le monde poétique de celui qui reste une figure majeure de la littérature irlandaise et mondiale.
Beaucoup de textes que personnellement je ne connaissais pas, ou du moins pas dans cette traduction.
"Près de saulaies"(Down by the Salley Gardens) est un texte relativement souvent mis en musique par la fine fleur de la musique celtique, Clannad, Lorena McKennitt ou un duo avec Maira O'Connell et Karen Matheson! La dernière phrase donne le ton du poème :
- Mais j'étais jeune et stupide, et je ne suis que larmes à présent.
Les notes très nombreuses et très instructives nous apprennent que Yeats utilise le mot "Salley" qui est la version anglaise du mot gaélique "saileach".
Je pense que pour les non spécialistes de la prose de Yeats, comme moi d'ailleurs je vais classer ses poèmes par genre, très approximativement!
Le temps qui passe, de la naissance à la mort, "Une berceuse" suivi quelques pages plus loin par "Quand vous serez vieille" ou encore "La lamentation d'un vieux pensionnaire".  Mais aussi des poèmes plus personnels, "Une prière pour ma fille" écrite pour Anne, son ainée et "Une prière pour mon fils" écrite pour Michael. L'amour " Un poète à sa bien aimée"...la vie amoureuse de Yeats ne fut pas des plus épanouies...Il fut follement épris de Maude Gonne, une fervente nationaliste qui trouvait que Yeats était un peu "tiède" dans ses convictions irlandaises! Je ne résiste pas à reproduire ces lignes trouvées dans le livre "Mère de tous les Behan":
- Jugement de Maude Gone (égérie de Yeats) sur ce même William B.Yeats " Willie l’abruti ".
Non content de ne pas lui rendre cet amour fou, elle épousa le major John Mc Bride, qui fut fusillé par les anglais pour sa participation aux "Pâques irlandaises", poème dont je reparlerais. Il faut aussi savoir que Yeats a demandé en mariage Iseult Gonne, la fille de Maude, Iseult qui se maria avec l'écrivain Francis Stuart.
L'Irlande et les légendes celtiques, "Le chant d'Aengus l'errant" "La rose secrète" ou "La chanson d'Hanran le Rouge sur l'Irlande" avec l'évocation de cette figure légendaire de Cathleen, la fille de Houlihan. Personnage qui se retrouve dans de nombreuses pièces de théâtre de l'époque dont une de Yeats lui-même "Cathleen Ni Houlihan" avec Maude Gone dans le rôle titre.
Yeats, le nationalisme et la révolte, avec surtout ce merveilleux texte :
"Pâques 1916" poème célébrant la révolte de 1916 et l'exécution par les troupes anglaises des principaux responsables de cette insurrection. Ce poème fut écrit dans la demeure de Maude Gonne en France, il cite quelques-uns des suppliciés irlandais. Une phrase revient comme un leitmotiv : -Une terrible beauté est née.
Il se pose aussi la question suivante :
Et si l'excès d'amour les avait
Égarés jusqu'à ce qu'ils en meurent ?
Je consigne tout cela dans des vers-
MacDonagh et Mac Bride
Et Connolly et Pearce
Maintenant et à l'avenir
Partout où l'on porte le vert,
ont changé, complètement changé :
Une terrible beauté est née.
"Mille neuf cent dix neuf"
avec ses quelques lignes pour dénoncer les exactions des "Black and Tans qui tuèrent Ellen Quinn qui était assise son bébé entre les bras sur le muret de sa maison!
Chevauche le sommeil : une soldatesque ivre
peut laisser la mère, assassinée sur son perron,
qui rampe dans son propre sang, sans être puni ;
la nuit peut transpirer de terreur comme avant

D'autres textes concernent un épisode tragique de l'histoire irlandaise : la guerre civile et ses horreurs! ; "Méditations en temps de guerre civile".
Hommage à certaines grandes figures de l'Irlande, Charles Parnell et Jonathan Swift dans :
"Les funérailles de Parnell"et "L’épitaphe de Swift".
Le départ " Le départ pour Byzance". Ne pas oublier que Yeats a vécu longtemps en France où il mourut. Son corps fut des années plus tard rapatrié en Irlande par le futur prix Nobel Sean McBride, fils de Maude Gonne et de John Mac Bride.
Beaucoup de personnages réels ou appartenant à la mythologie irlandaise sont cités dans bon nombres de poèmes!
Ce livre commence par un texte de Yeats datant de 1990 ayant pour titre "Le symbolisme de la poésie". La vie de ce poète, figure emblématique des lettres irlandaises, coïncide avec l'histoire de son pays et de de sa littérature. Chantre du nationalisme, figure de proue de la renaissance celtique, auteur de théâtre, il fut l'un des instigateurs de la création de "L'Abbey theatre". Il fut aussi et par deux fois sénateur de l'
État Libre d'Irlande dans une des périodes les plus troublées de ce pays (de 1922 à 1928) venant juste d’acquérir par la force une certaine indépendance, mais aussi, et le problème est toujours d'actualité, la partition de l'île!
Comme d'habitude avec les éditions de la Part Commune un très beau livre!
Éditions :
La Part Commune (2013)
Autre titre concernant Yeats chez le même éditeur et sur ce blog.
Discours du Nobel. William Butler Yeats/ Seamus Heaney.

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Commentaires
S
j'aime bien yeats, j'ai lu quelques poèmes de lui en anglais - les mots étaient magiques :)
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