LE CHEVÈRE Jean-Claude / Une singulière trinité.

Une singulière trinité.
Jean-Claude LE CHEVÈRE.
Note : 4,5 / 5.
Pas très sainte la trinité !
Sixième ouvrage de Jean-Claude Le Chevère, natif de Saint-Brieuc, chroniqué sur ce blog.
Thomas Gaillard, après cinq ans d’absence, rentre chez lui. Il était en prison, ayant été le dindon de la farce d’un mauvais coup.
Il constate des changements dans le comportement de ses parents. Joséphine, sa mère, est toute pimpante, mais de plus en plus mystique, elle est surnommée « Le Saint-Esprit ». Léopold, le père, semble avoir abandonné bière et vin rosé. Ce qui en soit n’est pas un mal.
Au bout d’un certain temps, il décide de partir, un homme le prend en stop… pour le ramener chez lui ?
Ses parents lui présentent cet homme comme étant « Le Père Leclerc ». Il semble avoir une certaine influence sur ses parents. Il propose à Thomas de travailler pour lui, en réalité escroquer des femmes catholiques et crédules en leur vendant de la soi-disant eau de Lourdes.
Au bout d’un moment, Thomas ne supporte plus ce qui lui semble être un faux religieux. La rupture est plutôt violente et Thomas part pour Rennes pour refaire sa vie.
Cette fois, c’est une jeune femme Catherine qui lui sert de chauffeur.
Et ce changement de vie semble lui réussir. Catherine et lui vivent ensemble, elle lui trouve un poste de plongeur dans le restaurant où elle est employée. Ce n’est pas très glorieux, la paye n’est pas mirobolante, mais cela lui redonne confiance. Ils partent en week-end à Saint-Malo, bref une vie tout à fait normale.
Mais hélas, cela ne va pas durer. Un jour arrive au restaurant le faux abbé Leclerc qui a retrouvé sa trace.
Alors les ennuis recommencent et iront crescendo… et un jour Thomas retrouve ses parents qui font la manche !
Que s’est-il passé ?
Beaucoup de personnages, Thomas Gaillard, le fils « héros » ou plutôt personnage principal et victime de cette sombre machination. Le père Léopold qui trouvera un peu de courage pour aider son fils. Joséphine fut une jeune femme frivole, qui a quitté le village pendant quelques temps, pourquoi ?
Catherine lui permettra de surmonter toutes ces épreuves, elle sera à ses côtés jusqu’au bout.
Il y a aussi ce personnage démoniaque, l’abbé Leclerc qui n’a pas l’allure d’un homme d’église. Le cuisinier du restaurant est Abdou, sénégalais en situation régulière, qui, secondé par la diaspora africaine de Rennes, aidera Thomas. Un policier Dugast interrogera Thomas, car quelques noyés ont un lien avec lui.
Toujours une très belle écriture pour un roman qui tient en haleine dans une ambiance angoissante et mystérieuse.
J’ai apprécié la visite non touristique de Rennes où j’ai travaillé une dizaine d’années.
Extraits :
- Pourtant il boit moins qu’avant. Mais, comme dit le toubib, il est imbibé.
- C’est Leclerc qui a dû lui tournebouler le citron. Elle n’était pas si atteinte quand ils l’ont emmené il y a cinq ans.
- « On ne va pas se laisser gâcher la vie par un salopard pareil ! Parce qu’il va revenir, c’est certain. Il doit préparer un coup tordu »
- C’était une inquiète qui aspirait à davantage de stabilité, qui s’intéressait à la littérature et la politique.
- Labbé s’enivre de ses propres paroles avec un plaisir non dissimulé. Peu à peu les idées commencent à s’ordonner dans la tête de Thomas.
- Labbé ne s’appelle ni Labbé ni Leclerc. Son véritable nom c’est Baron.

- Mais pouvait-elle sortir de la folie profonde dans laquelle elle semblait engluée ?
- Entre lui et Joséphine il y a une histoire personnelle et ça le gêne de la voir exposée pour être analysée par un tiers.
- Mais rassurez-vous, je suis comme tout le monde, j’ai une autre vie. Je devrais plutôt dire « j’ai eu… » Avant.
- Si l’armée est la grande muette, la police, de son côté, est rarement très bavarde.
Éditions : Folle Avoine (2022).
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
La lettre.
L’armoire.
Rouge Ballast.
La cour des petits.
Le voyage de Mélanie.