IRISH William / Valse dans les ténèbres.

19 avril 2020

Valse dans les ténèbres.
William IRISH.
Note : 3,5 / 5.
Danse Macabre !
Je découvre (ou redécouvre ce célèbre et prolifique auteur américain) par la lecture de ce recueil de nouvelles. Textes datant de 1939 pour « Crime d’emprunt » à 1968 pour la nouvelle donnant le titre à ce recueil.
Ce livre commence par une préface très intéressante signée Stéphane Bourgoin qui permet de découvrir un peu mieux cet auteur américain, personnage étrange s'il en fut. Viennent ensuite cinq nouvelles plutôt longues :
Crime d'emprunt. Dans la jungle d'Hollywood. L'affaire de la manucure maladroite. Escamotage et Valse dans les ténèbres.
La postface qui porte le titre énigmatique de « Les espadrilles de William Irish » est signée de François Truffaut.
« Crime d'emprunt ». Ce texte m'a laissé un sentiment bizarre, un homme pauvre s'accuse d'un crime pour toucher 1000 $. Il pense qu'il sera toujours temps de clamer son innocence plus tard, mais la femme de la victime le reconnaît formellement ! Ensuite, malheureusement son histoire dérape...
« Dans la jungle d'Hollywood ». Une starlette à l'initiative de son impresario, pour lancer son dernier film, lui propose de se promener sur Sunset Boulevard avec un léopard. Le fauve est soi-disant vieux, bien dressé et tenu en laisse.
Mais, bien évidement la parade se déroule mal et le fauve se sauve. Et des crimes se succèdent, crimes sauvages et, semble-t-il, dus au léopard en liberté dans Hollywood. Mais est-ce bien la bête la responsable ? Un policier en doute...
« L'affaire de la manucure maladroite ». Le tabac tue... alors l'extrait de nicotine c'est plus rapide qu'un paquet de cigarettes par jour ! Mais c'est criminel !
« Escamotage ». Une jeune fille orpheline est jugée pour le vol d'un manteau de fourrure, mais relâchée le lendemain car ce larcin est présenté comme une erreur de caisse... Elle est retrouvée pendue quelques jours plus tard. Début d'une série de morts violentes pour des petits voleurs... qui est derrière tout cela ?
« Valse dans les ténèbres ». Un homme sort de prison, il est enfin libre, mais son avocat lui annonce une terrible nouvelle, le suicide de sa femme. Il se rend dans son appartement. Un très beau texte.
Plein de personnages divers et variés, un pauvre homme qui pense que s'accuser d'un crime permettra à sa famille de vivre décemment.
Une starlette en mal de notoriété qui accepte vraiment n'importe quoi de la part de son agent. Un détective privé qui tombe amoureux de la femme sur laquelle il doit enquêter. Des braves gens qui côtoient des voyous, c'est la règle dans les nouvelles noires.
J'ai un avis très mitigé sur ce recueil de nouvelles, écrits de jeunesse de William Irish. Des textes que j'oublierais sans doute très facilement.
Malgré tout , un grand moment, la postface signée François Truffaut au titre surprenant « Les espadrilles de William Irish ».
Extraits :
- Vous me laissez également votre petit carnet de rendez-vous et, une fois rentrée au pays, vous tenez votre langue.
- Une femme blonde s'avança lentement dans la pièce. Elle était peut-être jolie. En temps ordinaire mais en cet instant, son expression n'était pas belle à voir.
- La bête portait une muselière et une laisse, dérisoire accessoire, et l’impresario avait fourni à June un fouet miniature qui n'aurait pas effarouché un lapin.
- Cela fait 15 ans que nous sommes mariés et, jusqu'à présent, à ma connaissance, il n'allait jamais se faire manucurer. Il avait toujours plein de pellicules sur les épaules de sa veste, et le dos dans son costume de serge était tellement lustré que je m'en servais comme miroir pour me poudrer le nez.
- Nous ne sommes que des flics, nous autres : nous ne pouvons pas psychanalyser tous les délinquants qui nous tombent entre les mains. Et à ma connaissance, le fait de voler un manteau de fourrure est encore considéré comme un délit. Si cette fille est déclarée coupable, et vous l'avez entendu : elle ne cherche même pas à nier, alors elle ira en taule !
- Elle a dit : « il est trop tard pour nous deux, maintenant. Nous ne pouvons plus gagner la partie., Nous avons déjà perdu. Nous remettre ensemble ? Qu'est-ce que ça donnerait ?
Éditions : Rivages/ Noir. (2017) pour la présente édition.
Titre original : Textes ayant paru dans différents magazines.
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Gérard de Chergé.