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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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13 avril 2020

JOHNSON Joyce / Personnages secondaires.

Joyce johnson 2

Personnages secondaires.
Joyce JOHNSON.
Note : 3,5 / 5.
Mémoires féminines d'une génération.
Joyce Glassman Johnson fut une des compagnes de Jack Kerouac entre 1957 et 1958, qui furent ses années de vaches maigres, avant la parution de « Sur la route ».
Elles nous livre ici sa version de cette époqueQui est, on peut s'en douter, légèrement différente de celle de Jack Kerouac.
Rien ne prédestinait cette jeune fille à devenir un membre à part entière de la Beat Generation. Une famille moyenne qui devient « un désert culturel».
Une mère étouffante, un père sans aucune ambition et une éducation plutôt stricte, rien de particulièrement spectaculaire.
Joyce possède en elle un certain esprit de désobéissance, des virées non autorisées le dimanche avec une amie Marie. Rien de bien répréhensible pour l'instant. Une nouvelle amie Elise va un peu changer le cours des choses, le sexe entre en jeu, le cercle des fréquentations s’élargit, elle se marie très rapidement avec Jim Johnson, un homme traumatisé par deux mois et demi dans l'enfer d'Anzio durant la dernière guerre. Elle travaille dans l'édition, et a lu par le plus grand des hasards le premier roman d'un jeune écrivain au nom imprononçable « The town and the City » d'un dénommé Jack Kerouac.
Sauf que certaines rencontres vont changer complètement sa vie. Une photo résume tout cela. Photo désormais très célèbre. Ils sont quatre, quatre qui rêvent de conquérir le monde littéraire. Ils y parviendront à des degrés divers.
Il y a là, sur ce cliché, Hal Chase, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, et Williams S. Burroughs.
Elle connaît Allen Ginberg et rencontre un soir dans un café un Jack Kerouac complètement fauché qui ne peut même pas lui offrir un café, et qui ne peut pas payer le sien.
La partie où Joyce narre sa vie avec Jack est la plus intéressante à mon goût, car si elle ne révèle pas de choses absolument essentielles. Elle fourmille de petits détails sur le caractère de Jack, passant de l'exubérance alcoolique à la plus sombre mélancolie dès que la consommation d'alcool devient trop importante. 
Je pense que Joyce avait déjà à cette époque deviné le tragique destin de Jack Kerouac.
On trouve aussi une réflexion amère de l'influence de la mère de Jack sur la vie de celui-ci.
On croise bien évidement beaucoup de monde dans l'univers du New-York de ces années-là, celles d'après la guerre, l'univers cosmopolite du début de l'âge d'or de l'Amérique, celui de la libération des mœurs, mais aussi celui du commencement de la pénétration de la drogue dans le monde des intellectuels. Certains n’abandonneront pas l'alcool pour autant. Jack Kerouac sera de ceux-là.
Jack Kerouac, les autres écrivains et membres de la beat-generation, les femmes qui gravitent autour d'eux. Neal Cassidy qui les rejoindra plus tard, et d'autres encore qui participeront à l'éclosion de ce mouvement littéraire hors-normes.
Ils ne se doutaient pas qu'ils seraient étudiés plus tard dans les universités.
Un document sur les débuts de ce mouvement littéraire vu par une des rares femmes ayant écrit sur le sujet Lorsque l'on connaît relativement bien le sujet, il n’y a pas grand chose de nouveau.
Énormément de références littéraires, outre les auteurs ayant partagé la vie de Jack Kerouac. On trouve aussi les noms de Céline et de Françoise Sagan parmi les Français, de Yeats pour l'Irlande, de Dylan Thomas pour le Pays de Galles, beaucoup d'Américains de Carson McCullers à Tennessee Williams en passant par Thomas Wolf.
Une écriture très classique, trop peut-être. Beaucoup de retours en arrière.
Une lecture agréable, mais cette relecture me laisse un sentiment mitigé.
Extraits :
- La mort de Joan Vollmer Burroughs est beaucoup plus célèbre que sa vie.
- Il tourne la tête, ses yeux bleus me regardent intensément. Ils sont d'un bleu étonnant. Et son visage est tellement bronzé. De toute la salle, c'est la personne la plus voyante.
- Je hais la haine de Jack envers les femmes, je la hais, je la regrette, la comprends et finalement la pardonne.
- À la Bibliothèque Nationale, chercher les traces de ses illustres parents et découvrait le patronyme Kerouac évoquant une filière noblesse bretonne désormais disparue, qui avait émigré au Canada pour mêler son sang à celui des Indiens.
- À moi aussi, le suicide dans le tunnel du métro avait semblé le présage de quelques catastrophes à venir.
- Avec Burroughs comme mentor, il a goûté à tous les vices de Tanger, fumé l'opium, mangé du haschisch.
- Le pire ennemi de Jack Kerouac se nommait Jack Kerouac, le premier venu vous l'aurait confirmé.
- C'était terriblement excitant-mais aussi effrayant. Pendant les deux années où j'avais travaillé dans l'édition, j'avais lu d'innombrables critiques littéraires ; aucune ne contenait pareil jugement sur l'histoire. Qu'allait donc réclamer l'Histoire à Jack.
Éditions : Sylvie Messinger ( 1984). 10/18 pour l’édition de poche (1997) et Cambourakis (2016).
Titre original : Minor Caracters ( 1983).
Traduit de l’américain par Brice Matthieussent.

 

 

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