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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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3 février 2011

HUXLEY Aldous / Le meilleur des mondes.

Le_meilleur
Le meilleur des mondes.
Aldous HUXLEY.

Note : 5 /5.
Il ne doit pas être ici bas *
J'ai été, et ce pendant plusieurs décennies, un fan de science-fiction ! Maintenant je n'en lis pratiquement plus, mais cette année je vais revisiter certains ouvrages qui ont marqué mes jeunes années de lecteur, années qui sont très loin, et cet ouvrage en fait partie.
Nous sommes en l'an 600 de Notre Ford, la terre a changé, le monde et le mode de vie également. L'existence commence par la naissance et ici c'est la science qui gouverne, de la Salle de la mise en flacons où œuvrent les Garnisseurs de flacons, puis les Immatriculateurs, ensuite vient l'étape du Dépôts des Embryons et encore la Salle des Prédestinations Sociales...etc.... Ni l'homme ni la femme n'interviennent dans ce long processus. Les habitants de cette entité sont : des Alphas, des Bêtas, des Deltas, des Epsilons Gammas reproduits à l'identique quasiment à l'infini. Chaque caste a sa fonction et son endoctrinement (comment nommer cette éducation autrement?) spécifique.
La société de consommation atteint son paroxysme, la nature est gratuite, alors les gouvernants créent des jeux de plus en plus sophistiqués et donc rentables pour l'industrie. Le cinéma est en quatre dimensions et même plus, avec odeurs et son, les transports sont ultra confortables, rien n'est trop beau pour les castes dominantes.
Les mœurs sexuelles sont très libres, il est même incongru de rester en couple trop longtemps, toutes les émotions sont canalisées par différents moyens pharmaceutiques,  comme les « Succédané de Passion Violentes » ou «Succédané de Grossesses » ou de la gomme à mâcher à base d'hormones sexuelles. Et par-dessus tout le remède miracle    « Le soma ».
Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, la stabilité règne, les femmes sont « pneumatiques » et accueillantes, les hommes sains et sportifs, les classes laborieuses travaillent et produisent sans rechigner. Parmi les classes dirigeantes, la punition est une mutation sur une île, Islande ou Falkland (que sont devenues les îles paradisiaques?), où vivent les marginaux du système, victimes de légers incidents d'incubations, car cela arrive parfois....
Il existe aussi des réserves de sauvages,  lieux d'observation ou de vacances pour certains privilégiés, comme au Nouveau-Mexique, par exemple. Et c'est là que Bernard, un chercheur se rend avec Lenina en voyage d'études qu'il espère également amoureux. Mais là un grain de sable va changer la destinée de plusieurs protagonistes de ce livre, la rencontre avec John, le fils de Linda qui un jour, il y a très longtemps....
Les personnages de ce roman sont en général des êtres en marge de la société dans laquelle ils vivent. Seule Lenina est le parfait prototype de son époque, mais parfois le cœur a des inclinaisons peu orthodoxes. John, le Sauvage, et Linda, sa mère, sont archaïques et complètement dépassés, avec une conception de la vie et de la morale qui n'a plus cours, surtout pour John qui a toujours vécu dans la réserve. La scène où Lenina s'offre à lui avec fougue est complètement surréaliste, elle, habituée à une liberté absolue et lui, à l'opposé, rigide dans ses convictions. Helmhotz et Bernard sont chacun à leur manière des erreurs de laboratoires ayant un reste de dignité humaine et de joie de vivre pour Helmhotz ou de jalousie et de lâcheté pour Bernard.
Ce livre n'a pas pris une ride. J'ai en plus découvert un aspect que je n'avais pas remarqué ou alors oublié, les nombreuses citations de l’œuvre de Shakespeare dans la conversation de John.
Dans tous les livres que j'ai lus sur le sujet, l'avenir n'est pas très rose, ni très réjouissant.
Avec le recul des années, j'avais sans doute espoir d'un avenir meilleur à l'époque de ma première lecture, maintenant je me rends compte que ce monde est venu plus vite que prévu et ce n'est pas réellement une bonne nouvelle.
Désolé je vous quitte, c'est l'heure de ma pilule de soma....
Extraits :
- Tel était le but de tout conditionnement : faire aimer aux gens la destination sociale à laquelle ils ne peuvent échapper.
- Le retour à la culture. Oui, vraiment, à la culture. On ne peut pas consommer grand-chose si on reste tranquillement assis à lire des livres.
- Tous les avantages du christianisme et de l'alcool ; aucun de leurs défauts.
- En réalité, et au fond, il s'intéressait à autre chose. Mais à quoi ? À quoi ?
- Je suis contente de ne pas être une Epsilon, dit Lenina avec conviction.
- J'aurais voulu que cela ne se termina pas par le coucher, spécifia-t-il.
- Les questions que posa Bernard créèrent une diversion. Qui ? Comment ? Quand ? D'où ?
- La beauté attire, et nous ne voulons pas qu'on soit attiré par les vieilles choses. Nous voulons qu'on aime les neuves.
- Sept heure trente d'un travail léger, nullement épuisant, et ensuite la ration de soma, les sports, la copulation sans restriction, et le cinéma sentant. Que pourraient-ils demander de plus ?
Éditions : Livre de poche (1960)
Titre original : Brave New World. (1932).
* ni plus haut non plus !

 

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Commentaires
S
Coucou Yvon ! Tu en parles très bien. C'est vrai que l'évolution du monde est allée dans ce sens depuis qu'il a été écrit. En cela, le livre est surprenant. Mais je dois dire que je me suis un peu ennuyée. La SF n'est pas ma tasse de thé. Je ne regrette pas toutefois de l'avoir lu car c'est un classique qu'il est bon de connaître et qui a son intérêt. Bonne semaine ! Il a fait beau chez nous aussi, aujourd'hui !
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E
Bonjour Cynic.<br /> Le fait est que je suis loin d'être un spécialiste de la chrétienté et que j'avais sûrement abusé de « Soma », je persiste et signe. Donc à ma grande honte, je n'avais pas remarqué cet aspect du livre. Je ferai plus attention dans environ 40 ans à ma prochaine relecture!<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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C
Bonsoir Yvon,<br /> Le côté chrétien que j'ai ressenti se situe surtout dans cette manière qu'a Huxley de nous suggérer qu'à côté de la morale factice, comme tu le dis, il y en aurait une à rechercher de ce côté-là afin d'accéder à une existence moins fade. Mais encore une fois, je peux me planter...
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E
Salut Claude.<br /> Ces relectures sont pour moi une manière de continuer ce blog. Cela me permet de lire tranquillement et des choses que je suis presque sûr d'aimer, car je trouve peu de choses très intéressantes en ce moment. Je reconnais une certaine lassitude, mais c'est peut-être parce que c'est l'hiver !<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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E
Hey Yvon.Celui-là,en Livre de Poche,je l'ai toujours,précieux souvenir de mon père qui cessa l'école à 12 ans mais sut me donner le goût de la lecture.Mais honnêtement 48 ans après sa découverte j'avoue qu'il me faudrait le relire.Et,disons-le,pour relire je ne suis pas fort,tant de livres me tendent leurs bras.J'apprécie tes lectures de jadis.Nous sommes de la même génération.A bientôt Yvon.
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