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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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11 décembre 2010

LOSSEC Hervé / Les Bretonnismes.

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Les bretonnismes. *
Hervé LOSSEC.
Illustrations de Nono.

Note : 5 /5.
Le bretonnisme est-il soluble dans l'eau salée?
Encore un mot inventé de toute pièce penseront les tenants de la pensée unique et universelle surtout quand elle est parisienne ! J'ai, il me semble, entendu les mots celticisme, anglicisme, franglicisme, scepticisme aussi je le reconnais bien volontiers, mais j'en passe et des plus farfelutissimes!!!!
« D'abord qu'est-ce qu'un bretonnisme »
« Bonne question, merci de me l'avoir posé » dirait un  homme politique avec un air sérieux.  Le dernier exemple littéraire que j'ai noté est le suivant, dans « Fleur de sable » de Nathalie de Broc.
-A donner à manger au poisson que vous seriez.
De la même auteur dans « La rivière retrouvée »
« Vous tremper toute entière dans la baignoire, qu'il faudrait! » rouspète Marguerite.
Ou dans « Il est mort le fournil » de Jeanne-Marie Kernaonet :
Euz ar mor e teu arc'hant.
(De la mer il vient de l'argent).
Donc essayons de comprendre, ceux que cela n’intéresse pas peuvent quitter la classe!
Pour les autres, le cours (car c'en est un) est ouvert.
Avant toute chose un grand coup de chapeau à l'auteur pour cette phrase pêchée page 21 :
« Il s'étonnait beaucoup de me voir citer  la locution « Casser la soif » dans la liste des bretonnismes en me demandant de vérifier mes sources ».
C'est limpide comme de l'eau de roche!
Silence dans les rangs, le cours reprend, mais c'est sûrement là que réside le problème avec ce chiffre : en 1948 à Saint-Méen (Finistère) 8 enfants sur 10 ne connaissent que le breton alors qu'à six ans ils vont à l'école. En 1952 (soit 4 ans plus tard) il ne reste qu'un seul enfant sur 10 dans ce cas !
Nous allons donc suivre Hervé Lossec quand il nous dit :
Je propose de classer les bretonnismes en deux catégories : Le fond (erreur de sens) et la forme (erreur de construction-syntaxe et conjugaison).
La conclusion que l'on pourrait tirer un peu trop rapidement est que les bretonnismes ne sont en réalité que des erreurs commises par des gens peu cultivés!
J'ai, et c'est tant mieux, appris pleins de choses ; en Bretagne, le soleil ne se couche pas, il se cache!!!Les mauvaises langues et j'en connais, diront que couché ou caché, encore faudrait-il qu'il apparaisse !
Quand le verbe être est là pour la beauté du verbe :
Il était à parler breton tout le temps.
Quelques exemples qui vaudront mieux qu'une longue dissertation :
« Il est malade au lit » là c'est le prêtre qu'il faut appeler!
« Jampi a pourtant été sur une de Plouider pendant 5 ans » ambiguë tout cela Madame....le pauvre cela l'a mis sens dessus dessous.
Mon parapluie est venu avec moi, pourtant il ne pleut jamais en Bretagne, sauf sur les....
Parfois, reconnaissons-le, cela complique la conversation :
C'est François son nom, mais c'est Fanch qu'on fait de lui de par chez nous.
L'emploi étrange du verbe être :
Il est bu. Avec toute sa honte bien entendu.
Étrange mélange (un peu inquiétant) de la gastronomie et de la médecine :
Pouloud (boulettes de farine avec des raisins secs que l'on met annuellement dans la famille dans notre kig a fars) et une attaque pouloud, crise cardiaque due à des caillots de sang ! Réjouissons-nous, une attaque pouloudig, c'est beaucoup moins grave !
J'ai retrouvé avec émotion un mot qu'employait souvent ma mère : Buzhug ( lombric, ver de terre), mais il me semble qu'elle se servait de cette expression pour les yeux.....à la lecture du livre, je me pose des questions sur ma mémoire, car celui-ci donne « pikouz ». Après consultation d'Hervé Lossec, docteur es-bretonnisme « J'ai la mémoire qui flanche »!
Une des meilleures phrases est celle ci :
Celle-là a été au lit 15 jours avec le docteur et il ne lui a rien fait !
Une tournure à éviter avec un touriste anglais :
Qu'est-ce qui ira avec toi Fanch (ou tout autre prénom)?
Cette façon de saluer qui me rappelle un contrôleur de la SNCF hélas décédé :
Comment que c'est ? (penaos eo ?).
Un dernier pour la route (qui en plus semble me concerner!)
-Il est arrivé vieux.
A la trilogie « rouquin, bretonnant et gaucher », peut-être faut-il ajouter penn-kalet (tête dure! ) dit l'auteur de lui même.
A tous pour conclure avant de terminer l'année :
Yec'hed mat d'an holl, hemãn 'zo vont da goll.
Bonne santé à tous, celui-ci (le contenu du verre) va à sa perte.
Éditions :  Skol Vreizh (2010). Site ici.
*N'oublions pas le sous titre :
Le français tel qu'on le parle en Bretagne.

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Commentaires
E
Bonsoir Choari.<br /> Ce livre est plus que sympathique, très instructif je dirai.<br /> Il y a plus de gens qui parlent le breton qu'on ne le croit, même comme tu le dis si bien, il parle breton en français.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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B
Assez sympathique comme livre, j'ai pu découvrir que mes voisins parlaient breton (mais en français!)
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E
Bonjour Francoaz.<br /> J'ai toujours beaucoup de plaisir à entendre parler breton, bien que je ne le parle pas moi même.<br /> La dernière fois c'était dans une galerie marchande, deux « anciennes personnes » discutaient tranquillement, mais c'est hélas de plus en plus rare. Sauf au salon du livre de Carhaix, évidement!<br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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F
Ah le beau livre que voilà!<br /> Si je commence à en parler je risque de prendre toute la place. C'est savoureux, un goût de beurre salé et de lard, c'est drôle et instructif.<br /> Tant que nous utiliserons les bretonnismes, la langue ne mourra point!<br /> Va gourc'hemennoù Aotrou Lossec!
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E
Salut Gwenaëlle<br /> Ce sont dans les écoles que l'on devrait l'offrir pour que ce langage si savoureux ne soit pas perdu.<br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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