SYNGE John Millington / Poèmes
Poèmes
John Millington SYNGE.
Note : 3,5 / 5.
La vie n’est pas rose.
Court recueil (60 pages) de poésie de Synge, en édition bilingue.
Synge(1871/1909) est surtout connu comme dramaturge (Le Baladin du monde occidental ; les noces du rétameur etc…) Il est aussi très célèbre pour l’émeute que provoqua le public pour la première du "Baladin du monde occidental". Une éducation stricte dans un milieu protestant, mais contrebalancé par un amour de la culture irlandaise lui laisseront un sentiment de vide spirituel. Des déceptions amoureuses et un cancer de la gorge causeront sa mort. Une très grande figure de la renaissance de la littérature irlandaise. Ses poésies sont plutôt sombres, la mort y est omniprésente :
-"Ce livre me parlait des Blaskets et Dunquin,
Des villes du Wicklow et des beaux jours où j’étais là.
Ce livre me parlait de Galway, Mayo, Aranmore,
Et des ramasseurs de varech sur un rivage d’hiver.
Alors je me rappelai que ce "je" était moi,
Et il me restait une sale besogne-m’user, mourir".
La colère s’écrit :
-" Vers Dieu j’ai hurlé de terribles injures,
A blasphémer s’est desséchée ma langue. "
Et la malédiction gronde.
-" Je maudis ma naissance, mon enfance, ma jeunesse,
je maudis mer, soleil, montagnes, lune,
Je maudis mon savoir, ma quête de vérité,
Je maudis l’aube, la nuit et midi ".
Le désespoir et la solitude aussi sont des compagnons de misère, Synge vécu quelque temps à Paris, en voici sa vision :
Rendez-vous manqué dans la rue Racine,
-"Quand ton heure eut enfin sonné,
J’ai guetté dans l’effroi le tournant
Et vu deux cercueils grinçants passer.
Seigneur je suis lent à apprendre".
Un petit mot d’amour malgré tout, dédié à Molly Allgood, le grand amour?
-" Je goûte sur tes lèvres la fête
Perpétuelle de l’année.
L’intégrale de ses pièces de théâtre est disponible dans une nouvelle traduction de Françoise Morvan chez Actes-Sud.
Un livre de récit de voyage, "Les îles d'Aran" est diponible à la "Petite Bibliothèque Payot".
Editions : La Délirante. (1991)