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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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11 février 2012

FONDATION Larry / Sur les nerfs.

Fondation
Sur les nerfs.

Larry FONDATION .
Note : 4 / 5.
Noir sur L.A.
Court récit, est-ce un roman ? J'opterai plutôt pour une suite de tranches d’existence. Premier écrit de cet auteur qui, si j'en crois la quatrième de couverture, est médiateur de quartier à Los Angeles depuis plus de vingt ans. Son expérience de terrain a sûrement dû lui servir ici. Car, et tout le monde le sait, la réalité dépasse la fiction !
Des titres d'épisodes dont certains ne font que quelques lignes:
-Des enfants en train de jouer ; Après Billy ; Sur les marches de l'océan bleu ; De sacrées couilles ou Jeunes ; quartier chaud.
Une histoire d'amour et de mort dans « Après Billy » ; la résignation de l'homme qui sait …. la résignation de la femme qui lui fait un dernier cadeau.....
J'ai beaucoup aimé « Le long silence bien rempli d'un cœur vidé » qui pourrait être sous-titré « Vie et mort de Sharon ». Raccourci d'une existence sans espoir, habituée à la mort et à la violence et contrairement aux anges, elle ne vole pas !
« Parents de sang » un frère, sa sœur et l'amant de celle-ci...un long périple pour faire regarder les lignes de la main du second par le premier. La femme est rassurée, retour à la case départ pour l'acte sexuel !
« Épilogues en cinq parties » clôt ce recueil de la manière dont il avait commencé . D'une façon crépusculaire......accidents de la vie, meurtre gratuit pour une peccadille, un bar, une soirée et une femme...cela pourrait suffire avant la nuit, pourquoi rajouter un meurtre ! On comprend que les nerfs de certaines protagonistes de ces histoires lâchent !
Les personnages sont nombreux, marginaux, femmes et hommes laissés pour compte de la société de consommation et bien pensante américaine. Silhouettes éphémères, certains passent de vie à trépas pour des choses qui nous paraissent futiles ! Monde crépusculaire peuplé d'êtres hallucinés !
Bobby vend des cachets...bizarrement que cela, pas de produits plus durs, paradoxe du personnage ... est-ce pour cela que Theresa lui ouvrira son lit et plus …. Son jeune frère Punkrat s'est fait tirer dessus...il n'avait pas treize ans....elle est belle la ville !
Jeff est « barré » shooté jusqu'aux yeux et bien sûr capable des actes les plus étranges qu'ils soient...comme de s'automutiler dans un accès de paranoïa. On peut être amis, même les meilleurs du monde et se trahir sans trop d'états d'âmes, comme Army et Poz, un autre est capable de tuer un ancien compagnon de cellule par amour !
Les filles n'ont évidement pas le bon rôle dans toutes ces histoires ! Battues, violées, se rabaissant dans l'espoir d'être la copine du mec qu'elle aime.
L'écriture est « speed », les morts sont rapides et violentes, c'est la survie, loin du strass et des paillettes de L.A. Les tenants d'un classicisme littéraire absolu peuvent passer leurs chemins, que les autres qui cherchent la découverte tentent l'aventure, ils ne seront pas déçus !
On trouve des inventaires pour le moins bizarres avec, par exemple dans la catégorie animaux de compagnie, une batte de base-ball....C'est cru, osé et le sexe est très présent, sorte de plaisir ultime car personne ne sait de quoi demain sera fait.
A noter une très belle présentation, bien dans le style noir du livre et une très belle photo ! En noir et blanc évidement.  
Ce livre avait tout pour me plaire, chose que je confirme  à la fin de cette lecture.
Extraits :
- Vaut mieux plaquer une meuf au bout d'un mois ou deux. Je veux dire : après, ça devient vraiment chiant, elle se met a faire chier pour un oui, pour un non.
- Jeff continuait à faire des trucs bizarres, même après avoir arrêté la came.
- C'était notre chez nous- un lieu où se défoncer, où parler et grandir. Et baiser.
- C'était avant Johnny Mac, avant qu' aucun d'entre nous ait un flingue.
- Elle était pas mal, physiquement, à part sa bouche qui tombait de côté comme celle d'un mérou, et elle était tellement maigre qu'elle n'avait pas de nichons.
- Une assistante sociale : « quoi est-ce que tu t'es laissée mettre en cloque si jeune? »  (Emphase : « laissée ».)
- Sharon hurle. Elle n'a plus de chemisier. Elle se faisait tripoter quand les flics sont arrivés.
- T'es un junkie, lui, c'est un junkie, et elle, c'est une junkie, qu'il dit. Alors, c'est quoi toutes ces conneries sur les rapports sexuels sans risque ?
- Les généraux ne se battent jamais pour de vrai. On ne les trouve jamais en première ligne. Alors, sont-ils courageux ?
- Pour certains, Los Angeles, c'est des bougainvilliers et des plantes tropicales luxuriantes dans le désert, tout ça soigneusement entretenu par des jardiniers. Un coin romantique.
- Elle se pique dans l'intimité de la chambre avant de partir.
- Je passe un bon moment. Je la regarde et regarde le film. Le film s'arrête tout seul. Je lui donne de l'argent pour une pipe.
- J'ai braqué le magasin, il lui a dit. Tu veux bien baiser avec moi, maintenant ?
Éditions : Fayard (2012)
Titre original : Angry Night (1994).

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