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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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14 janvier 2010

HASKELL John / Je ne suis pas Jackson Pollock.

Je ne suis pas Jackson Pollock.
John HASKELL.

Note : 4 / 5.
Nouvel essai!
Le titre de ma chronique a deux origines : la première est que j'ai commencé ce livre une première fois, mais j'ai dû le rendre à la médiathèque, la seconde est la différence que fait John Haskell entre un essai et une nouvelle. Donc, si ma mémoire est bonne, pour John Haskell ce livre est un recueil d'essais. J'ai eu la chance de pouvoir parler deux fois avec l'auteur à Lorient où il était présent avec Forrest Gander .
Neuf textes qui amènent à mon goût du neuf dans mes littératures. « Le jugement de Psychose » est un essai particulièrement étonnant où en partant du film d'Alfred Hitchcock et de son actrice Janet Leigh, on se retrouve à Troie avec Hector et Achille! C'est la première surprise du livre et elle est de taille.
« Je ne suis pas Jackson Pollock », peintre maudit, alcoolique et ayant toujours vécu à la limite de la misère. L'histoire commence dans un bar, avec deux femmes et Pollock qui hésite sur la conduite à tenir et qui boit pour se décider... Un résumé, me semble t-il, de la vie du peintre.
Dans « Sentiments d'éléphant », l'auteur nous parle de solitude, de personnes ou d'animaux vivant dans un monde qui n'est pas le leur. La perte de l'amour ou de l'affection amène la colère et aussi la mort. Un très beau texte.
Ce livre se termine par « Route étroite » qui met en parallèle le destin de deux poètes, Bashô, le japonais, et John Keats, l'anglais. Au bout de la route, quoique que l'on fasse, il y a la mort.
Le monde du cinéma est omniprésent, des acteurs ou actrices dont les noms sont connus pour certains, d'autres par contre me sont parfaitement inconnus, Mercedes McCambridge ou Hedy Lamarr par exemple ! Orson Welles, lui, est connu, qui d'autre que lui pouvait interpréter Fallstaff ? Capucine pour un des nombreux rôles féminins de  « What's new Pussycat », Glen Gould, pianiste de génie. Saartjie Baartman, la Vénus Hottentote dont la vie fut courte et avilissante, exhibée sur scène ou dans des soirées privées. Tous ces gens sont aujourd'hui décédés.
Tous ces personnages sont seuls avec eux-mêmes quelque soit leur environnement, une phrase résume très bien ce sentiment :
« Nous nous inventons tous des mondes-y compris Glen Gould-, des mondes personnels à l'intérieur desquels nous fonctionnons. »
Le moins que l'on puisse dire est que ce livre m'a obligé à me poser beaucoup de questions. Rarement j'ai fait autant de recherches sur des sujets divers (aussi divers que les textes proposés ici).
J'ai peu ou pas de souvenirs de « Psychose », je n'ai pas connu ni Hera, ni Athéna, ni Aphrodite (dommage!) Pâris, qui lui, les a connu, n'en est pas sorti grandi!  Je ne me souvenais pas réellement de l'œuvre de Jackson Pollock ; la seule dont le nom me disait quelque chose, à part Jeanne d'Arc, était Laïka, le chien de l'espace! J'aime beaucoup la nouvelle comme genre littéraire, mais je dois reconnaître que ce livre m'a dérouté! Mais après l'avoir lu,  je comprends que John Haskell considère ses écrits comme des essais et non des nouvelles, car il part de personnages bien réels, même s'il détourne la vérité pour glisser vers l'imaginaire.
Une lecture plus difficile que « American Purgatorio » que j'ai échelonnée dans le temps!
Extraits :
- Tony Perkins ne veut pas avoir l'air trop content, ni trop enjoué ; il ne veut pas avoir de désirs parce qu'il ne veut pas que sa mère les lui enlève.
- Cette chose qu'elle hait est la même chose qu'elle fait, encore et encore et encore. C'est pour ça qu'on appelle ce film Psychose.
- Il croit qu'il aimerait bien boire tranquillement un coup, comme n'importe qui, mais en réalité, il veut se battre.
- Elle s'appelait Topsy et elle fut célèbre à une époque où les gens étaient encore étonnés par les  éléphants.
- Des foules payaient pour la voir marcher, pas totalement nue, de long en large sur une petite scène.
- Hedy Lamarr avait pratiquement renoncé au bonheur. Mais pas complètement.
- Même au lit, allongés tous deux fumant une cigarette post coïtale, elle s'attend que sa minuscule lueur de bonheur disparaisse.
- Elle joue une des femmes amoureuses du héros du film, Peter O'Toole. Dans ce film il ne peut y avoir d'amour véritable, et la seule raison de vivre qui existe se réduit à une seule chose : le plaisir.
- Zita est jeune et elle est saoule et c'est une strip-teaseuse, mais elle n'est pas idiote.....
- C'était une double bataille, car en plus de se battre contre l'objectif, elle se battait contre elle-même.
- Janet Leigh ne pouvait être Rita Hayworth. Mais elle ne pouvait pas non plus être elle-même. Quand elle essayait d'être elle-même, tout devenait très compliqué.
- Et bien que Keats lui dit que « le poète a aucune identité » à cet instant-là, Fanny Brawne souhaite que ce poète qui est là devant elle en ait une.
Éditions : Joëlle Losfeld (2008).
Titre original : I am Not Jackson Pollock (2003).
L'avis de Joëlle, qui assistait elle aussi à la rencontre à la médiathèque de Lorient.

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Commentaires
E
Bonjour Joëlle.<br /> C'est exact qu'à la lecture du livre, on comprend mieux l'insistance que John Haskell mettait à parler d'essais. Un bon souvenir, car c'est un homme charmant.<br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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J
Sûr que ce n'est pas une lecture facile ! Et avant même que l'auteur précise que c'était plus une série d'essais, c'était ainsi que j'avais ressenti et défini ce livre ... ouf, j'arrive encore à suivre ;) mdr !
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