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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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25 novembre 2006

McGINLEY Patrick / Le corbeau des tourbières

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Le corbeau des tourbières.
Patrick McGINLEY.
Note 5 / 5.
Dans la douceur du Bog *
Seul ouvrage de cet auteur irlandais né dans le Donegal en 1957.Dommage car ce livre est son troisième et d’autres ont suivi.
Nous sommes dans le fin fond du Donégal. Roarty tient un Pub, nous le retrouvons alors qu’il prépare une omelette aux champignons pour Eales, le serveur de l’endroit. Il prend bien soin de mélanger quelques champignons non comestibles aux autres, en espérant ainsi empoisonner son employé qu’il déteste ! Mais la recette échoue ; pourtant, un samedi soir, sous le coup de la colère et sans préméditation aucune, il le tue d’un violent coup d’encyclopédie sur la tête. Après quelques hésitations, il enterre le corps dans un lieu retiré de la tourbière. Et la vie reprend ses droits, Roarty retrouve ses clients, un échantillon de personnages allant de Cruborg, vieux paysan pauvre, mais refusant de lui vendre sa terre, Potter, l’ingénieur anglais qui habite seul dans la vallée ; Gillepsie, son compagnon de boisson préféré, journaliste célibataire, le pub lui sert de lieu de travail et aussi de bureau de renseignements. Rory Rua, un homme plutôt austère ; très matinal, il rode dans la tourbière, Col Mogaill est une sorte de poète plutôt inoffensif. Bref la campagne est belle et paisible, la chasse est bonne, l’alcool coule à flots, on parle parfois des femmes. Une nouvelle serveuse remplace Eales. Mais les apparences sont trompeuses. Une lettre, un matin, vient briser tout cela, "Le corbeau des tourbières" réclame 30£ par semaine à Roarty en échange de son silence, mais qui est-il ? Roarty ne paye pas et observe les gens de son entourage. Qui donc est capable de déposer le pied congelé de Eales, enveloppé dans un sac plastique sur la poignée de la porte du sergent McGing, le policier local ? Et le tarif augmente passant à 50£ la semaine. Et la vie continue !
Magnifique écriture et les discussions de pub sont superbes, Potter aux prises avec le parler des gaélisants du coin, un humour et une espèce de dérision qui font mouche dont ils se servent souvent contre eux-mêmes.
Voilà un roman policier qui dépayse, un assassin qui n’a pas de mobile apparent, un corbeau insaisissable, des décors loin des stéréotypes. Un bonheur, pour ceux qui comme moi, estime que le roman policier est une histoire d’hommes souvent ordinaires.
Extraits :
- L’amour de la terre. Elle a appartenu à mon père et à son père avant lui. Si je la vends, ce sera à un fermier. Qu’est-ce que des gens de votre espèce en feraient ?
- Trouver un équivalent anglais à ‘ruamheirg’ était une expression locale pour dire ‘trouver la quadrature du cercle’.
- Est-ce que tous vos mots clés sont en gaélique ? demanda-t-il ?
La plupart sont des mots gaéliques qui n’ont pas d équivalent précis en anglais.
- Cor Mogaill fournirait des bases à bien plus de choses qu’une simple étude de l’érotisme d’un pot d’échappement.
Vous dites que c’est l’intellectuel du village, mais il me paraît ressembler davantage à l’idiot du village.
- Vous êtes sérieux ?
Aussi sérieux que possible après avoir bu les trois-quarts d’une bouteille de scotch.
- La première réaction de Potter fut de rire mais il s’arrêta en se souvenant que le meilleur humour irlandais est totalement dépourvu de malice.
- Etre anglais et catholique, c’est presque frauduleux.
- Bog : mot gaélique à plusieurs sens, doux, tendre et également tourbière. Expression familière Tog Bog é Garde ton calme.
- Ou à Derry ‘The Bogside’ Quartier catholique.
Titre original : Bogmail. (1978)
Edition Marval. Collection Kaer, domaine irlandais


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Commentaires
E
C'est le mot de la fin.<br /> A plus<br /> Yvon
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E
Je parlais de la fin dU livre bien sûr.Ce fut en tous les cas un bon moment d'irlanditude. bientôt pour d'autres découvertes.
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E
La fin du livre ou de ma chronique ?<br /> Yvon
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E
Seulement voulu dire que la fin m'avait laissé sur la mienne(de faim).Je voyais une "explication" entre Potter et Roarty quelque part dans une autre chasse ou sur les rochers.A bientôt.
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E
Bonsoir Claude<br /> Je suis un peu perplexe à la lecture de ton mail : par mystérieux et expéditif, sous-entends-tu «bâclé» ?<br /> Yvon
Répondre
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