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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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20 avril 2023

GUILLOUX Louis / L'indésirable.

 

L-Indesirable (1)
L’indésirable. *

Louis GUILLOUX.
Note : 5 / 5.
Ne soyez pas le bienvenu !
Je poursuis ma découverte de l’œuvre de Louis Guilloux.
Roman de Louis Guilloux publié à titre posthume. Dans un très intéressant avant-propos, Françoise Lambert dit ceci :
- L’auteur du Sang Noir est déjà présent dans ce roman que Louis Guilloux écrivit à vingt-quatre ans.
Nous sommes en 1917, à Belzec, un bourg imaginaire situé loin de la ligne de front, et sûrement, comme son nom l’indique, en Bretagne en bord de mer.
Dans ce village, un peu à l’écart, les autorités ont installé un camp pour les étrangers considérés comme « indésirables ». Dire que la population voit ceci d’un très bon œil serait mentir.
Trois familles seront les principaux protagonistes de ce récit :
La famille Panzer, professeur d’allemand, est chargée des relations avec les « Indésirables » lui et sa famille pensent avoir lier des liens d’amitié avec les Badoiseau, un autre professeur, les deux hommes organisant des soirées musicales.
Un cadeau et l’arrivée d’autres prisonniers va briser cette amitié.
Panzer s’est pris de pitié pour une vieille Alsacienne qui, à son décès, en fait son héritier. Ce qui déclenche la colère pour ne pas dire la haine de certains villageois. Il devient « Le Boche ».
Quand Jean-Paul Dupin, fils du principal du lycée, blessé sur le front, revient au village, il est lui aussi considéré comme un « indésirable », certains doutant même de sa blessure.
Alors la vindicte populaire se déchaîne…
Des personnages sympathiques, en particulier la famille Panzer, père, mère et fille, et Jean-Paul Dupin, en rupture avec sa famille et les habitants du bourg. Certains professeurs prendront leurs défenses, en vain.
D’autres suivront le troupeau, par jalousie, conviction ou par conformisme.
La vie d’une bourgade de l’arrière durant la « Grande Guerre », une bourgeoisie bien-pensante, catholique, mais obtuse et hypocrite.
En plus de ce court roman, en fin d’ouvrage, des annexes d’Olivier Macaux, très intéressantes pour ne pas dire indispensables pour un lecteur moyen connaissant peu l’œuvre de Louis Guilloux.
On y découvre des textes ayant été retirés par l’auteur lui-même. 
Un des livres que je préfère de Louis Guilloux, sorte de galop d’essai avant l’écriture de son chef d’œuvre, « Le Sang noir ».
Extraits :
- On leur en voulait surtout de ne pas travailler, d’échapper à leur guerre, de vivre tranquille, à l’abri.
- D’autre part, Alsacien d’origine, il se croyait sans doute tenu à un patriotisme plus vif que celui des autres. Il voulait partir au front.
- En province, les femmes de fonctionnaires se lient par raison administrative, et les hommes encouragent ces liaisons qui facilitent les leurs, d’où ils peuvent tirer profit. Les amateurs d’héroïsme devraient bien enquêter de ce côté.
- La guerre en Provence est sourde. C’est une guerre de taupes. Elle est polie.
- Ils acceptaient ce coup avec résignation. La résignation est le plus grand sentiment que la guerre ait apprise aux hommes.
- Seulement, il ne jouait plus que des musiques françaises ou italiennes, laissant là Beethoven et Mozart et Haendel, leurs Dieux…
- Un maître psychologue définit le scandale : la luxure des gens honnêtes.
- Ce n’est pas pour rien qu’on a dit que la famille est la pierre angulaire des sociétés. Les provinces de partout, de Paris comme de Landerneau ou de Carpentras, croit la vérité de cet aphorisme inepte comme d’autres croient à la divinité du Christ.
Éditions : Gallimard (2019).
*Avant-propos de Françoise Lambert.
Édition, notes et postface d'Olivier Macaux.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
La maison du peuple suivi de Compagnons.
Salido suivi de O.K.Joe !
Vingt ans ma belle âge.
Coco perdu.
Dossier confidentiel.
Labyrinthe.


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