SIÉBERT Christophe / Images de la fin du monde.

Images de la fin du monde.
Chroniques de Mertvecgorod.
Christophe SIÉBERT.
Note : 5 /5.
Il y a quelque chose de pourri dans la République indépendante de Mertvecgorod.
Seconde œuvre de Christophe Siébert chroniquée sur ce blog après l’excellent « Valentina ». Je reconnais bien volontiers que je n’ai pas suivi, ici, l’ordre de parution de ces livres.
Un ouvrage très complet sur cette république imaginaire située quelque part entre l’URSS et l’Ukraine (une situation pas idéale par les temps qui courent).
Vingt et un textes dont certains en plusieurs parties avec des titres très évocateurs :
-  « Comme un grand-duc en enfer » numéro un et deux du journaliste Vincent Lacroix qui fait un reportage sur un attentat dont le bilan est effroyable : 8000 morts, 30 000 blessés et 5000 disparus ! Qui est à l’origine de tout ça ?
Autre texte en plusieurs parties, trois plus précisément « La danse de la mort ».
Roman ou suite de nouvelles autour de Mertvecgorod, de ses habitants et des nombreux travers de ceux-ci !
Des personnages qui ressemblent plus à une galerie de monstres que de gens normaux. On croise des drogués, des violeurs, des gens corrompus dont des hommes politiques, bien évidemment !
On trouve même une française, qui, par amour, a atterri dans ce bourbier. Elle est le personnage principal de « Noir Boy George (Camgirl 2) », elle se nomme Chloé Lemoine, sa beauté lui permet d’envisager une carrière d’artiste, elle court donc après les castings.
Dans de très intéressantes annexes, on découvre dans la fiche Wikipédia de ce charmant pays qu’il y a une activité touristique liée essentiellement à la prostitution ou au tourisme médical ! On découvre une criminalité assez conséquente. Que l’on retrouve dans l’annexe 2 où sont répertoriés 111 faits divers entre janvier 2024 et décembre 2025.
L’annexe trois est un glossaire qui nous permet de comprendre certains mots du texte. Très utile.
Précaution d’usage, âmes sensibles s’abstenir, c’est dur, violent, très noir. Tout pour me plaire mais pas forcément pour plaire à tout le monde !
Malgré la noirceur de l’ouvrage, une note d’amour et d’espoir dans la dernière nouvelle s’intitulant « L’amour n’est pas une maladie infantile » qui nous raconte l’histoire de Dimitri Samarine et d’Alina Kouznetzov, qui dans ce monde apocalyptique font triompher l’amour et caressent l’espoir de quitter ce cloaque à ciel ouvert.
Si vous voulez tout savoir sur Mertvecgorod, plusieurs annexes en fin d’ouvrage permettent de ne plus rien ignorer de cette république qui ressemble étrangement à une annexe de l’enfer sur terre.
Il existe également un site : https://mertvecgorod.home.blog/
qui vaut le détour pour les amateurs de ce genre littéraire dont je fais partie.
Une seconde découverte après « Valentina ».
Extraits :
- Vous reprendrez une aspirine avec votre vodka ?
- Pas de relations sexuelles pour l’instant, bien que ce soit en principe ce qu’attendent les clients de Sex Is Violent.
- Ma mère détestait le sexe et mon père, avec tout ce qu’il s’enfilait, ne bandait plus depuis belle lurette.
- Tout ici respire le sacré - enfin, un genre particulier de sacré, comme le serait une cathédrale dédiée au Marquis de Sade.
- Irresponsabilité et amnésie sont les deux mamelles de notre métier.
-  Dimitri Samarine a dix-sept ans. Il est très amoureux. D’après lui c’est le seul truc bien de toute son existence.
- 2 juillet 2024 : la guerre du porc aura-t-elle lieu ? Déjà six morts.
Éditions : Au Diable Vauvert (2020)
Autre titre de cet auteur sur ce blog :
Valentina.