GUILLOUX Louis / Vingt ans ma belle age.

Vingt ans, ma belle âge.
Louis GUILLOUX.
Note : 5 / 5.
Ainsi va la vie !
Recueil mêlant nouvelles et contes, initialement parus dans différents journaux et revues écrites entre 1921 et 1950.
Ils furent réunis dans cet ouvrage paru à titre posthume en 1999.
Titres des nouvelles :
Vingt ans ma belle âge. Le muet mélodieux. Feux Follets. Douze balles montées en breloque. Cette douleur te tuera…La petite paysanne ambitieuse.
Titres des contes :
Les fous. Félicie. Un lendemain. Évrelin. La vengeance de Charles. Un fâcheux. Un mensonge. M. Baudouin s’en va. Deux vieux. L’aventure du Maupiteux. Un comptable. Chopi. Jean Darcy. La canne. Les trains ratés. Méprise. Jéromine. Fugue. La leçon d’anglais.
La ville.
Ce recueil commence par « Vingt ans ma belle âge », nouvelle qui donne son titre à cet ouvrage. La misère d’un jeune homme à Paris dans les années 1920. Comment s’en sortir ? Comment survivre tout simplement ?
Dans « Le muet mélodieux », nous sommes dans les Alpes, le narrateur nous raconte ses rencontres dans le petit village de C. dont celle d’un homme mystérieux. Qui est-il ? Cette nouvelle est dédiée à Albert Camus.
« Feux Follets », que ne ferait pas une femme pour donner une chance à la publication du livre de son mari, médiocre écrivain.
« Douze balles montées en breloque » est à mon goût le plus beau texte de ce recueil. Deux femmes, la mère et la fille ne sont pas d’accord. Le motif : la remise d’une breloque à la mairie pour la réhabilitation du soldat Le Bihan, paysan ne parlant que le breton fusillé pour mutilation volontaire.
Une magnifique nouvelle tirée hélas de faits réels.
« Cette douleur te tuera… ». Lire cette phrase qui semble anodine dans un livre et en être bouleversé ! C’est un jeune homme, pauvre et malingre. Est-ce un pressentiment ? Il va chercher le revolver ayant appartenu à son père…
« La petite paysanne ambitieuse ». Les jeunes Bretonnes n’ont pas la tête près du bonnet, mais la tête près de la coiffe ! Le résultat est le même, il ne faut pas les chercher, même si on est un roi ! Et Maria Le Guen est de celles-là !
La série des contes est composée de nombreux textes très courts, six à sept pages maximum. Ils concernent tous des personnages qui semblent très ordinaires, mais qui à un moment, dans la grisaille du quotidien sont poussés vers un acte qui ne parait pas les concerner. Je ne peux pas ici les commenter tous !
« La ville » est un hommage à sa ville, Saint Brieuc, le Saint Brieuc d’antan et une réflexion sur ce que cette ville est devenue !
De nombreux personnages surtout dans les contes, des fous… et des pas fous, des vieux et des moins vieux. Un dénommé Baudouin, Parisien, pour lui Saint Cloud c’est le bout du monde. Alors partir à Saint-Malo pour son travail, c’est l’aventure ! Et découvrir des bateaux…Les hommes peuvent être cruels, voir le conte « La canne » ! Un autre pauvre hère accablé par la malchance.
Malgré les années, l’écriture n’a pas pris une ride !
Louis Guilloux a obtenu en 1967 le Grand Prix national des Lettres pour l’ensemble de son œuvre.
Extraits :
- Dix-huit ans-une belle petite gueule de baiseuse. L’air vache.
- Les moments « d’inspiration » étaient rares et les résultats toujours fort inférieurs à ses espérances.
- Quelle têtue ! Elle ne faisait pas mentir à la réputation des Bretonnes : un vrai caillou.
- « Je suis maintenant à la merci d’un rien… d’une phrase lue dans un livre… d’une imagination »
- Mais si Maria rêvait à l’amour c’était en découvrant qu’il n’y avait autour d’elle personne à aimer.
- Il tremblait d’un trouble inconnu lorsqu’il arriva en plein port…
- Le Maupiteux. Il ne devait ce surnom là qu’à lui-même, et à l’incroyable ténacité de sa déveine.
- Bravo ! fit Lescan. Encore une fin de mois qu’on aura !
- Pierre est toujours de loisir-son vin blanc n’est pas mauvais.
Éditions : Gallimard (1999). 

Autres titres de cet auteur sur ce blog :
La maison du peuple suivi de Compagnons.
Salido suivi de O.K.Joe !