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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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5 juin 2008

COOK Kenneth / Par-dessus bord

Par-dessus bord.
Kenneth COOK .
Note : 4 / 5.
Santa Maria, priez pour lui.
Roman écrit en 1967, il a mis quarante ans à être traduit! C'est loin l'Australie, surtout en bateau de pêche!Ce livre est basé sur des faits réels. Ma seconde expérience avec cet auteur après l'excellent « 5 matins de trop ».
Nous sommes à Bernardine, petit port de pêche de Nouvelle-Galles du Sud. La population est divisée en trois catégories, les blancs, les aborigènes et les métèques. Ces derniers sont des pêcheurs italiens qui ne sont guère appréciés par les deux autres couches de la population. Alors, lorsque l'un d'eux se noie, malgré l'aide de Jack et que ses frères décident de vendre le bateau, les clients ne se bousculent pas.Seul Jack semble intéressé, mais il lui faut réunir l'argent. Et là ce n'est pas de tout repos et on ne peut plus risquer. Il mise tout sur ce bateau, le Santa Maria, l'achète sans être sûr de son crédit, son épouse lui crie casse-coup, mais Jack s'entête. Hélas ce navire n'est pas en très bon état, l'administration lui refuse l'autorisation de pêcher. Jack prend la mer malgré tout avec Bill avec qui il travaille depuis longtemps et deux marins qu'il a sauvé de la noyade. La pêche commence bien mais le banc disparaît, le montant de la vente ne suffit pas.... Le thon se fait attendre, l'eau est trop froide, elle n'atteint pas les 16 degrés nécessaires pour ce poisson . Le temps passe, la prise de quelques espèces de moindre qualité ne couvre même pas les frais, alors quant à finir de verser l'argent promis....Au bout du rouleau Jack tentera le tout pour le tout......
Jack Foster vivote, il supporte mal, comme tous les autres hommes du village que les pêcheurs italiens gagnent mieux leur vie que lui, alors quand il rachète un de leurs bateaux, il pense qu'enfin la vie va lui sourire. Il est courageux, aussi bien à terre quand il prend la défense d'un pêcheur italien, qu'en mer en participant à un sauvetage ou en essayant de sauver un enfant malade. Mais l'obsession qu'il porte à l'achat de ce bateau ne le laissera pas intact. Un homme pris dans un engrenage qu'il ne maîtrise plus. C'est une version moderne de « La bourse ou la vie ».Son épouse et son copain Bill ne lui sont plus d'aucun secours, il refuse tous les conseils, allant même dans une dernière tentative avant le naufrage, à entrer dans l'illégalité.
Si « Cinq matins de trop » avait la couleur du bush australien, ce roman a la couleur de l'océan. Mais une mer qui virerait au rouge, couleur du thon, couleur du sang de ce poisson, couleur du sang des hommes également.
Mais bizarrement ce livre me semble plus « apaisé », la sauvagerie gratuite est quasiment absente à part une bagarre dans un pub, l'alcool n'est pas consommée en grande quantité. La pêche au thon n'est pas comparable au massacre des kangourous. Mis à part leur mépris des « métèques », ce sont des gens bien avec les qualités et les défauts des marins, mais d'une grande ignorance culturelle. Je n'ai pas ressenti ce choc que m'avait procuré « Cinq matins de trop », mais c'est un bon livre, pas un chef d'oeuvre.
Extraits:
- Mais où ces salopards trouvaient-ils tant de fric?
- La plupart était d'anciens pêcheurs et les nouvelles de la mer ne manquaient jamais de les fasciner.
- Il savait que les métèques venaient du nord de la Méditerranée. Au sud les habitants s'appelaient des « bougnouls ».
- On ne change jamais le nom d'un bateau, cela porte malheur.
- Bon Jack, tu as ton bateau, je te souhaite une bonne saison.
- ...on buvait toujours de la bière quand on sortait à Bernadine, même en hiver quand elle était si froide qu'elle faisait mal à la gorge.
- Il voulait ce bateau avec une passion qui s'apparentait à un désir charnel.
- Entre eux, les pêcheurs de Nouvelle-Galles du Sud était d'une honnêteté irréprochable, mais, à leurs yeux, les Japonais étaient encore plus éloignés de la race humaine que les Italiens.
- Foster comprit ce qu'il voulait dire...C'était une allusion gênée au fait qu'il leur avait sauvé la vie.
- Ah, il n'a pas de bol, ce pauvre bougre! observa Yates.
Et oui, renvoya Denton. Enfin, ainsi va la vie.
Éditions : Autrement Roman.
Titre original : Tuna (Australie) 1967
La chronique de Cathe .

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Commentaires
E
Bonjour Cathe,<br /> Il est préférable de ne pas se tromper de coke , pardon de Cooke pour l'addiction. Le romancier ainsi d'ailleurs que son homonyme Robin (l'anglais) même si leurs écrits sont noirs, il ne me semble pas dangereux pour la santé, enfin à doses normales!<br /> Pour le lien c'est tout à fait normal, vu que tu as participé avec d'autres à ma découverte de cet auteur, pour « Coups redoublés », je pense mettre cette chronique en début de semaine prochaine.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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E
Bonjour Goelen, <br /> Le rapport avec la mer, d'accord mais ce n'est pas trop le but du livre, mais comme pour Ken Bruen, celui-ci permet également de commencer sans tomber dans des abîmes de violence!<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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C
Ah, je vois que tu deviens "Kenneth Cook Addict" :-))) <br /> C'est vrai que celui-ci est moins violent que le dernier, mais tout aussi noir ! <br /> J'attends ta critique de "A coups redoublés" !<br /> Et merci pour le lien :-)
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G
j'ai envie de lire de la littérature en rapport avec la mer ! ça tombe bien
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E
Bonsoir Flo,<br /> C'est un auteur que j'ai découvert cette année, par la recommandation d'un ami et vraiment je ne regrette pas du tout, j'ai fini le troisième il y a peu « A coups redoublés » je le mettrais sur le blog la semaine prochaine. Une surprise de taille, et vraiment à lire.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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