BURKE James Lee/La pluie de néon
BURKE James Lee.
La pluie de Néon.
4 / 5.
Robichaux. Début de carrière.
Premier roman de J.L.Burke avec le lieutenant Dave Robichaux, série qui en compte une dizaine environ. Burke est pour moi (roman policier ou pas roman policer) l'écrivain d'un mode d'existence qui se cherche entre la douceur de vivre et la violence qui gangrène la vie de New-Iberia.
La Louisiane et le bayou servent de toile de fond, loin des standards du roman policier urbain, la guerre de Sécession est toujours présente dans le Sud profond. Robichaux repêche le cadavre d'une jeune prostituée noire, suicide pense la police, mais l'affaire est plus compliquée que cela. Certains nostalgiques du Vietnam rêvent de revanche et organisent un trafic d'armes pour le Nicaragua. En plus la mafia colombienne commence à s'installer en Louisiane et les parrains locaux n'apprécient pas beaucoup. La drogue et l'alcool sont des marchés qui enrichissent beaucoup.
Le lieutenant Robichaux (dit Belle mèche) est un policier atypique de la littérature policière américaine, littérature de la Louisiane devrais-je dire. Ancien alcoolique, mauvaise tête au grand cœur, hanté par ses souvenirs du Vietnam, en conflit permanent avec sa hiérarchie, c'est un policier aux méthodes parfois très brutales que sa femme a quitté. Les méchants n'ont pas évidemment le bon rôle, la police non plus d'ailleurs ni les services fédéraux, où la corruption comme partout fait la loi.
L'intrigue est bonne, l'écriture est prenante, aussi bien pour les descriptions des paysages que pour les retours sur les horreurs du Vietnam.
Cerise sur le gâteau, la gastronomie n'est pas absente et les huîtres, et autres crevettes agrémentent les repas de la Louisiane, dans les bouis-bouis au bord de l'eau.
Éditions Rivages (1996).
Titre original : The Neon Rain (1987)