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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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15 septembre 2022

PEREC Georges / Les choses.

 

Les-choses

Les choses. *
Georges PEREC.
Note : 4 / 5.
Être ou avoir ?
Ce livre fait partie des ouvrages qui me suivent depuis des décennies, dans tous mes déménagements. La raison principale se trouve page 36 :
… la magistrale hiérarchie des chaussures, enfin, qui mène des Church aux Weston, des Weston aux Bunting et des Bunting aux Lobb.
Il se trouve que j’ai fait une grande partie de ma carrière professionnelle chez John Lobb**, bottier de renommée mondiale, à Paris et à Londres.
Il ne faut surtout pas oublier le sous-titre de ce livre :
Une histoire des années soixante.
C’était les trente glorieuses, la vie était belle, enfin j’en ai de bons, mais lointains souvenirs !Nous suivons dans ce récit une partie de la vie, et des désillusions de Jérôme et Sylvie.
Ils ont fait des études, sont tous les deux devenus psychosociologues, par nécessité et non par choix, ils le reconnaissent volontiers.
Le travail n’est ni gratifiant ni financièrement, ni pour leurs développements personnels. Dans l’immédiat, ils s’en contentent, mais leurs soifs de richesses et de luxes sont toujours en eux.
Petit à petit, l’habitat s’agrandit, on change de quartier, on se donne des airs d’intellectuels en fréquentant les cinémas et les lieux à la mode.
On boit dans des endroits chics, mais l’ennui et l’amertume s’installent.
Pas de promotion au travail, donc le niveau de vie ne s’améliore pas.
Sylvie et Jérôme sont prêts à tout, un poste dans l’enseignement attire leur attention, Sylvie est choisie, départ pour la Tunisie, Jérôme lui espère trouver du travail sur place.
Le poste de Sylvie n’est pas à Tunis même, mais à Sfax…
Peu de personnages, le couple Jérôme et Sophie, un peu snob, souvent attachant parfois exaspérant.
Quelques amis, qui seront perdus de vue au fur et à mesure que le temps passe et que les années s’accumulent. Ainsi va la vie pour chacun d’entre nous.
C’est très bien écrit, j’ai pris beaucoup de bonheur à suivre Sylvie et Jérôme dans leur vie quotidienne et leurs rêves de richesse.
Extraits :
- La vie, là, serait facile, serait simple.
- Un appartement serait rarement en ordre mais son désordre même serait son plus grand charme.
- Ils auraient aimé être riches. Ils croyaient qu’ils auraient pu l’être. Ils auraient su s’habiller, regarder, sourire comme des gens riches.
- Une guerre d’usure commençait dont ils ne sortiraient jamais vainqueurs.
- Ils succombaient aux signes de la richesse : ils aimaient la richesse avant d’aimer la vie.
- Ils n’avaient rien ; ils découvraient les richesses du monde.
- Leur plus grand plaisir était d’oublier ensemble, c’est-à-dire de se distraire. Ils adoraient boire, d’abord, ils buvaient beaucoup, souvent, ensemble.
- Ils savaient, bien sûr, que tout cela était faux, que leur liberté n’était qu’un leurre.
- Entre eux se dressait l’argent. C’était un mur, une espèce de butoir qu’ils venaient heurter à chaque instant. C’était quelque chose de pire que la misère : la gêne, l’étroitesse, la minceur.
Éditions : Julliard (1965). Pocket pour l’édition de poche.
* Une histoire des années soixante.
** John Lobb Londres.

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