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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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19 septembre 2022

O'HARA John / Rendez-vous à Samarra.

Rendez-vous-a-Samarra

Rendez-vous à Samarra*.
John O’HARA.

Note : 4 / 5.
Enfer alcoolisé.
J’ai entendu parler de cet auteur américain (1905-1970) un dimanche soir durant l’émission « Le masque et la plume » animée par Jérôme Garcin. Un très grand écrivain et ce titre est son chef d’œuvre.
Ne sachant pas résister à la tentation (Merci Oscar Wilde), j’ai décidé d’essayer !
Nous sommes dans la ville imaginaire de Gibbsville. La veille de Noël, durant une soirée sélecte de la bourgeoisie locale, Julian English, déjà, et comme d’habitude bien imbibé, sans raison apparente, jette le contenu de son verre à la face d’Harry Reilly !
Ce geste, bien entendu, jette un froid dans cette réception huppée, qui réunit l’élite de la ville. Et pourquoi ce geste qui choque tout le monde ? La raison, Julian English ne supporte pas Harry Reilly, cet homme avec sa face plate d’Irlandais.
Il ne se doute pas que ce geste, pas très élégant certes, mais malgré tout pas dramatique, va avoir des conséquences tragiques pour lui.
Quarante-huit heures dans la vie de ce Julian English, homme ordinaire dans une petite ville qui semble, à première vue, ordinaire. Ici, le racisme est remplacé par un communautarisme religieux, on est catholique ou protestant.
Alcool, adultères et soirées arrosées sont monnaie courante, mais qu’un invité, même éméché, jette le contenu de son verre au visage d’un autre homme, c’est très, très rare. Alors la nouvelle va, bien entendu, se propager à travers la ville.
Julian va essayer d’avoir un entretien avec Harry Reilly, qui refuse de le voir. Il va multiplier les impairs, avoir des comportements qui ne vont pas arranger sa réputation. Au cours d’une de ses beuveries, il va faire du gringue à une chanteuse, maîtresse du caïd de la ville, partir avec elle dans sa voiture sur le parking…
Puis se battre dans un restaurant avec un vétéran de la guerre de surcroît manchot…
Ses problèmes de couple s’aggravent, Caroline pense demander le divorce
Et il continue de boire…
Beaucoup trop de personnages secondaires à mon avis dans ce roman.
D’assez longs retours en arrière pour nous raconter l’enfance et la vie de couple de Julian et Caroline English.
Un regard acéré sur la bourgeoisie névrosée d’une petite ville américaine. Il est à noter que John O’Hara est né à Pottsville, dont le nom sert de titre à un des meilleurs romans de Jim Thompson « Pottsville 128o habitants ».
Un bon roman, pas un chef d’œuvre à mon humble avis. Je ne suis pas d’accord avec Éric Neuhoff, qui signe la préface quand il écrit :
- « Et si le fameux, le redoutable Grand Roman Américain se cachait sous la couverture d’une petite chose comme Samarra ? ».
Extraits :
- L’épaulette d’Elinor Holloway avait glissé (à moins que quelqu’un ne l’eût tirée), révélant momentanément son sein gauche, que la plupart des jeunes gens présents avait déjà vu et palpé, à un moment ou un autre.
- Il avait acheté une Cadillac à Julian, au lieu de prendre une Lincoln chez l’agent de Ford, qui était catholique.
- Je vous enverrai une bouteille de Bushmill. Ce n’est pas le meilleur whisky d’Irlande, mais il est bon.
- Il retrouve un sens qui n’était peut-être pas la vue, mais qui lui permit de trouver le chemin du vestiaire où il restait assez d’alcool pour soüler n’importe qui.
- Telle fut la façon parfaitement déplaisante dont Caroline, pour la première fois, se mesura au sexe fort.
- Son soutien-gorge ne soutenait rien du tout, et elle était dans une rage folle de voir ses seins se balancer. Elle en était prête à pleurer.
- Amoureuse de lui ? J’espère bien que non. Il n’est pas très viril. Il triche aux cartes. Il se drogue.
- Elle l’aimait et regrettait autant que lui de ne pas avoir passé sa dernière nuit de New York avec lui.
- En fait, elles avaient confiance en Caroline, mais pas en leurs hommes.
Éditions : Première édition en français sous le même titre aux éditions du Seuil.
Bernard Pascuito éditeur pour cette présente traduction (2005).
Titre original : Appointment in Samara. (1934).
Traduit de l’anglais par Marcelle Sibon.
* Préface d’Éric Neuhoff.
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