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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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14 décembre 2017

PÉRON René / La mort dans l'algue.

 

Vague

La mort dans l’algue.
René PÉRON.

Note : 4 / 5.
Avoir du vague à l’algue.

Vingt deuxième opus de la série des enquêtes de Léo Tanguy (se passe-t-il dans les Côtes d’Armor ?) et le septième aux éditions de la Gidouille.
Léo est de retour en Bretagne, après une escapade bucolique dans les Cévennes pour cause de mariage. Pas le sien, rassurez- vous !

La marée a rejeté deux cadavres à la « Roc’h ar Laz » (La Roche du meurtre en français, cela ne s’invente pas !). Le cadavre d’un homme, artiste peintre, Marc Crann, « Cram » son pseudonyme de pinceau. Le second corps est celui d’une truie, qui présente quelques étrangetés. Une truie recousue transformée en paquet de chair piégé ? En plus ce n’est pas une race très courante dans la région, ce qui accentue encore le, pour ne pas dire, les mystères !
Car la situation de l'endroit est tendue, se mettre au vert, ici, c'est être envahi par les algues de la même couleur, qui sont très dangereuses !
Les écologistes sont mobilisés, le monde de l'agroalimentaire s’arque boute sur ses convictions et ses bénéfices.
La mort d'un homme, artiste peintre de marine, risque de mettre le feu aux poudres.
Léo était ami avec la victime (l'homme, pas la truie), les questions sont nombreuses. Que faisait-il de nuit dans ce coin pas facile d'accès et très glissant ? Avait t-il bu ou abusé de certains produits prohibés ? Il avait accepté un boulot minable en rapport justement avec les algues, une tentative de valorisation de ces déchets. Avait-il découvert quelque chose de gênant pour l'entreprise qui l'employait ?
Ou alors le motif est à chercher ailleurs ? Affaire de cœur ? Il avait, semble-t-il, quitté Louise, qui avait prévenu Léo, mais lui avait caché ce détail ! La jeune femme est persuadée que Marc a été assassiné. Les mouvements écologistes sont très impliqués, mais aussi très divisés, alors une divergence d'opinions qui aurait mal tourné ? En effet une partie du mouvement qui se fait appeler « Les Ultrasviolets » est très virulente !
Il fallait en effet ne pas être dans son état normal pour fréquenter cet égout à ciel ouvert en pleine nuit. Déjà dans la journée il fallait avoir le cœur solide et le nez bouché, alors de nuit... la lune ne donnait aucun charme au lieu !
Quel est le rôle exact d'Europlage, omniprésent dans le paysage local, et que se passe-t-il derrière l'enceinte de « La ferme Maout », murs bien défendus, mais Léo aura malgré tout le privilège d'avoir un entretien avec la directrice des ressources humaines. Entretien ou long monologue de cette habituée de la communication. Parler pour ne rien dire !
Un livre plus sombre que le reste de la série, force est de constater que le problème des algues vertes est, sur certaines plages bretonnes, devenu catastrophique.
Réné Péron, que je découvre avec ce roman, est
diplômé de l’IEP de Paris, chercheur au CNRS. Il est membre du laboratoire de géographie sociale « Espaces géographiques et sociétés », à l’Université de Haute-Bretagne, Rennes II.
Dommage qu'il manque à ce roman une petite touche d'humour que l'on trouve dans les autres ouvrages de la série.
Extraits :
- Il se dit que c'est quand même un comble de voir les traits bretons au travail, là, ramassant les immondices de l'agro business. Il serait bien plus utile employés au binage dans les champs d'artichauts, d'endives, de choux-fleurs, entre les rangs d’échalotes. Ou à promener les amoureux en calèche
.- Ils auront quand même droit à un beau gigot d'agneau aux cocos de Paimpol, cuisson basse température.
- Depuis la régionalisation du capitalisme, on s'encourage en bilingue à produire breton, à consommer breton.
- C'est soit un meurtre, soit un accident du travail. Dans les deux cas, c'est un crime.
- Les victimes animales apitoyèrent et effrayèrent bien plus encore que les victimes humaines.
- Tous soucieux de convertir leurs hauts faits de prédateurs sexuels en apologie du libertinage librement pratiqué entre adultes consentants.
- Ça se termine parfois, le soir de l'humiliation, du dépeçage, du brigandage, par une pendaison, un suicide.
Éditions : La Gidouille (2017)

 

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Commentaires
E
Le sujet est grave...
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G
Léo Tanguy sans humour, c'est un peu dommage, en effet!
Répondre
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