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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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10 novembre 2013

MUNRO Alice / La danse des ombres heureuses.

 Des nouvelles hors-saison.

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La danse des ombres heureuses.
Alice MUNRO.

Note : 3,5 / 5.
A l'ombre des érables.
En couronnant la canadienne, Alice Munro, le jury du prix Nobel a rendu à la nouvelle, ce genre littéraire si particulier un hommage bien mérité. Et par la même occasion de me rendre compte que je ne l'avais jamais lu. Honte à moi!
Sept nouvelles pour un peu plus de cent-soixante-cinq pages composent ce recueil plutôt ancien, des textes datant de 1968 et de 1974.
"Le cowboy des frères Walker", une famille a connu des jours meilleurs, l'élevage de renards dont elle s'occupait a périclité. Désormais le père est représentant pour les frères Walker, sa tournée l’amène dans la campagne profonde. Un jour il va avec sa fille et son fils voir une dénommée Nora dans une ferme hors de sa tournée....celle-ci se fait belle, les grands boivent du whisky, un air de fête s'installe...mais il faut rentrer. Qui est Nora?
"La danse des ombres heureuses" met en scène Miss Marsalles, professeur de musique qui chaque année reçoit un certain nombre d'élèves et de parents pour un après-midi musical....qui est pire chaque année...trop de pluie, trop de sécheresse, un service qui laisse à désirer...etc. Sauf que cette année, un événement inattendu va bouleverser certains parents. La dernière fête...Un texte qui n'est pas sans rappeler "La Mort", dernière nouvelle du recueil de James Joyce " Les gens de Dublin".
"Image" c'est en grande partie une promenade bucolique d'un père et de sa fille. La chasse au rat musqué, une rencontre en pleine campagne d'une vieille connaissance du père, les griefs de celui-ci contre une autre famille, la vie de tous les jours.
"Quelque chose que j'avais l'intention de te dire" ou le retour de Blaikie qui conduit des touristes dans son car pour un périple plutôt terne et mensonger, fausse maison hantée. Ette fait le voyage, aussi dans son propre passé, et les drames qui l'ont jalonné.
La vallée de l'Ottawa,c'est l'histoire de paysans d'origine irlandaise avec ses tracas, la religion, l'élevage, la maladie et la mort.
Une femme qui reçoit une "carte postale" d'un homme en vacances en Floride, cela semble une bonne nouvelle vite oubliée à la lecture du journal! Une visite de famille qui amène de la gaieté dans la maisonnée, un père, personnage récurent, qui initie sa fille à la vie campagnarde, un homme solitaire et qui se croit persécuté par des voisines imaginaires. Des personnages un peu falots, lisses et sans grands reliefs. Un écrivain autodidacte prénommé Hugo Johnson à la vie de famille chaotique.
Un peu d'humour, volontaire ou pas...,le représentant de la première nouvelle réside à Tuppertown, ville que l'on retrouve plus tard !
La vie paisible à la campagne, paisible du moins en apparence, car sous un certain vernis et un semblant de respectabilité se cache une hypocrisie latente et aussi une certaine violence, ainsi que des problèmes de voisinage. Le tout compliqué parfois par les années de guerre.
Des textes (de jeunesse) tout en nuance où le lecteur a l’impression qu'il ne se passe rien ou du moins pas grand chose, mais qui vous incite à continuer...! Mais je pense qu'il est nécessaire de lire des recueils plus récents car ici pas de réel signe avant coureur d'un futur prix Nobel.
C'est très bien écrit, les descriptions sont justes et précises pour des nouvelles que je qualifierai d'intimistes et de rurales, termes que pour moi n'ont aucun sens péjoratif.
Malgré tout une petite déception, j'en attendais sûrement trop!
Extraits :
- Une chanson de colporteur. C'est ce qu'il est en vérité, un colporteur qui la frappe aux portes de cuisine dans des coins perdus.
- Le pays est plat, calciné, vide.
- C'était leur manière de prendre acte de la continuité inouïe, totalement improbable, de Miss Marsalles, de sa sœur et de leurs existences.
- Ainsi vue en pleine lumière, elle ressemble à un personnage de mascarade, à la courtisane fiévreuse, fantasmée par une imagination puritaine perverse.
- Je le voyais dans la rue et, déjà en ce temps-là, il me semblait vieux, enfin vieux comme presque toutes les grandes personnes le semblaient.
- Les bottes de mon père marchaient devant. Je les trouvais aussi uniques et familières, aussi révélatrices de sa personne que son visage.
- Ette se rappela la première fois qu'elle avait compris que Char était belle.
- Elle était grande et raide, plate comme une planche à pain devant et derrière - quoique allant accoucher de son neuvième enfant avant Noël - avec des taches rousseurs foncées ...
- Mais pour moi, rien ne vaut le délice de la bière.
Éditions : Rivages (2002).
Titre original :
Extrais de The Dance oh th Happy Shades (1968) et de Something I've Been Meaning to tell You (1974).

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Commentaires
L
Jamais lu, moi non plus. J'ai acheté un de ses recueils - affaire à suivre, donc.
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S
j'aime beaucoup alice munro, même si je n'ai lu qu'une seule de ses nouvelles - mais elle en écrit beaucoup et j'ai bien l'intention d'en découvrir d'autres
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