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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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3 décembre 2022

KUNDERA Milan / Risibles amours.

 

Risibles-amours (1)
Risible
s
 amours.
Milan KUNDERA.
Note : 5 / 5.
Amour toujours ?
Ayant vu, sur une chaîne franco-allemande, un reportage sur la ville de Prague où il était question de l’écrivain tchèque Milan Kundera, j’ai eu envie de découvrir son œuvre. Débuter par « L’insoutenable légèreté de l’être » m’a paru un peu prétentieux, alors, fidèle à mes vieilles habitudes, je vais commencer par ce recueil de nouvelles.

Titres des nouvelles :
Personne ne va rireLa pomme d’or de l’éternel désir. Le jeu de l’auto-stop. Le colloqueQuand les vieux morts cèdent la place aux jeunes morts. Le docteur Havel vingt ans plus tardÉdouard et Dieu.
« La pomme d’or de l’éternel désir ». 
Martin et le narrateur chassent en meute. Leurs gibiers, les femmes. Leur technique est au point, le repérage, puis l’abordage… les kilomètres ne comptent pas en voiture. Mais l’abondance de biens nuit parfois, même en Tchécoslovaquie.
« Le colloque », ce mot a une connotation sérieuse, sauf que dans ce texte, nous sommes la nuit avec le personnel de garde d’un hôpital ! Nouvelle tragi-comique en 5 actes sur l’amour et la mort ! Pas mal d’alcool, une femme aguicheuse, des querelles amoureuses et un strip-tease factice. Les permanences nocturnes ne sont pas tristes dans cet établissement ! Mais la nuit ne porte pas toujours conseil.
Une de mes nouvelles préférées.
« Quand les vieux morts cèdent la place aux jeunes morts. » Une femme découvre que la tombe de son mari n’existe plus. Elle a oublié de renouveler la concession ! Les nouveaux morts prennent la place des anciens. Elle retrouve un homme, beaucoup plus jeune qu’elle qui fut très brièvement son amant. Et qui aimerait bien le redevenir ! Arrivera-t ’il à ses fins, car la dame pense que ce n’est plus de son âge !
« Édouard et Dieu ». Entre Édouard et le corps d’Alice, il y a un obstacle, Dieu ! Alors, pour celui-ci, pourquoi ne pas devenir plus dévot qu’elle ! Mais c’est oublié la place de l’église dans la Tchécoslovaquie de l’époque :
Je dois en effet rappeler (pour ceux à qui l'arrière-plan historique risquerait d’échapper) qu’en ce temps-là les églises n’étaient pas interdites mais qu’il n’était tout de même pas sans danger de les fréquenter.
Alors, quand Édouard est surpris faisant le signe de croix dans la rue, son poste de professeur est en jeu. Il ne lui reste plus qu’à tenter de se mettre bien avec la directrice.
Dans « Personne ne va rire », le narrateur est harcelé par un dénommé Zaturecky, ce qui perturbe pour le moins sa vie et sa relation avec sa petite amie !
Un couple part en vacances, un jeu entre eux, la femme fait de 
l’auto-stop, l’homme, le chauffeur galant, qui accepte de lui offrir sa voiture. Mais le jeu va devenir de plus en plus pervers !
On trouve un docteur nommé Havel dans deux textes, 
Le colloque et Le docteur Havel vingt ans plus tard. Donc vingt ans plus tard, il est marié avec une mannequin actrice de cinéma beaucoup plus jeune que lui. Souffrant, il doit partir en cure et lui grand spécialiste de l’érotisme se trouve fort dépourvu en jolies femmes. Un beau texte sur la vieillesse d’un séducteur dont le temps est passé.
Très belle écriture, mais ici, contrairement à ce qui dit le titre, l’amour n’est pas risible mais plutôt pathétique et triste.
Un très bon recueil avec des nouvelles plus longues que la moyenne, 
et pas d’une lecture facile.
Une très bonne introduction, je pense, à l’œuvre de Milan Kundera.
Extraits :
- Aussitôt cette lettre mise à la boîte, j’oubliais 
M. Zaturecky. Mais M. Zaturecky ne m’oublia pas.
- Je n’ai pas besoin d’attendre qu’elle se retourne. Ce qu’elle montre de ce côté-ci me suffit amplement.
- Elle rougissait toujours d’avance 
à l’idée qu’elle allait rougir.
- Une jambe était étendue et l’autre légèrement pliée, de sorte que l’on pouvait voir la remarquable plénitude des cuisses et l’ombre noire, extraordinairement épaisse, de la toison.
- Que voulait-il dire exactement, quand il disait qu’il avait vécu ?
- Je suis un humble, je suis esseulé, je suis triste. Je prends de l’âge. Je peux te le dire, ce n’est guère agréable.
- C’est une femme mûre, aujourd’hui, et elle a toujours eu un faible pour les jeunes gens ; c’est pourquoi elle t’aidera.
- Édouard avait une envie infernale d’Alice. Son corps l’excitait et ce corps était absolument inaccessible.
Éditions : Gallimard (1970) 1986 pour la traduction française revue par l’auteur qui est celle que j’ai lue en version poche par Folio.
Titre original : Směšné lásky, (1963).
Traduit du
 tchèque par François Kerel.

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