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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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6 septembre 2009

BRIEUC Michelle / De l'une à elles.

Brieuc

De l'une à elles.
Michelle BRIEUC.
Note : 3,5 / 5.
Le piège de la vie*.
Recueil de 7 nouvelles d'un écrivain que je découvre à cette occasion. J'ai lu ce livre deux fois, dont la seconde après avoir rencontré l'auteur au cabaret littéraire du festival interceltique de Lorient.
« Moi, Hugo Voltzky, né à Prague ». Suite à un accident, Hugo, pianiste virtuose, a perdu la mémoire. Magda qu'il a découvert plusieurs années auparavant veille sur lui.
Dans la baie de Calvi, elle se remémore sa vie, son mariage avec un artiste italien, son veuvage, puis sa rencontre avec Hugo. Grâce à elle et à son influence dans le monde musical, sa carrière prend de l'essor. Mais Hugo a d'autres projets pour lui-même!
« Sang de femme » est une nouvelle très réaliste, dramatique même. Elle raconte la vie d'une femme, Lison, qui quitte tout par amour ; la lune de miel se terminera mal, très mal. Elle deviendra SDF, connaîtra l'alcool, les coups, les viols, la déchéance. Nous suivons le naufrage d'une vie ou de ce qu'il en reste. Un récit qui fait froid dans le dos.
« Solstice d'Hiver». Une nouvelle bouleversante de simplicité, de pudeur et de nostalgie. Une saison froide, que vivent ensemble Clotilde et Léa ; pour l'une d'elles, le crépuscule de la vie approche à grands pas. La tante et sa nièce ont réuni leurs deux solitudes, se souvenant des temps anciens où la maison était pleine d'enfants, puis de petits-enfants.......
«L'espérance au cœur». Louise naît dans une campagne froide et grise. Très jeune, ses parents la placent dans une maison bourgeoise, une amie lui fait découvrir la différence des classes. Puis elle est embauchée dans une usine et commence une carrière de militante syndicaliste. Une nouvelle qui comme son nom l'indique est pleine d'espérance!
« La Jeune Fille aux Hortensias» est un tableau qui orne le mur de la maison où vit la narratrice. Son père mourant lui désigne le portrait, mais ne peut malheureusement donner plus d'explications. Alors, elle s'adresse à Mado qui a toujours travaillé ici. Celle-ci, d'abord réticente, lui expliquera que cette femme est sa mère qu'elle croyait décédée.....
«
Le Banc des Vendanges ». Dominique rentre au bercail, rappelée par sa mère. Les deux femmes ne s'entendent guère, Dominique considérant qu'elle a été évincée de la gestion du domaine vinicole de ses parents. Pour quel motif sa mère la rappelle t-elle?
« Quai de Gare» un trio classique, un homme, une femme et une gare! Les gares sont des lieux à part, le bonheur des retrouvailles ou tristesse des départs, lieu de rencontre ou de déchirure, pour Moune et Louis, c'est un lieu de rendez-vous. Ne serait-il pas temps pour nous d'envisager la vie autrement ?
Les personnages principaux sont des femmes très souvent meurtries par la vie.
Magda a façonné Hugo, mais cela est-il suffisant pour le rendre heureux ?
Lison est devenue une ombre de la rue, silhouette que l'on remarque même plus tellement elle semble faire partie du paysage urbain.
Pour Clotilde et Léa, la solitude est-elle plus facile à vivre à deux ?
Louise, fille de la campagne, deviendra militante des droits ouvriers. Le beau portrait d'une battante.
Dominique fera le trajet inverse, elle grandira au milieu des vignes, puis partira à la ville.
Moune devra-t-elle se contenter encore longtemps de cette vie de rendez-vous amoureux entre deux trains?
Un bon recueil bien écrit, des destins de femmes, la solitude qui souvent les entoure et les vies dramatiques de certaines. Il est dommage, du moins à mon avis, que les deux dernières nouvelles soient moins convaincantes que les autres. Mais ne boudons pas notre plaisir, cinq nouvelles de très bonne qualité commencent ce livre.
Extraits :
- Les souvenirs sont douloureux lorsqu'ils ne sont plus partagés.
- L'honneur, mon enfant, l'honneur d'un pays se traduit par les actes de ses hommes.
- Elle fait partie de celles que l'on nomme, poliment, les exclues.
- Souvent immature, à force de violence de précarité, elle se fuit jusqu'à se fondre dans une dégradation inexorable.
- La mort les ronge jusqu'à devenir l'ultime secours d'un temps passé pour rien.
- Elle tient bon, elle n'a pas encore fini de vivre et sa lucidité balance entre l'espoir et l'angoisse.
- La vie est longue, geint-elle.
- Elle repense à son père, sa mère, à tous les siens qui crient misère dans le silence de leur résignation ou la colère de leurs souffrances inaudibles.
- Ma vie violente mon corps, mon esprit, mon âme peut-être.
- Tant de mots quand, subitement, je ne sais plus rien de moi, de nous.
- Ma mère, bien que toujours élégante, m'apparut un peu ratatinée, le cheveu moins bouclé, le regard fort autant que le froid, les traits tirés.
-Les quais de gare ont ceci de particulier qu'ils dépouillent les voyageurs de l'identité, dans l'indifférence et l'ennui.
- La nostalgie, c'est comme les sables mouvants : il ne fait pas bon s'y enfoncer.
Éditions : Les ateliers de Porthos (2009).
* Phrase extraite de la nouvelle « Sang de Femme »

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Commentaires
E
Bonjour Gilles,<br /> Je vous envoie un mail en particulier dans l'après-midi.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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G
Bonjour Yvon,<br /> <br /> Serait-il possible de vous adresser prochainement un argumentaire de mes prochaines publications?<br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> A galon<br /> <br /> Gilles
Répondre
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