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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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15 décembre 2022

EMERY Alain / Quatre rivières.

4 rivières
Quatre rivières.
Alain EMERY.
Note : 4,5 / 5.
Quatre rivières et un embarquement !
Court roman d’Alain Emery qui commence durant ce qui a été nommée la Grande Guerre (que beaucoup espérait à tort comme « La der des der ») en août 1917.
Un homme est en partance pour Cayenne où il a accepté le poste de médecin du bagne. Il se souvient, alors qu’il était jeune lieutenant-médecin des armées, des paroles de son supérieur hiérarchique :
- « Sauvez ce qui peut l’être ».
Pourquoi quitte-t-il la métropole ? Départ qui ressemble à une fuite.
Alexandre Horsain, jeune médecin, rafistole tant bien que mal, les nombreux blessés.
Nous le retrouvons sept ans plus tard, il a repris le cabinet du docteur Bouget dans une grande demeure nommée « La Gaillarde ». Il se fait petit à petit une clientèle, se lie d’amitié avec des voisins, Thérèse et son époux surnommé « Maréchal ».
La vie s’écoule paisiblement, entre le travail et la pêche.
Un jour il est invité par un nabab de la région, Charles Barras, il rencontre Agnès Barras, qui se dévoue sans compter pour son mari Armand, qui, traumatisé par la guerre n’est plus qu’un légume.
Au cours de cette journée, il aura une altercation avec un dénommé Carasin, personnage odieux, vivant et ayant fait fortune en Afrique.
Altercation qui tournera en pugilat…
Relativement peu de personnages dans ce roman, mais plusieurs narrateurs, (l’un en écriture classique, Alexandre Horsain, les seconds, le docteur Bouget ou le surnommé Maréchal en italique).
Alexandre Horsain semble être revenu de tout, il lui a fallu des années pour oublier et se reconstruire. Il y est enfin parvenu, sauf qu’un évènement va briser sa nouvelle vie et va, en quelle sorte, l’obliger à l’exil.
Agnès qui est le personnage féminin principal de ce livre est une épouse encore jeune et belle. Elle avouera à Alexandre qu’il aurait été préférable qu’Armand meure, plutôt que d’être revenu handicapé à ce point.
Très belle écriture, chose habituelle chez Alain Emery, la campagne est très bien décrite, les rivières qui grondent dans le lointain semblent être des personnages de cette histoire, qui nous narre les dommages « collatéraux » des batailles de la guerre de 1914/ 1918.
Extraits :
- Pendant que moi, le jeune lieutenant, je songeais aux femmes.
- Peut-être même vous êtes-vous cru, une fois ou deux, l’égal de Dieu.
- C’est sur le chemin du retour qu’un soir elle apparut.
- J’étais monté à Morlaix pour saluer mon frère, le Bouif- c’est un cordonnier.
- Dans le sillage du maître des lieux se dandinait une rousse salace, dans ses âges, dont la troublante incandescence faisait son petit effet.
- La guerre m’aura au moins appris ça : laisser la vie sauve. Je ne connais rien de meilleur.
- Les voix. Je suis hanté par les voix.
- Et plutôt que d’admettre leur lâcheté, ils se retrancheront derrière la bienséance, la morale, l’intérêt de la communauté.
- Oui je les ai vus.
Les épaules nues d’Agnès.
Non, toubib, vous ne me dérangez pas. J’ai bien assez de gnôle pour nous deux.
Éditions : Terre du Couchant (2022).

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