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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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23 février 2015

JONCOUR Serge / U.V.

 

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U.V.

Serge JONCOUR.
Note: 4 / 5.

Le retour du fils prodige.
Autant prévenir de suite, U.V. n’est pas la version manga de « Vu », les deux romans n’ayant rien de commun… sauf leur auteur ! Autant « Vu » est joyeux, autant ce titre est angoissant.
Nous sommes à Bréhat, succursale bretonne du paradis sur terre au large, enfin façon de parler, de Paimpol. Il fait beau, une quiétude certaine règne sur l’île.

Une famille cossue passe des vacances dans leur somptueuse villa avec piscine privée. Il y a là le père et la mère, leurs deux filles, Julie et Vanessa, leurs petits-enfants et André-Pierre, leur gendre, époux de Vanessa. André-Pierre est en affaire avec la famille ; il gère, au demeurant très bien, les vignes familiales. Tout ce beau monde attend Philip, le fils un peu bohème et marginal, qui tradition oblige doit être sur place pour tirer le feu d’artifice familial. Donc chacun vaque à ses petites affaires dans la quiétude…
Un homme se présente, il dit s’appeler Boris et être un ami de Philip, ils ont fréquenté la même école il y a longtemps.
Ce Boris, bel homme et beau parleur, séduit en un tour de main tous les membres de la famille, et ayant loupé la dernière navette pour Paimpol, s’installe avec le plus grand naturel.
Il domine la vie la famille, fait fumer des joints aux jeunes, les invite dans des baignades assez dangereuses. Bref il s’incruste et joue les séducteurs. Mais qui est-il réellement et Philip arrivera-t-il enfin ?
Toutes ces questions sans réponses précises tournent en boucle dans la tête d’André-Pierre, qui est persuadé que Boris ne connait pas Philip !
André-Pierre par contre connait bien, même très bien, Philippe. Ils ont des arrangements pas très honnêtes ensemble, mais chacun y trouve son compte.
Par contre André-Pierre n’est pas de taille à affronter Boris, qui ne manque pas une occasion de l’humilier. La famille est sous le charme, Boris dicte sa loi, une interrogation demeure : Philip sera-t-il sur l’île pour le 14 juillet ?
Un évènement vient perturber les îliens, la découverte du cadavre d’un homme et l’arrivée de quelques gendarmes qui enquêtent…
La mainmise de Boris sur la famille s’accentue de jour en jour, les femmes sont sous le charme, le père lui prête son puissant hors-bord, mais qui est-il vraiment ?
Peu de personnages dans ce huis-clos à ciel ouvert, mais restreint par les limites maritimes de l’île, les forts courants de l’endroit laissent peu de chance d’évasion aux novices.
Un récit étrange où rien n’est franchement dit, mais où tout est suggéré en laissant malgré tout le doute planer ! Laissez votre imagination travailler…
Extraits:

- L'homme marchait vers elle avec la démarche un rien surjouée, à peine heurtée, de ceux qui se savent observés.
- D'autant que cet inconnu qui lui faisait face, cet homme qui avait eu la poignée de main franche et le regard stable, il avait déjà pris le parti de le tenir pour quelqu'un de bien.
- C'est là que l'expression s'avère, cette disposition mainte fois prêchée, « faites comme chez vous », une instruction à ne jamais prendre au premier degré.
- La mère goûtait la présence de cet ami de Philip comme les prémices de l'arrivée de son fils, une confondante anticipation qui la comblait d'avance.
- André Pierre avait noté cela, il guettait entre eux la moindre connivence, le moindre regard, voir s'ils se connaissaient déjà, et qu’ils s'appliquaient à n'en rien montrer...
- Une fois la dernière navette partie, L'île faisait la grâce de sa paix aux seuls insulaires. Ils étaient peu nombreux à y vivre vraiment, peu d'élus à y dormir, d'autant qu'il n'y avait qu'un hôtel, plus de camping.
-C'est pour cela que beaucoup de rochers ici portent une croix, que les fonds sont hantés du naufrage des autres.
Éditions : Le dilettante (2003)

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