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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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12 juin 2013

LUNAR Lorenzo / La vie est un tango.

 

002103616
La vie est un tango.
Lorenzo LUNAR.

Note : 4 / 5.
Pas de quartiers!
Je commence vraiment à prendre goût à la littérature hispanique d'Amérique Centrale et du Sud. Après l'Argentine, le Pérou, le Mexique, direction Cuba pour un tango endiablé, mais sûrement rouge sang!
La vie et la mort à Santa Clara, quartier d'une ville de province à Cuba, beaucoup plus qu'un quartier, un microcosme de la société cubaine loin de La Havane.
Léo Martin y est flic, pas réellement un foudre de guerre, il a ses faiblesses, les femmes et surtout Mayiata, au parcours chaotique qui débarque dans sa vie dix ans après! Et aussi Luisa, l'amie du moment, pas non plus un long fleuve tranquille, leur relation.
En plus pour lui la vie est dure, regardez ses dimanches c'est l'enfer...et le reste de la semaine pas mieux! Et le boulot, vous pensez peut-être que c'est glorifiant de travailler sur un trafic de lunettes de contrefaçons! Heureusement un jeune homme relativement bien sous tous rapports se fait assassiner! Pour quelques paires de lunettes?
Alors quand une des figures les plus connues du quartier, dernier rejeton dégénéré de parents déjà fortement atteints et répondant au doux nom de Pedro Pechemulo Fils, descendant de Pedro Pechemulo Père, est découvert assassiné le visage couvert de coups de griffes sûrement féminines, des mesures de salut public s'imposent! Mais lesquelles?
De nombreux personnages et de nombreux morts, alors parlons des vivants, enfin ceux qui le restent un petit moment!
Commençons par le pivot de cette histoire, Léo Martin, flic de son état, sauf quand il est en état d'ivresse ou dans un état amoureux où il perd tout discernement!
Il faut reconnaître que la dame de ses pensées ferait damner un saint, alors un Cubain, broutille!
Des femmes , à part sa mère, Fela, les autres sont jeunes, belles, faisant tout pour que cela se remarque et pas très regardante sur leurs vertus passées ou a venir! Pauvre Léo, le choix est dur! Un mot sur Tania, pauvre gosse, amie d'enfance de Léo, pour qui le malheur a le visage de sa mère et de certains de ses nombreux jules, une institutrice surnommée Woody Woodpicker complète le tableau d'une éducation on ne peut plus marginale. Un homo et ses consœurs, nombreuses paraît-il, bref la faune d'un quartier vivant et bigarré! Puchy, l'ami d'enfance taiseux mais encore en vie! Un "Club des cocus", et quelques collègues policiers un peu laxistes ou ripoux peut-être ? Mais comment ne pas l'être! À l'impossible nul n'est tenu!
C'est animé, luxuriant, coloré, exubérant et excessif parfois, bref c'est vivant, malgré la situation et parfaitement illustré par la photo de couverture!
Par contre il y a un côté déroutant qui s'explique par la situation politique et économique de l'île ! Le "Parti" est présent pour ne pas dire omniprésent, il existe des "Comités de défense révolutionnaires", mais comme beaucoup de choses manquent, tout est prétexte à divers trafics ou autres contrebandes! Lesquelles vont des lunettes de soleil à la viande, et pourquoi pasd'autres marchandises prohibées!
Il faut aussi vivre avec les très nombreuses coupures d'électricité, les pénuries en tout genre, mais les fêtes sont nombreuses et sous des prétextes qui semblent futiles! On boit sec pour faire passer les petits désagréments de la vie, mais officiellement, il n'y a pas de drogue à Cuba! On copule aussi, mais pas toujours joyeusement!
Un polar plutôt classique, mais ensoleillé et par certains côtés jubilatoire malgré la misère qui règne.
Pour clore ce livre, avant la playlist musicale une excellente postface de l'auteur à lire et relire!
Extraits :
- Simple exercice physique, je me dis. Baiser pour baiser.
- La vie est un tango, je me suis dit en la regardant, plantée là devant moi.
- Pedro Pechoemulo : la dégénérescence annoncée d'une dynastie d'hommes robustes. Le résultat d'un croisement entre un mâle de deux cents livres tout en muscles et d'une femelle phtisique et syphilitique. Les gènes de la mère ont été les plus vivaces.
- L'expression «commerce illicite » n'est ici qu'un pléonasme.
- Préjugés ou jalousie?
Serait-ce une façon de déguiser la haine?
- Les temps changent, le pays évolue. On ne baise plus dans les petits hôtels. Les terrains de camping ont été créés pour ça. Une excellente option pour les jeunes : inconfortable mais pas cher.
- « Encore un mort dans le quartier ! Doit y avoir du gros business derrière tout ça. Et de gros billets. »
- Le quartier pense, raconte, mais ne dénonce personne et ne démontre rien.
- Tania parle, je ne sais pas trop quoi dire. J'ai honte, j'éprouve de la peine pour elle ; ce qu'elle raconte me touche beaucoup.
- Il faut dire que les euphémismes font recette de nos jours :
on appelle les chômeurs les « demandeurs d'emploi » ; pour les putes on dit « les filles de joie » ; on ne dit plus « il a volé » mais « il a emprunté » ; quant à être pédé, c'est « avoir un petit problème ».

- Avec la complicité d'une coupure générale on peut en faire, des choses, dans le quartier.

Titre original : La vida es un tango (2005).
Éditions : Asphalte (2013)

Je remercie Morgane Le Roy la traductrice pour le très agréable mail envoyé.

 

 

 

 

 

 

 

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Commentaires
C
Quel bonheur ces écrivains ! <br /> <br /> Ophelie
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A
Ces écrivains d'Amérique du Sud, c'est un bonheur... Tu connais Coloane? J'ai adoré Cap Horn, son meilleur recueil de nouvelles... Si je l'ai en double, je te l'envoie!
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G
Rien que pour le soleil qui me manque tellement, je note !
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S
je connais très mal la littérature hispanique, polars ou autres - sauf la série pepe carvalho, je note donc ce titre :)
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