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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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16 février 2013

PRILLEUX Frédéric / Blonde(s).

 

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Blonde (s).
Collectif ( Coordonnées par Denis Flageul & Frédéric Prilleux).

Note :4 / 5.
Mises en bière (blonde).
J'ai été et je suis toujours un grand amateur de nouvelles même si elles sont noires. J'ai chroniqué sur ce blog l'intégrale de l'ancienne formule des recueils du concours de "La noiraude/La fureur du noir". Je vais parler aujourd'hui du dernier recueil édité et du premier sous sa nouvelle formule.
Le thème choisi "Blonde(s)", c'est clair et net....pas de quoi couper les cheveux en quatre...quatre comme le nombre de récits et d'auteurs, un professionnel Jean-Bernard Pouy, et les trois gagnants du concours annuel, Dominique Chappey, Anne-Céline Dartevel et Olivier Roux.
"Profonde" où l'auteur (devinez lequel) nous emmène dans une région qu'il connait bien, le Kreiz-Breizh, ou le Centre-Bretagne. Une Bretagne apocalyptique qui va de mal en pie. Un vieux pays ravagé par l'agriculture intensive qui non content d'avoir perdu son âme, sa langue et ses traditions a aussi jeté son art de vivre par dessus les clochers.
C'est "Mad Max" sans
botoù-koad, les cochons sont redevenus sauvages, les hommes encore plus, la violence règne....et seul parfois un noyau de résistance maintient un semblant d'humanité. Et en route pour Douarnenez, un vengeur déterminé marche avec Louise sa compagne de voyage....
Un road-movie breton qui interpelle, c'est cela l'avenir du monde dit civilisé!
"Terminus atlantique", dans les sociétés modernes c'est du port que nous vient le salut! Et les conteneurs dans lesquels transitent les marchandises venues du bout du monde. Prenez trois "Pieds Nickelés" tristes, un port à l'horizon bouché et des petites combines qui devraient rapporter gros, mais qui en définitive coûtent chères et même encore plus. Car les conteneurs contiennent de la marchandise, qui, si on choisit bien, se revend bien et après à nous la belle vie....oui mais ce n'est pas toujours comme cela que s'écrivent les histoires, qui même si elles ne sont pas d'amour peuvent finir mal.
"Suicide blonde", la vie ce n'est pas toujours du cinéma ou le cinéma, ce n'est pas toujours la vraie vie, mais parfois cela s'en approche! Une star blonde, un acteur français d'origine italienne, le tournage d'un film à Hollywood, le mari de la star blonde dramaturge doit rentrer à New-York, la compagne de l'acteur part en Italie tourner dans un film...Toute ressemblance avec des personnages ayant existé est fortuite....surtout pour le dénouement.
"Banco" ici on joue à qui perd gagne, parfois c'est l'inverse. Lucas tient un salon de coiffure mais le haut de gamme. Sa clientèle, des blondes uniquement et riches obligatoirement, mais Lucas gère d'autres occupations, de mystérieux clients s'adressent à lui pour des contrats très particuliers : faire abattre des personnalités, sa main armée, une femme connue dans le milieu sous le surnom de "Blonde". Et cette blonde ne fait pas dans la dentelle, l'élu restera sans voix!
Pas beaucoup de bons, mais des tonnes de brutes et de truands sur les routes de Bretagne, enfin une espèce de no mans-land qui s'élève à l'endroit où géographiquement se situait la Bretagne intérieure et qui est devenue un monde sans foi, ni lois!
Des personnages que l'on a envie de plaindre, un blond avec de la poitrine beaucoup de poitrine trop pour un homme ; Sydney fils d'une passade de sa mère avec un marin australien qui est devenu Disney ; un narrateur qui veut y croire et sortir de leur quartier, et vogue la galère!
Des actrices et acteurs en pleins drames personnels... c'est la dernière séance, avant la fin...tragique. Une blonde tueuse professionnelle mais qui ne touche que de gros cachets et qui n'abat pas le menu fretin, on est blonde ou on ne l'est pas.
Dans un recueil de dix nouvelles, il est évident que l'on a plus de chance de trouver le texte qui va vous marquer ; sur quatre c'est moins évident et c'est ce que personnellement je constate. Quatre textes solides de bonne qualité, mais pas celle qui déclenche un petit quelque chose au coin de l'oeil. J'ai malgré tout une préférence pour "Profonde".
Extraits :
- Maintenant, le monde était devenu une immense brocante. On entassait. Pour survivre.
- Maintenant, c'était dans la guerre et le sang que cette région maudite tentait de résister et de garder son honneur.
- Les regrets étaient un sentiment devenu complexe.
- C'est les tennis plantées dans la boue et le mazout des quais qu'on a pris nos premières leçons d'ailleurs.
- C'est vrai que sa mère, elle trouvait qu'elle payait un peu durement trois minutes d'égarement avec un marin australien.
- Sous l'éclairage criard, le blond de mes cheveux me faisait horreur. Je voudrais pouvoir briser mon reflet et disparaître.
- À moi aussi, je sentais bien que quelque chose commençait à m'échapper.
- La Blonde voulait quelques renseignements que seul un coiffeur peut obtenir sans avoir l'air de les demander.
- Mille euros à peine, pensa la Blonde, alors que le moindre jeu débile à la télévision rapporte au moins dix fois plus. C'est pas cher payé, cinq cent euros chacun.
Éditions : Terre de brume (2012) "La Noiraude"/"La fureur du noir".

 

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