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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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19 août 2011

CONSEIL Philippe / Je ne me considère pas comme un MONSTRE.

Je ne me considère pas
Je ne me considère pas comme un MONSTRE*
Philippe CONSEIL.

Note : 3 , 5 / 5.
Pensez....je me charge du reste !
Auteur que je découvre avec ce livre, qui n'est pas à son coup d'essai. Mais les renseignements sur internet ne sont pas très nombreux.
Un homme se présente :
« Je m’appelle Ange.Et je suis un tueur ».
Mais pour lui pas d'états d'âmes, ce qu'il sonde dans celles des autres semble justifier le fait de donner la mort. Et de préférence par où la future victime a pêché ! Car les bouffées de noirceur qu'il ressent au contact de certaines personnes lui donne envie de tuer et la manière d'accomplir l'acte ultime pour ces dépravés. Un côté provocateur ou une réelle passion pour les lettres, un poème laissé près de corps sans vie explique son geste.
Une femme policière, Patricia, se trouve avec sur les bras, un ancien collègue (elle finira dans ses bras!), mais surtout un meurtre au scénario étrange mais très élaboré. Gilbert Testard, commerçant a été retrouvé pendu par les pieds et saigné à mort ! Il avait eu une altercation et le mot est faible avec une des ses employées qui l'avait giflé et avait ensuite claqué la porte. Pour un policier, le coupable ne peut être que le petit ami de celle-ci ! Déduction un peu rapide...
A Paris, un homme cherche une figurine particulière, un général napoléonien « Le Bessière de Eylaud » chose plus que rare...le vendeur ne possède pas cette pièce, mais un homme dans le magasin oui. Il est prêt à la vendre à un prix correct....Ils se découvrent un goût commun pour les reconstitutions en grandes pompes de batailles napoléoniennes. Rendez-vous est pris dans une quinzaine...L'un sera une victime collatérale très tardive des guerres de l'Empereur.
Monsieur Lamoureux est infirmier, sa collègue lui demande de la remplacer ce week-end. Elle aimerait passer quelques jours avec son mari. L'homme est célibataire alors même s'il n'est pas ravi, il accepte... Pourtant il y a des soins à donner à Bernadette Beaucaire, femme acariâtre, méchante, vicieuse, handicapée, elle laisse sa poche urinaire déborder pour le plaisir d’embêter les infirmiers qui viennent la soigner ! Sa mort ne dérangera pas grand monde....alors.....
Un tueur prénommé Ange, ce n'est pas courant et c'est le moins que l'on puisse dire, le fait de lire dans les pensées d'inconnus n'est pas non plus donné à tout le monde. Une commissaire de police, femme seule un peu mal à l'aise dans sa peau, jugeant son physique peu avenant se consacrant donc en entier à sa profession. Corto, un de ses anciens collègues, lui, a préféré quitter la police il y a quelques années, il travaille à son compte et est pour affaire de famille de retour dans sa ville natale. Un cuisiniste libidineux se conduisant comme un cochon avec son personnel féminin et égorgé comme un porc. Un collectionneur de soldats de plomb, membre d'un réseau pédophile, adepte de reconstitution de batailles historiques. Il finira au champ du déshonneur. Une ancienne institutrice, sadique profitant des faiblesses enfantines pour humilier certains de ses élèves, elle sera enfin réduite au silence !Un profileur représente la modernité de la police par une sorte d’opposition à la vieille garde de policiers, pas trop malins dont un particulièrement obtus, cherchant un coupable mais son suspect a un sens de l'humour qui le dépasse !
Deux personnages principaux et donc deux narrations. Deux styles d'écritures, en italique pour les pensées du tueur qu'il consigne dans un journal intime qui se veut non pas une justification de ses actes, mais une explication. En lettres classiques pour la commissaire et les ….défunts, car il y en a. Qui dit tueur dit tués ! Mais les tués ne méritaient pas réellement de vivre d'après le jugement de l'Ange !
C'est bien écrit, mais je suis un peu déçu par l'épilogue dont je n'ai pas bien compris l'utilité ! Une grande originalité de vocabulaire et la recherche dans la mythologie grecque pour décrire un personnage sont des choses très rares dans ce genre littéraire.
Extraits :
- Je ne me considère pas comme un monstre. Peut-être ai-je tout au plus un sens de l'esthétisme un peu particulier....
-Elle ne croyait pas à sa beauté. Cette humilité tendait à la rendre susceptible, et suspects les hommes qui s'essayaient à lui glisser quelques hommages sur sa grâce.
- Qu'est-ce qui avait bien pu clocher dans sa vie pour en arriver là ? À quel moment tout avait commencé à déraper ?
- Oui, vous avez bien lu : lire dans les pensées.
- C'est vrai, qui suis je en fin de compte ? Un démon ou un ange. .. exterminateur ?
- Soudain une trainée d'impressions malsaines est passée devant moi et s'est éloignée dans la rue. Pas de doute, cet animal serait un gibier de choix avec les souvenirs nauséabonds qui engluaient sa mémoire.
- Et dans le feu de l'action, il jouera son rôle et moi le mien. Finalement, il y a toujours des morts dans les batailles.

- Le spectacle avait la complaisance de la vraisemblance. Cris, cavalcades, sonneries et tambours ; il ne manquait plus que le sang, la douleur et les larmes des conscrits retenant leurs tripes en appelant leur mère.
- Décidément, les criminels les plus odieux demeurent désespérément médiocres, même dans leurs plus beaux rôles.
- Recevoir l'autre dans son antre, c'est un peu livrer l'esquisse d'un secret, ouvrir le livre d' images et le laisser imaginer, de loin en loin, les reflets adamantins d'une vie aux facettes dévoilées.
- J'ai serré un peu plus fort. C'est le cœur qui a cédé le premier, le cœur, encore.
Éditions : Siloë (2011)
Le site, ici.
Le blog, ici.
*Le mot MONSTRE est en majuscules dans le titre.

 

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