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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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23 août 2011

Collectif/ Rome noir, présenté par Chiara Stangalino & Maxim Jakubowski.

Rome noir
Rome Noir.
Collectif.
(Présenté par Chiara STANGALINO & Maxim JAKUBOWSKI).
Note : 4, 5 / 5.
Sous le pont Saint-Ange....le Diable règne.
Repeignons une autre ville en noir, Rome cette fois-ci, pas une ville anglo-saxonne comme Londres, L.A ou un quartier, Brooklyn...pas la capitale de la France non plus..mais Rome, la ville éternelle, ancien phare d'un empire déchu. Seize auteurs dont je n'en connais que deux , Gianrico Carafiglio et Marcello Fois. Pour les autres Boosta, Diego da Silva, Enrico Franceshini, Guiseppe Genna, Maxim Jakubowski (nouvelle traduite de l'anglais!) Nicola La Gioia, Carlo Lucarelli, Antonio Pascale, Tomaso Pincio et Antonio Scuratie.
C.D Formetta dont le prénom est Cristiana Daniela (plus agréable et plus Rome antique que C.D), Francesca Mazzucato, Evelina Santangela et Nicoletta Vallorani, sont les éléments féminins, dignes représentantes des lettres italiennes.
Ce livre comprend quatre parties, « Des murs et des pierres », « Sur les traces de César », « Des pâtes, du vin et des flingues » et pour finir, enfin pour les rescapés pas encore trucidés « La Dolce vita » style le repos du guerrier!
Les boissons « hard Colisée » sont interdites dans l'enceinte de l’arène...et pourtant certains visiteurs sont sujets à des visions troublantes de vérité...le présent et le passé se mélangent dans un déluge de sang. L’explication pour des américains pragmatiques ; un phénomène de « remote viewing ». Des pages très dures, car la vie dépendait de peu de chose ! Pouce ! Un homme dans une Rome sous la canicule et la domination des hordes de chinois....une idée que son auteur a développé dans « Cinaccità : mémoires de mon crime atroce » paru dernièrement chez le même éditeur. Le péril jaune revu et corrigé dans un monde financier qui ressemble au nôtre....beaucoup d'argent est en jeu, mais il est virtuel. Alors les dettes de l'un devraient rembourser celles de l'autre et ainsi de suite...On apprend avec effroi certaines pratiques de prostituées chinoises...pas à prendre avec des baguettes, ces dames.
« Ne pas parler au passager » est une histoire de chauffeur de taxis, bavard, vantard mais qui se dégonfle comme une baudruche....La parole est d'argent, mais le silence est d'or ! Un long dialogue entre deux femmes gare de Tiburtina....la misère du monde, les immigrés en particulier roumains et bulgares, la prostitution, la vie moderne dans les grandes métropoles. Deborah Amadesi, dix-sept ans, a-t-elle massacré sa famille..si oui...seule???? Les pensées de la jeune fille qui ne sont pas prisonnières du commissariat de police s'évadent... La vérité, elle la connait bien sûr. Pour beaucoup, Rome c'est Pâques...mais il se passe aussi des choses pour Noël ! Les gens pensent que la vie de quartier, c'est calme, sympa et même convivial. Alors visitez « Pigneto », où l'on récolte de drôle de choses. Un texte plein d'humour, le seul d'ailleurs.
« Le silence est d'or » un trio pas trop classique, une femme, un homme....une voiture et une fin flamboyante. Une des meilleures nouvelles du recueil. Un récit de politique-fiction (?) car même dans la ville éternelle, le monde change.
Un personnage réel Pasolini dans « Piazza dei Cinquecento » l'auteur donne sa version de la mort du cinéaste, texte plein de références sur l'histoire de la ville et de ses fantômes. Un très bon début d'ouvrage.
La plage d'Ostie, encore le souvenir du meurtre de Pasolini, un homme songe à son épouse décédée, il a combattu durant toute sa vie son attirance pour le corps de jeunes hommes bronzés, jusqu'à Mario !
Un américain à Rome à la terrasse d'un café, une bière fraiche, une cigarette en attendant la femme aimée...la Dolce Vita, mais dans une nouvelle très noire, ce n'est pas comme cela !
La faune des grandes villes, la police qui fait ce qu'elle peut ou veut, des souvenirs de la splendeur passée ; témoin, cette information il y a quelques jours, bagarre entre bandes de gladiateurs se paradant devant les touristes ! La bande des Mirmillons contre le gang des Rétiaires !. Un homme recherche ses souvenirs et son grand amour, d'autres sont aux prises avec un requin de l'immobilier prêt à tout pour faire partir les locataires pauvres. Un dealer condamné par la médecine qui regrette que son fils ne prenne pas la suite du business (pour être pâtissier en Angleterre!) un commerçant assez cossu décide, la soixantaine bien passée, de coucher avec le plus de femmes possibles...
Des écritures différentes, c'est normal, certaines lignes sont très réalistes et décrivent la folie collective autour des arènes, dont le football par exemple est un des derniers vestiges.
Un voyage dans une ville qui s'est bâtie au fil des siècles sur et dans le sang, des gladiateurs aux victimes de crimes crapuleux.... Un des meilleurs volumes de la collection, et pour moi la découverte de la ville, loin des cartes postales reçues de ma fille !
Comme dans chaque ouvrage de cette collection une playliste musicale pas très italienne, d'ailleurs, clôt ce recueil
Extraits :
- Ma pensée m'appartient. Le corps, je le cherche ailleurs.
- Dans les gradins, soixante dix mille êtres humains, ivres à leur tour, étaient aussi fous que les chiens.
- Quand on vit dans l'éternité, on ne croit en rien.
- Pour moi, entre une femme et l'économie, il n'y a jamais eu beaucoup de différence. Dans le sens où je n'ai jamais compris ni l'une ni l'autre.
- Aujourd'hui, ce monde dont je fais partie continue comme avant, Charlotte.
Personne ne sait, personne n'a jamais rien soupçonné.
- Et s'il y a une chose que je déteste par-dessus tout, c'est la ressemblance d'une chose avec une autre mais en moins bien.
- En réalité, ce n'est pas à moi qu'il veut parler mais à tout le monde et à personne à la fois. Elle se contente d'une présence, pourvu qu'on ait l'air de lui prêter attention.
- Ça devait se passer comme ça : moi, je savais qui il était.

- C'était comme si le XXIe siècle n'était pas encore encore arrivé jusque-là, malgré les voitures modernes et rutilantes qui fonçaient, ignorant superbement les limitations de vitesse.
- L'homicide doit être une forme évoluée de pitié, même si lui n'y pense pas encore.
Éditions : Asphalte (2011) site ici
Titre original : Rome noir (2009)

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Commentaires
E
Bonjour Gwenaëlle.<br /> Je suis un très bon public pour les nouvelles noires alors mon jugement n'est pas toujours impartial !<br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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G
Voilà qui me tente énormément... ;-)
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E
Bonsoir Kathel.<br /> Je suis un fan de ce genre de recueil, en particulier de cette collection très intéressante et avec l'originalité de la playliste musicale.<br /> A bientôt.<br /> Yvon
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E
Bonsoir Joëlle (Blog)<br /> Pas de problème pour le retard..<br /> Si on doit connaître les villes pour lire ces séries de nouvelles noires, personnellement j'aurais vite fait le tour.....Il ne reste plus qu'à faire éditer les nouvelles écrites pour le festival.<br /> Bises et à bientôt.<br /> Yvon
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K
Je suis très tentée par cette collection, en tant qu'amoureuse des villes et des nouvelles ! (surtout Rome et Brooklyn !)
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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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