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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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28 février 2007

IZQUIERDO Agustina / L'amour pur.

L'amour pur

Agustina IZQUIERDO

Note :4

If music be the food of love*

Agustina Izquierdo est née en 1939 à Osséja, en France, dans une famille de réfugiés qui comme de nombreux autres fuyaient le régime franquiste. De retour en Espagne depuis 1983 et elle vit actuellement à Barcelone. Il est a noter qu'elle écrit en français.

Nous sommes à Barcelone dans les années 1720, le Père Guimerà est un homme paisible à défaut d'être heureux. Musicien, il vit dans un cloître à l'ombre de la cathédrale, il chante en s'accompagnant de son luth. Un jour l'intendant d'un noble l'entend, et lui fait quitter sa vie monacale. Dans sa nouvelle demeure, il rencontre la servante Rina, celle-ci jeune et forte femme sans beaucoup d'instruction, devient son amie. Puis à la mort du barbier, elle rasera le Père, devenant par là même encore plus intime avec lui. Le désir charnel l'emportera sur la chasteté religieuse, mais le Père quittera Barcelone pour la France, sa santé s'étant fortement détériorée.

Commence alors pour lui, le temps des remords, mais aussi celui des vrais questions?

Le Père Guimerà, maigre et de mauvaise santé, est un homme torturé, il semble sans cesse apeuré, maniaque, il peut être coléreux. Il est traumatisé par la honte, se punissant, s'imposant des épreuves, se forçant à boire de l'eau salée, mais son corps perd de sa vigueur. Et son esprit perturbé perd toute cohérence.

La servante Rina Jonques, jeune et plutôt sauvage, elle se lie très peu avec les autres servantes. Sa vie est dure, surchargée de travail ; ses seules distractions sont l'écoute de la musique dans la chambre du musicien. Et également la messe du dimanche dont le père dirige les chants. Deux personnes que tout oppose, que la vie réunira, mais pour combien de temps?

Une très belle écriture toute simple. Par petite touches, l'auteure nous fait découvrir avec pudeur, le changement dans les relations de ces deux êtres, et les problèmes de conscience que cela comporte pour l'ecclésiastique.

Un oeuvre très intéressante sur les problèmes de relations entre le divin et le profane, entre la chair et l'esprit.

Extraits :

- Qui peut échapper à ce que dit le mot désir?

- Quand le Père était seul, il composait une musique qui faisait peur, tant elle était triste.

- Le Père ignorait qu'il avançait en trottant vers la détresse et la honte éternelles.

- Elle se tenait accroupie et le Père vit la serge de la robe qui se tendait sous ses fesses. Il détourna la tête.

- Quelquefois, il se faisait pleurer lui-même. Il s'arrêtait. Il pleurait à chaudes larmes en tenant le luth sur ses genoux.

- Elle appelait franchise ce qui n'était que rudesse.

- Les larmes nous précèdent. La mort nous précède. Nous allons. Nous courons aux dernières larmes.

- Elle avait un cadeau et elle commençait à souffrir.

- Il avait deux fois manqué à Dieu, par la musique et par cette femme.

- Elle pensa que les hommes n'était tolérables qu'invisibles.

- Quand nous lisons, nous feignons toujours de lire.

Éditions : P.O.L

*Paroles de Henry Heveningham mais surtout musique de Henry Purcell.

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