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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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4 janvier 2007

COATMEUR Jean.François / Nocturne pour mourir.

Nocturne pour mourir

Jean François COATMEUR

Note 3,5

Pour le pouvoir.

Nous sommes dans le Finistère, près de Douarnenez. Un manoir et une famille qui semble sans histoires, mais les apparences peuvent être trompeuses.

En ce treize juillet, François Meynier arrive chez les Valière pour servir de percepteur à leur fils Hubert dont la santé fragile a perturbé l"année scolaire.Le repas du soir lui permet de faire la connaissance des adultes de la famille, le commandant Valière, vieillard malade, sa femme encore très jeune, la quarantaine environ qui doit sortir ce soir pour préparer une kermesse et Agnès, leur fille qui sert de garde malade à son père.Or plus tard dans la nuit, le commandant meurt seul dans sa chambre, où étaient les autres membres de la famille?

La vie reprend doucement, Binch, l'intendant du domaine, homme unanimement détesté, vient s'installer au manoir, puis petit à petit son pouvoir grandit. François, lui, succombe au charme d'Agnès, mêlant timidité et déraison, mais des choses bizarres se passent qui alourdissent l'ambiance. Pourquoi sur le livre de latin d'Hubert les "Ides de Mars" qui correspondent avec l'assassinat de Jules César, se sont transformées en "Ides d'août", qui sont le 13? Est ce l'annonce d'un nouvel assassinat ? François rencontre Guillou, ancien ouvrier agricole, devenu alcoolique et renvoyé par Binch, qui lui révèle que Madame Valière et sa fille sont les maîtresse de Binch, qui cherche à devenir le maître du manoir. Quel est le rôle exact de Jules Harcouët, cousin du défunt et ex-fiancé de Madame Valière et qui depuis des années tente d'acheter la parcelle de Kerstrao qui jouxte ses terres ?

Des personnages attachants comme François Meynier, précepteur : c'est son dernier travail avant son départ pour l'Afrique dont il rêve depuis des années. Il se retrouve mêlé à une série de morts et de simple témoin, il va devenir partie prenante de ces drames.

La famille du Commandant Valière est le type même d'un certaine notabilité de campagne dont les finances baissent dangereusement. Il est malgré tout essentiel de préserver la façade de famille unie avec sa femme, Agnès, sa fille, et Hubert, le fils. Binch, l'intendant homme qui a su se rendre indispensable est prêt à toutes les manoeuvres pour remplacer le commandant à la tête du domaine. Guillou, le vagabond, connaît les terres et les environs comme sa poche, ses promenades nocturnes lui font voir des situations inavouables dont il va se servir pour assouvir sa vengeance contre Binch.

Un bon roman policier, une intrigue de qualité, sorte de huis-clos dans la campagne bretonne, où les relations amoureuses, surtout liées à la possession de la terre, peuvent rendre fou. Un bon moment de lecture.

Extraits :

-Si j'étais valide, vous ne seriez pas là! Vous montez, parce que moi je baisse!

-Je ne suis qu'une petite fille- comme on en trouve sans doute quelque-unes encore au fond de nos campagnes- pas très moderne, fantasque parfois, rêveuse immodérément.

-Madame Valière a en commun avec sa fille cette sensibilité rêveuse, cette perméabilité à l'irrationnel, qui est sans doute la marque la plus originale de l'âme celte.

-Va falloir choisir vite, Binch! La mère ou la fille! Il y en a une de trop.

-Ce mort implacable. Ce mort que je hais encore.

Éditions du Bastberg.

Autre chronique :

Les sirènes de minuit.

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