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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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17 juillet 2020

SERBOURDIN Géraldine / Pas immortels.

 

Pas immortels-couverture(1)

 Pas immortels.
Géraldine SERBOURDIN.

Note : 4,5 / 5.
Au fil des jours.
Je découvre cet auteur (ou autrice si vous préférez), femme de théâtre, poète également.
Le confinement ! Combien de choses ont été écrites en ton nom, et combien le seront encore ? Je crains le pire !
Moi-même je m'y suis essayé, avec un texte paru dans « La sombre clarté des réverbères » et un autre très très court avec photo parue dans « Mascarade », le tout paru chez Jacques Flament éditions, tout comme ce livre.
Revenons donc à cet ouvrage, la période est précise, du 16 mars au 10 mai 2020. Parfois ces écrits concernent uniquement une journée, parfois plusieurs. Tous ont un titre par exemple : Confinement -jour 4 : LA COLÉRE.
Colère (justifiée selon moi) contre deux consœurs écrivains
s'épanchant dans des lettres sur une radio d'état, dont une ose écrire :
- « NOUS PLANQUONS AU GARAGE NOTRE VOITURE IMMATRICULÉE À PARIS ».
Texte que l'auteur qualifie de diarrhée diariste. Et constate que n'est pas Annie Ernaux qui veut !
Alors Géraldine Serbourdin qui est, elle aussi, une femme de plume se dit pourquoi pas moi, et elle a bien raison.
Donc le retour en arrière :
Confinement-Jour 1. LA PANIQUE.
Car il faut bien reconnaître que le désœuvrement incite soit à écouter la radio soit à regarder la télévision. Et là c'est la catastrophe, donc une certaine panique.
Confinement-Jour 2. L'INDIGNATION.
Nous suivrons ainsi le quotidien de cette femme durant cette période qui, il faut bien le reconnaître, restera hors normes. Vivre jour après jour, en calculant ses sorties, ne pas oublier son attestation, ne pas dépasser une heure de promenade ou de vélo, ne pas s'éloigner, sauf cas de force majeure, de plus d'un kilomètre de son domicile.
La double solitude en double peine, vivre seule en période de confinement. Il y a eu un moment, un frère, un petit taiseux, et un mari. Il ne reste plus qu'un fils parfois au téléphone.
Et ce mot atroce, inventé par des énarques hors-sol :
« Distanciation sociale », comme si cette distanciation n'était pas malheureusement une question de classe ou de caste, en définitive une question d'argent.
Soyez riches, et vous pourrez continuer de circuler même à plus de 100 km de chez vous. Soyez pauvres il vous en coûtera cent trente-cinq euros
Une série d'ouvrage écrits et édités dans une certaine urgence, mais qui ne nuit ni à la qualité de l'écriture, ni à celle du livre papier.
Une découverte que cette auteur(e), sans langue de bois, disant ce qu'elle pense de ce gouvernement et de sa manière d'avoir (mal) géré cette pandémie.
Mais elle nous raconte aussi son quotidien, qui fut celui de millions de Français habitant la campagne à l'année et non pas ce qui peut s'apparenter à un exil sanitaire, apanage des plus fortunés, au même endroit bien entendu.
Extraits :
- Tableau idyllique des confinés en vacances dans leur résidence secondaire qui mettent à profit ces jours de concorde familiale pour infecter la France profonde et s'enorgueillir d'être les êtres heureux du monde.
- Il y a comme un goût de sanction divine dans cette pandémie qui nous terrasse.
- Où serons-nous engagés dans le monde d'après ?
- Mon chat est un bourrin sympathique, goinfre et peu aventureux.
- C'est beau une vie dans la confiance.
- Les grandes douleurs sont muettes, paraît-il les épidémies se révèlent bavardes. Trop selon certains.
- Aller chercher la chair des mots pour colmater la douleur des choses.
- À la faveur de ce confinement qui souligne l'extrême solitude qui est la mienne, je me découvre réconciliée et réparée.
- Aujourd'hui, jour trente de ce calendrier intime d'un temps gelé.
Éditions : Jacques Flament éditions (Carnets de confinement) 2020.

 

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