Collectif (Dirigé par Jean-Noël Levavaseur)/ Ramones, 18 nouvelles Punk et Noires.

Ramones.
18 nouvelles Punk et Noires.
Collectif. (Ouvrage dirigé par Jean-Noël Levavasseur).
Note : 4 / 5.
En avant la musique.....
Comme je désire me fâcher avec personne , comme à chaque fois, je vais citer tous les auteurs : Marion Chemin, Thierry Crifo, Serguei Dounovetz, Michel Embareck, Denis Flageul*, Hugues Fléchard, Jean-Noël Levavasseur, Jean-Luc Manet, Olivier Mau, Pierre Mikaïllof, Mathias Moreau, Max Obione*, Jean-Bernard Pouy, Frédéric Prilleux*, Sylvie Rouch, Bruno Schnebert, Caroline Sers, Jean Thirion*.
Puis du préfacier Tommy Ramones (un des musiciens dont il est ici question) et de l'auteur de l'avant-propos, Michka Assayas.
Je reconnais bien volontiers que j'ai plus de connaissances en nouvelles noires qu'en musique punk, mais j'espère en savoir plus en refermant ce livre. Pour "les Ramones", c'est pareil plutôt relativement inconnu au bataillon, mais une phrase dans l'avant-propos m'a beaucoup plu :
Étrangement, ces branleurs et ces ratés faisaient rêver.
Alors rêvons nous aussi très longtemps après, alors que la plupart des membres de ce groupe sont décédés!
"Leave homme" sexe, musique et jeunesse américaine...méfiez-vous jeune fille le démon peut avoir le visage d'un ange et une Chevrolet être un lieu de débauche!
"Rocket to Russia" c'est Docteur Folamour de Stanley Kubrick....sans Peter Sellers mais avec Johnny Ramone, enfin faut que ça saute. Ils sont un peu turbulents ces jeunes gens.
"Road to Ruin"c'est l'histoire d'un mec qui nous fait tout un fromage parce qu' il a interviewé les Ramones et croisé Patti Smith! Il nous prend pour des chèvres, à moins que ce ne soit vrai....
Un disquaire bien malin et très commerçant, débarqué un beau jour, parfait inconnu mais qui était-il avant? Cela mérite une petite enquête. Revenez dans 10 jours.
"Mondo Bizzaro", voilà une nouvelle qui porte bien son titre !
"Adios Amigos", Gigi était le roi.....du flipper seulement mais c'est déjà ça....La vision de son pote Joe le hantera longtemps !
"Whe're outta here" qui clôt ce recueil est une de mes préférées. Requiem pour un groupe défunt! Et pour une époque qui hélas, elle aussi disparue, bouffée par l'industrie de la musique et l'argent roi !
Parmi les personnages de ces nouvelles, la jeunesse des années 1970, la fin de la guerre du Vietnam, des Français franchouillards et combinards. Des groupies un peu pathétiques, des hommes ou jeunes gens sans passé et encore moins d'avenir, comme Marco pour qui la vie n'a plus de sens, ni de sons, accroché à un transistor antique et en panne....Et surtout ne pas oublier dans les figures qui hantent ces pages, Joey, Dee Dee, Johnny, Tommy, les Ramones en bref!
La règle habituelle pour ce genre de recueils collectifs c'est que les écritures et les styles sont très différents les uns des autres. Mis ici il y a malgré tout une cohérence d'ensemble, car les Ramones sont des personnages récurrents mis à toutes les sauces, plutôt épicés d'ailleurs!
A noter pour commencer ce livre, l'exercice de style de J.B.Pouy, massacre à la bouteille en 132 mots!
En conclusion de cet ouvrage, deux "bonus" des plus intéressants, une chronologie de la vie et de l’œuvre des "Ramones" et quelques lignes de chacun des auteurs de ces nouvelles nous expliquant leurs rencontres avec la musique des "Ramones".
Cette lecture est une sorte de devoir de vacances en vue d'une table ronde avec quelques- uns des auteurs qui aura lieu le dimanche 16 décembre à Larmor-Plage dans le cadre d'un salon littéraire du roman noir sobrement nommé "Larmor aux trousses".
Extraits :
- Ça sent les feuilles mortes en décomposition, un truc dans l'air que je n'avais jamais remarqué mais qui chamboule quand ça te tombe dessus sans prévenir.
- On était loin de la fête d'il y a dix ans, des débuts colorés et violents. La rage au ventre était passé en même temps que tout le reste. On s'ennuyait ferme. En tout cas je m'ennuyais ferme.
- Richie a tout déballé. La vie avec Johnny le facho, Dee Dee le camé, Joey le barré, ce n'était plus possible.
- À l'en croire, les Ramones constituaient la version rock de Tex Avery, quelque chose comme un cartoon couronné par une palme d'or à Cannes.
- Après, le foot et, après encore, les femmes. Puis retour à Chirac. Tournées sur tournées, re-foot, re-nana....
- Les Ramones, c'était avant tout un groupe de prolos et les kids ne s'y sont jamais trompés.
- Jamais je ne me suis renié et ce n'est pas maintenant que je suis mort pour de bon que je vais commencer.
Éditions : Buchet. Chastel (2011).
* Auteurs figurant dans ce blog.