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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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1 septembre 2006

MORSELLI Guido / Dissipatio

Dissipatio.
Guido MORSELLI.

Note:  4,5 / 5.
O ! Solitude.
Je ne connaissais absolument pas cet auteur avant la lecture de cet ouvrage. La quatrième de couverture n’est pas plus prolifique en renseignements : Guido Morselli, né à Bologne, s’est suicidé en 1973 après avoir écrit ce livre sur la solitude absolue.
" Je " narrateur et héros de ce livre, se retire dans une grotte pour mettre fin à ses jours ; après mûres réflexions, il décide que cela ne presse pas tant que cela. Il retourne donc dans le monde des vivants, mais les vivants ont tous disparu ! Il voit l’aéroport vide, visite une base de l’armée américaine déserte, le monde animal, débarrassé de l’homme reprend ses droits. Un brin d’espoir quand une voix répond au téléphone, hélas ce n’est qu’un message enregistré.
Commence alors une longue quête, tant extérieure qu’intérieure, pas d’aventures rocambolesques, juste un homme qui se penche sur sa vie et sur celle de son espèce. Avec cet homme qui n’a plus que ses souvenirs comme vie intellectuelle, ses ébats amoureux avec Henriette, ses discussions avec son ami le Docteur Karpinsky, il rend visite à l’appartement de son ancienne institutrice. Mais ses souvenirs sont-ils réels ?
-Ce phénomène de paramnésie, de faux souvenirs, j’y étais déjà la proie à la Villa Verte, à la clinique, vers la fin de mon séjour, alors je me reprenais.
"Je" seul et unique ou "Moi" parfois ultime être humain, pourquoi, comment ?
Un livre qui se lit très bien, sans prise de tête malgré que l’on sente que l’auteur devait être un érudit, une leçon de philosophie bien agréable.
J’ai beaucoup aimé ce conte moderne, qui sort des sentiers battus du genre. Pas de ville dévastée par une quelconque apocalypse nucléaire, un monde en état de marche, les machines fonctionnent, tout paraît calme, c’est vrai, trop calme, mais pas de temps mort dans la lecture
Il est possible, pour s’imprégner de ce livre d’écouter en boucle "O !Solitude" de Henry Purcell par Alfred Deller, mais je ne garantis pas le résultat final.
Une découverte.
Extraits :
- Je suis en quête de quelques milliers de disparus.
-Teklon est l’aéroport de Crispoli. Un des grands croisements d’Europe, une escale d’envergure internationale. Aujourd’hui toutefois, il n’y a pas foule.

Ou plutôt, il est vide. Pas une seule personne.
-La fin du monde ?
-A la différence des solitaires, je ne pense pas à voix haute.
-J’en reviens à ma première hypothèse. Volatilisation-sublimation. Sublimation-ascension (dans le ciel).
-Il y avait l’humanité, à présent il y a moi.
-Il ne reste plus que le Moi, et le Moi n’est plus que le mien. C’est moi.
-Et le silence caractérisé par l’absence d’être humain est, un silence qui ne passe pas. Il s’accumule.
-Son antithèse pour moi était représentée par la cabane des Ross ; toutefois la cabane des Ross n’était pas pour moi le Tahiti de Gaugin, ni le Walden de Thoreau.
Titre original : Dissipatio H.G. (Italie)
Editions Rivages.

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