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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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20 mai 2006

Mc CABE Eugene : Le Christ dans les champs

Le Christ dans les champs.
Eugene Mc CABE.
Note:  5 / 5.

Nord-Sud (version irlandaise).
Eugene Mc CABE est un écrivain rural de la vieille école, né en 1930 en Ecosse de parents irlandais, il vit dans une ferme près de la frontière avec le Nord. Loin des images vues et revues du conflit irlandais et de sa guérilla urbaine, ce roman se situe dans le comté de Fernamagh où la mort peut survenir en rentrant son troupeau ou en portant le courrier. Nous sommes dans les années 1970,la violence commence, la haine s’installe.
Trois récits forment cette œuvre : " Le Cancer ", "l’Héritage" et "Les Victimes ".
Le cancer c’est la haine qui ronge la campagne, l’héritage est ce dont se sentent investis les fermiers protestants, et les victimes sont les jeunes de tous bords.
Dans "L’héritage" tout semble prétexte à l’affrontement, un colonel et sa meute veulent passer par un champ catholique, les fusils jaillissent et les insultes fusent en attendant mieux. Les dialogues sont des dialogues de sourds entre les 2 communautés et souvent entre même clan. Les vieux protestants au nom de la terre tiennent des discours qui sont des appels aux meurtres. Les tueries d’un côté sont la réponse au carnage de l’autre bord. Deux fermiers catholiques seront abattus en représailles de la mort de deux fermiers protestants.
Dans "Les Victimes" les hommes de l’I.R.A. prennent des otages dans un manoir pour obtenir la libération de trois de leurs chefs, emprisonnées à Belfast. Le huis clos entre les otages et les victimes ne fait qu’aggraver les tensions, même entre les preneurs d’otages la discorde s’installe. Mais la réalité politique fera plier toutes les idéologies, il y aura des victimes, sacrifiées au nom de l’intérêt général. Pour, comme le dit pudiquement le gouvernement britannique "que la violence reste à un niveau acceptable ".
Eric est un jeune supplétif protestant de la police locale, la peur et la haine forment son lot quotidien "J’ai peur de haïr et j’ai peur d’aimer". Pour lui la tension sera trop forte, seule la fuite lui paraît une solution.
Lynam ne sait plus pourquoi elle se bat, la violence la dépasse. Dans ce manoir parmi les otages, dont une est une camarade d’université, elle réalise que ces idéaux ne sont que des paroles en l’air. Pour ces jeunes, les membres de l’I.R.A. et les durs des colons protestants sont à mettre dans le même sac.
Pratiquement tous les dialogues expliquent le décalage entre les deux communautés. La rancœur est palpable dans chaque réplique.
Extraits :
-" Le bonheur est dans le cercueil ".
-" Elle est belle la culture irlandaise ; quant à moi c’est l’idée que je me fais de l’enfer ".
-" Nous sommes morts, il y longtemps, en même temps que notre langue.
-Qu’est-ce que tu dis ma fille ?
-Qu’on gagne ou qu’on perde, rien ne change parce que les hommes ne change pas et les femmes non plus………… Editions : Presses universitaires de Caen

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