BOURDEAUT Olivier.

Factum salis.
Olivier BOURDEAUT.
Note : 4,5 / 5.
Deux hommes dans les marais salants.
Auteur que je découvre avec ce roman, son second.
Nous sommes dans les marais salants près de Guérande.
Jean a quitté Paris pour s’installer comme paludier, il mène une vie simple, solitaire, absorbé par son labeur. Il se souvient de sa vie parisienne, de son petit studio et surtout de son voisin.
Celui-ci, prénommé Henri, était un alcoolique magnifique et exubérant. Qu’est-il devenu ?
Mais ce matin, une Porche avec un homme ivre le met en colère ! En effet cet homme a uriné sur son sel…
Ce conducteur est Michel, un agent immobilier, arriviste. Son but dans la vie, faire du fric… encore et toujours le plus possible, même à la limite de la légalité. Il est en vacances dans un hôtel de luxe et se saoule pratiquement toutes les nuits !
La rencontre est explosive, Jean est furieux, menaçant, envisage même d’en venir aux mains…
Michel rentre à son hôtel dans un triste état, mais revient voir Jean le lendemain pour récupérer sa Porche et tenter de s’excuser.
Commence alors des rencontres entre les deux protagonistes pas toujours très aimables, mais…
Quelques beuveries plus tard, les deux hommes sont associés pour le travail du sel.
Peu de personnages principaux et presque exclusivement masculins. Deux hommes très différents, Jean et Mickael, prénom qu’il déteste et se fait donc appeler Michel. Tout semble les séparer, et pourtant, ils vont tenter de se comprendre, de s’amadouer pendant une semaine de vie commune. Mais c’est loin d’être gagné !
Des jeunes femmes, Domitille qui va aider Jean et partager son lit, mais ravager son cœur, et Claire qui séduira Jean, plus deux autres jeunes filles qu’ils croiseront sur la plage.
Un gendarme, Jules Kedic, qui va se retrouver avec un cadavre sur les bras.
Un bon roman, bien écrit, qui se passe dans une partie de la Bretagne que je connais peu.
De belles descriptions des paysages et du travail des paludiers et pas mal d’humour.
Extraits :
- Un aboutissement. Sa vie était une quête d’aboutissement.
- Comme dans tous les domaines de sa vie, l’ivresse était une activité planifiée. Il n’était jamais ivre par hasard.
- Malgré un cul parfait, Virginie Martin, sur ses talons pointus, hissait haut le pavillon de l’ennui absolu.
- À la radio, un ravi de la crèche annonçait une météo splendide pour toute la semaine. Il gardait le même ton lorsqu’il annonçait de la pluie.
- Pour offrir aux Bobos un voisin de palier au paillasson crotté et poussiéreux, j’ai inventé le Dédé : le débauché de droite.
- « J’ai retiré plus de choses de l’alcool que l’alcool ne m’en a retiré », disait-il de sa voix nasillarde.
- Il n’avait en réalité qu’un seul ami fidèle : le prix au m2.
- Enfin ça n’avait pas l’air de la déranger, il faut dire qu’elle était plutôt du genre naturel : buisson dans la culotte et nid d’oiseaux sur la tête, une vraie cible pour les chasseurs.
- La plage, pour le meilleur et pour le pire, était une galerie d’art à ciel ouvert. Les amateurs d’art conventionnel se satisfaisaient d’un deux-pièces en vichy rose.
- Il se rassura, après un vif débat avec sa conscience, en concluant qu’elle était trop âgée pour intéresser David Hamilton.
Éditions : Finitude (2018).