COOK Kenneth / Le blues du troglodyte.

Le blues du troglodyte.
Kenneth COOK.
Note : 5 / 5.
Le ver est dans l’opale.
Je retrouve la littérature australienne et par la même occasion cet auteur Kenneth Cook que j’apprécie particulièrement.Nous sommes à Ginger Wisker, charmant endroit, très très chaud, la route principale comprenant plusieurs bistrots. Simon Crown, directeur et propriétaire de la radio locale, et également d’une mine d’opale, pour échapper à la chaleur, vit sous terre.
Il a trente-deux ans, est divorcé quasiment ruiné, et porté sur la dive bouteille.
Malgré la chaleur, il sort de son studio pour fréquenter un des bars de la ville. Il y rencontre souvent son banquier qui lui rappelle sa désastreuse situation financière. Sa radio périclite et sa mine est un gouffre financier qui ne rapporte rien. Il va devoir licencier l’homme qui creuse en cherchant la fortune.
Soudain apparaît une superbe jeune femme nommée Barbara, peintre qui vient s’installer pour quelques temps dans la région.
Simon tombe immédiatement sous son charme, et en plus cette jeune fille s’installe chez lui… mais l’homme a quelques scrupules, la belle n’a que dix-sept ans !
Un homme fortuné, Ron Dalton, propose à Simon de s’associer avec lui pour la radio et la mine, celui-ci est quasiment obligé d’accepter.
Pour Simon c’est le début de grosses déconvenues…
Simon Crown, l’anti héros de ce roman, est un homme plein de scrupules dans un monde qui n’en a aucun ! C’est le looser intégral !
Tous les autres personnages (et qui sont nombreux) profiteront peu ou prou de sa naïveté.
On croise un curé qui devient défroqué, un homme d’affaires dont le but est de faire élire un de ses amis à un poste très important et qui achète dans ce but la radio et le journal local. Une jeune fille pour le moins dévergondée sous ses airs d’ange, un grec venant acheter des opales assassinés d’un coup de tournevis dans la gorge, une espèce de colosse court sur pattes capable de s’enfiler cent canettes de bière en quatre heures.
Bref que du beau monde.
En fin d’ouvrage on trouve « Le mot de la traductrice » qui nous explique que pour elle, ce roman est sans doute celui dans lequel Kenneth Cook se dévoile le plus. Quelques situations et personnages apparaissent dans plusieurs de ses recueils de nouvelles.
À mon humble avis, un des meilleurs romans de Kenneth Cook.
Extraits :
- Pourquoi la vue d’une belle fille qui écarte une mèche de ses yeux me brise-t-elle systématiquement le cœur ?
- J’ai tant bu qu’un verre de plus ne fera aucune différence. Je continue donc à boire.
- La fille est sous ma douche, nue. Cela dit, il serait encore plus singulier qu’elle soit habillée.
- Une haleine au whisky vaut mieux qu’une mauvaise haleine.
- Avec sa barbichette rosacée, on dirait une portion d’œufs battus en neige recouvers d’une couche de moisissure étrange.
- L’ivresse est un des péchés de chair envers lequel les prêtres catholiques sont les plus tolérants.
- En réalité, le vin est frais, la fille est grande, sympa, avec des cheveux blonds soyeux, mais le poulet au citron est dégueulasse.
- Ma liste de raisons de détester cette femme devient impressionnante.
- Si c’est une victoire, elle est typique du genre de victoire merdique que je remporte.
- La boisson semble la seule solution à nos problèmes, et nous buvons donc, longtemps.
Éditions : Autrement (2015). J’ai lu pour l’édition de poche.
Titre original : The Underground Man (1977).
Traduit de l’anglais (Australie) par Mireille Vignole.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Cinq matins de trop.
Téléviré.
Par-dessus bord.
À coups redoublés.
La Bête.
À toute berzingue.
Le Koala tueur et autres histoires du bush.
La Vengeance du wombat et autres histoires du bush.
L'Ivresse du kangourou et autres histoires du bush.