SIÉBERT Christophe / HRAM.
HRAM.
Christophe SIÉBERT.
Note : 4,5/ 5.
Les cadavres se ramassent à la pelle !
Nous sommes à Mertvecgorod, la capitale de la République indépendante de Mertvecgorod, en l’an 2035. Mertvecgorod n’est toujours pas un endroit très fréquentable !
La preuve, même Léviathan ne rêve plus, car il est lui-même le rêve.
Nous rencontrerons deux travailleurs de cette métropole, qui eux n’ont pas le loisir de rêver.
Il s’agit de ZZ–54 et de AH59/1.
ZZ-54 est une femme élevant seule ses enfants ; son travail, qu’elle effectue de chez elle, consiste à faire survoler les Carpates par un drone à la recherche de cadavres. Elle est guidée en cela par «Kontrol », une voix anonyme. Elle aimerait de temps en temps qu’on l’appelle par son véritable nom Natalya Ivanova, et non par ce numéro de code « ZZ-54 ».
Elle dirige alors son drone jusqu’à trouver le cadavre recherché, donc elle transmet les coordonnées géographiques au « Kontrol ». Il y aura ensuite des vérifications avec les Ukrainiens, car son travail ne concerne que la recherche de citoyens de Mertvecgorod disparus entre 2029 et 2035. Pas les locaux.
Entre son travail et ses enfants, Olga et Yuri, qu’elle élève seule, le rêve est vraiment une denrée superflue.
Puis suivant les vérifications, entre en jeu AH59/1, un homme, ancien conducteur de métros, au crâne triplement pucé. Triple opération qui se révélera désastreuse pour le cerveau. Il conduit un QG mobile, il opère en compagnie d’une psychologue, de deux militaires « augmentés », un pilote et un homme à tout faire. Leur travail, récupérer les cadavres, tâche rebutante, parfois des familles entières, parfois des charniers.
Pour lui non plus, le rêve n’est pas souvent au rendez-vous, ses nuits sont plutôt peuplées de cauchemars.
Et le pire va arriver par la découverte d’un « Temple » très particulier summum de l’horreur !
Peu de personnages principaux dans ce roman qui nous décrit un avenir qui est loin d’être rose, noir est un euphémisme, mais d’un rouge sanglant !
Une note de l’auteur en début d’ouvrage nous signale qu’il n’est absolument pas nécessaire d’avoir lu ses précédents livres concernant la République indépendante de Mertvecgorod,
Comme tous les romans de Christophe Siébert lus pour l’instant et chroniqués sur ce blog, celui-ci est d’une très belle écriture.
Je renouvellerai mon conseil « âmes sensibles s’abstenir ».
Extraits :
- Dans la Grande Maison tout existe.
- Un travail merdique, affreux.
- «Kontrol », « ZZ-54 », putain, quelle connerie, je t’en foutrais.
- Boulot de merde. Un des pires de ma vie-pourtant, j’avais quarante-huit ans et je bossais depuis mes quinze…
- À vingt-trois ans, je me sentais comme un grabataire et tournais à cinq grammes par jour, mais au moins j’avais un emploi.
- Je me suis demandé, l’espace d’un instant, si ce dingue de Doubinski avait monté toutes ces opérations, le devoir de mémoire et le devoir de deuil, toute cette mascarade lénifiante, uniquement dans le but de retrouver cette horreur.
- Malgré l’anesthésie, j’ai encaissé le coup.
- Beaucoup de spéculations pour dire une chose simple : j’en chiais davantage que mon système nerveux et mes neurones ne pouvaient l’encaisser.
- De toute façon, l’heure n’était pas aux spéculations stériles, j’avais du travail.
- Arrivée aux premiers contreforts des Carpates, j’étais une morte- vivante.
Autres titres de cet auteur sur ce blog :
Images de la fin du monde.
Valentina.