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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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9 février 2023

SIGURDARDÓTTIR Lilja / Piégée.

Piegee (1)

Piégée.
Trilogie noire de Reykjavik. Tome 1.
Lilja SIGURDARDÓTTIR.

Note : 4,5 / 5.
Au jeu du chat et de la souris !
Je découvre cette autrice islandaise, rencontrée au festival du roman policier de Villeneuve lez Avignon en novembre dernier.
Roman en trois parties se déroulant de novembre 2010 à février 2011.
Sonja Gunnarsdóttir est cette femme « piégée » ! Elle est ordinaire, élégante, mais sans tapage, elle a tout pour ne pas attirer le service des douanes islandaises. Intelligente, elle se plie aux circonstances, par exemple, acheter la même valise qu’une passagère, faire l’échange sur le tourniquet à Reykjavik, passer avec la valise clean, puis récupérer la sienne avec des excuses de circonstances, une fois la douane franchie.
Sonja a une vie familiale et sentimentale compliquée ! Divorcée, son fils Tómas vit avec son père, chose que l’enfant n’aime pas. Elle a une relation amoureuse avec Agla, femme portée sur la bouteille, compromise dans le scandale financier qui a ébranlé une partie des finances de l’Europe et aussi celles de l’Islande. Femme d’affaires sans scrupule, elle assume devant la justice et clame ne rien faire d’illégal !
Les gens qui font chanter Sonja sont de plus en plus gourmands, ils exigent de plus grosses quantités de drogue. Elle accepte de revenir avec trois kilos d’un voyage à Londres, mais arrivée en Angleterre, on lui annonce que le voyage se fera avec quatre kilos. Elle n’a malheureusement aucun moyen de refuser. Et pour réussir tous les moyens sont bons, même les pires.
Malgré toute sa bonne volonté et son courage, elle sent qu’elle ne pourra pas tenir bien longtemps dans cette double vie, surtout vis-à-vis de Tómas, son fils.
Ce qui ne devrait pas la rassurer, c’est qu’un douanier de l’ancienne école, Bragi, a remarqué ses passages fréquents dans l’aéroport, sans penser à mal ni aucune malice au départ. Mais le jour du retour de Sonja de Londres, un petit passeur a été appréhendé. Et en regardant les vidéos du jour, ce douanier repère Sonja et la suit grâce aux caméras jusqu’à sa voiture. Et la présence d’un homme, voyou notoire, qui semble l’escorter lui met la puce à l’oreille.
Et si, sous son aspect de femme d’affaires modèle, cette femme ne serait pas en définitif une trafiquante de haut vol ?
Nous retrouverons donc bientôt Sonja aux prises d’inextricables problèmes, dont elle tente de sortir, mais rien ne se passe comme prévu bien entendu.
Elle décide de faire un voyage qu’elle espère le dernier…. direction Londres, mais au retour Bragi l’intercepte…
Beaucoup de personnages, souvent atypiques dans ce livre, premier de la trilogie « Reykjavik noir ». Certains sont, me semble-t-il, récurrents, à suivre !
Quand la petite histoire retrouve la grande Histoire, les problèmes financiers de l’Europe, et ici en particulier ceux de l’Islande font partie de la trame de cet excellent roman.
Une découverte et une lecture très agréable. Des chapitres très courts donnant beaucoup de rythme à ce roman noir contemporain.
Extraits :
- Au fond, sa mère était toujours là, quelque part à l’intérieur, bien qu’elle ne l’eût pas revue depuis presque deux ans.
- Elle avait le sourire timide, le regard bienveillant. Cette idée folle concernant ses tenues n’avait sans doute été que divagation d’un vieillard confus.
- Mais cette vie-là était à mille lieues de ce qui faisait désormais son quotidien.
- Lorsque le gouvernement grec a voulu négocier, nous avons exigé 100 % de la valeur des obligations. Si les fonds spéculatifs sont en position dominante, l’État est obligé de payer.
- L’Islande est un petit pois, Elvat. À l’échelle du monde c’est Lilliput. Tu serais prêt à sacrifier combien pour sauver Lilliput, toi ?
- On pouvait bien s’en émouvoir, pérorer sur la culture, l’histoire ou la langue de cette nation ; dans un siècle, l’Islande ne sera plus qu’un petit port de pêche.
- À la fin de la même semaine, le système bancaire s’était écroulé, et avec le recul, cet événement ne devait pas être étranger à la fureur d’Adam. Sa vie entière s’était effondrée en l’espace de quelques jours, beaucoup auraient craqué pour bien moins que cela.
- Libre. Elle avait survécu. Elle avait vaincu.
- Clairement, ces dernières années ne l’avaient pas rendu plus humaine.
Éditions : Métailié/ Noir (2017)
Titre original : Gildran (2015).
Traduit de l’islandais par Jean-Christophe Salaün,
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