PORTIER-RÉTHORÉ Yves / Le diable de l'abbaye.

Le diable de l’abbaye. *
Yves PORTIER-RÉTHORÉ.
Note : 4,5 / 5.
Tous n’arriveront pas à bon port à Beauport !
Premier roman d’Yves Portier-Réthoré qui a fait toute sa carrière professionnelle dans « les livres ». Il a, entre autres, été éditeur.
Hector Nichon cherche son chemin dans ce charmant village de Kérity (je ne peux pas dire le contraire, car j’y suis né !)
Il se retrouve, mais il y a pire comme endroit, dans les ruines de l’abbaye de Beauport !
Il est abordé par un personnage qui visiblement le prend pour un autre. Il n’arrive pas à se débarrasser de cette machine à parler qui développe un projet pharamineux ! Vendre l’abbaye à un consortium saoudien, tout raser et construire un complexe de haut luxe… Cet homme, c’est un dénommé Lucien Mazoyer !
Ayant enfin trouvé le Riad marocain où il doit séjourner, il fait la connaissance de son hôtesse Samira.
Toujours accompagné d’Eolo, un cacatoès à la répartie facile et incisive, il retourne à l’abbaye où il rencontre Justine qui lui explique que la situation financière est plus que délicate, d’où ce projet de vente. Ils attendaient justement le banquier saoudien, mais celui-ci ne s’est pas présenté.
Mazoyer ne parlera plus, son cadavre est découvert ! Qui et pourquoi ?
D’accord personne ne l’aimait, mais de là à le tuer, il y a un pas, qui donc l’a franchi ?
Un autre problème surgit sous la forme d’un second cadavre à la peau basanée, il s’avère que c’est le banquier saoudien ! L’affaire se complique, et il faut éviter des tensions internationales !
Avec son ami Séraphin, il commence les interrogatoires. Les jardiniers Fanch, Ronanig ou Erwan semblent hors de cause, car quel serait le motif de ce double crime ? Mais leur chef Marcel ?
Nicolas Bothorel, le théologien bien exalté, paraît être un coupable plus que plausible, Séraphin le met en garde à vue, mais est bien obligé de le relâcher.
La solution se trouve-t’elle dans l’histoire très ancienne de l’abbaye ?
Pour se changer les idées, Hector et Eolo s’offrent une balade touristique, Plouézec, une visite des statues de Kiro, Saint Quay-Portrieux, Plouha, Lanloup, etc…Que du bonheur (Je sais, je suis très chauvin).
Mais il faut reprendre l’enquête, il appelle alors au téléphone Suzy *, collaboratrice et à l’occasion maîtresse de Léo Tanguy qui travaille au tribunal de Quimper, qui pourra très certainement lui donner quelques tuyaux !
Il accepte un rendez-vous non prévu,  un rendez-vous pour le soir même, apéro, resto, etc… encore une nuit où il va découcher !
Mais il disparaît…
Hector Nichon n’est pas un saint (je sais, elle est facile et mauvaise mais je n’ai pas pu m’en empêcher !). A force d’apéro, de restaurant et de plus si affinités (affinités souvent trouvées), les nuits sont courtes.
Son ami, Séraphin Pillière, n’est pas un foudre de guerre, mais plutôt un foudre de guère.
Justine adore Hector et le lui prouve ; elle l’aide dans son enquête. Parmi le personnel de l’abbaye, il semble y avoir un coupable, Nicolas Bothorel. Une photo l’accuse, mais c’est un montage. Reste les jardiniers, leur chef n’est pas très sympa, mais quel pourrait bien être le motif suffisamment sérieux pour tuer deux personnes ?
La médecin légiste répond au doux nom de Alisson Le Glas, et le glas sonne ici deux fois.
En plus d’une histoire qui tient la route, et la marée, nous avons le droit à une visite touristique d’endroits que je connais très bien et que j’adore ! Rien que les noms me rappellent beaucoup de souvenirs.
Extraits :
- Décidément, Paimpol méritait une vraie visite.
- Hector le sait, je préfère ce genre d’entretiens au bistrot plutôt que des convocations au commissariat.
- Tout le monde l’avait pris en grippe depuis son délire de parcs de loisirs.
- Marcel se révéla être pour le coup un très inquiétant personnage.
- Vous savez, dans les enquêtes criminelles, on en voit des pires que ça. Il ne faut s’étonner de rien sur la nature humaine.
- Une pluie d’orage très brève et fulgurante comme seule la Bretagne en a le secret.
- Hector fit un signe de tête-à défaut d’un signe de croix-à Séraphin, ils sortirent dans le couloir.
Éditions : Palémon (2022).
*Préface de Gérard Chevalier.
Petit clin d’œil de l’auteur à notre ami commun Alain Emery pour son livre « Passage des mélancolies ».