MUELLER Cookie / Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir.

Traversée en eau claire dans une piscine peinte en noir.
Cookie MUELLER.
Note : 4 / 5.
Sexe, drogue et… voyages.
Auteure un peu touche à tout, écrivain, modèle, actrice, une des favorites du réalisateur John Waters, égérie du monde de l’underground du tout New-York entre les années 1970 et 1980.
Née à Baltimore en 1949, elle est décédée du sida en 1989. Après une vie mouvementée.
Sa vie, elle va nous en parler et nous la décrire et l'écrire.
Cela commence à Baltimore en 1964, où elle avoue sans aucune gène qu’elle a deux amants, un garçon souffreteux, Jack, et une fille Gloria.
Puis vient l’époque hippie, Haight-Asbury à San-Francisco en 1967, secousse culturelle et tellurique ! Cela bougeait beaucoup à l’époque. Rencontre loupée avec Charlie Manson, mais partie de jambes en l’air avec Jimmy Hendrix ! Il sera d’ailleurs beaucoup question de musique : Janis Joplin et Jim Morrison entre autres.
Retour dans l’Est, et une rencontre peu ordinaire. Et qui va se transformer en relation amoureuse. Herb est éleveur de cochons, propriétaire d’une ferme de 3 500 hectares ! Mais Herb… cultivait aussi de l’herbe ! Direction la prison. Fin d’une belle aventure.
Retour à la vie de bohème, de bourlingue à travers les USA, en compagnie de personnages très souvent hors-normes. De l’auto-stop avec tous les dangers, mais aussi toutes les aventures que cela comporte.
Un chapitre se nomme « Enlèvement et viol », car trois filles qui font du stop au milieu de nulle part, cela comporte des risques !
Naviguer n’est pas non plus de tout repos, surtout quand personne sur le bateau n’a de notion de navigation !
Puis vient la naissance de Max, accouchement décrit dans les moindres détails. 
La carrière cinématographique de Cookie commence avec le réalisateur, John Waters et Divine, le comédien.
Elle sera également « go go girl » dans différents bars dans le New-Jersey et à New-York.
Elle nous raconte deux voyages particulièrement liés au cinéma. En Sicile, où, avec une copine, deux Américaines aux looks extravagants, elles semblent attirer la convoitise de tous les mâles en chaleur de l’île !
Puis en Allemagne, où elle arrive avec ses réserves de drogues cachées dans son soutien-gorge, épisode raconté avec force humour.
Beaucoup de personnages, connus ou inconnus, rencontrés au cours d’une existence trop brève mais bien remplie.
Une écriture simple, sans effets de manche, facile à lire, pour raconter une vie, des vies qui, elles par contre, ne furent pas très simples mais bien remplies.
Extraits :
- J'étais amoureuse. Nous étions deux ados et c’était en train de devenir sérieux.
- Après les steaks, on s'était sifflé un cubi de gros rouge de Napa et Sonoma, et on avait pris du LSD.
- Ces filles, c'était Squeaky Fromme, Susan Atkins, Mary Brunner… J'avais loupé Charlie Manson de cinq petites minutes.
- Quand je suis arrivée à la fête, j'ai découvert que, comme je m'y attendais, mon Robert Mitchum blond était l'éleveur en question.
- J'ai fini par comprendre que j'étais complice de vol avec effraction et qu'il vaudrait mieux que je m'éclipse au prochain restoroute.
- « C'était rien que trois putes en chaleur sur l'autoroute », voilà ce qu'ont répondu plus tard les deux kidnappeurs-violeurs quand on leur a demandé de nous décrire.
Ce n'est pas comme ça que nous voyons les choses.
- J'avais lâché les drogues et l'alcool pendant mes neuf mois de grossesse. Même pas une aspirine.
- Ça a même un côté assez agréable puisque ça a effacé de ma mémoire l'intégralité des cours débiles et des lectures obligatoires imposées par mes profs de lycée gauchistes. 
Éditions : Finitude ( 2017). 10/18 pour l’édition poche.
Titre original : Walking Through Clear Water in a Pool Painted Black. (1990).
Traduit de l’anglais (États-Unis) par Romaric Vinet-Kammener.