WOLFE Tom/ Acid Test.
Acid Test.
Tom WOLFE.
Note : 4, 5 / 5.
La balade de Ken Kesey et des Merry Prankster.
Je découvre ce recueil de vingt sept chroniques présenté par Pierre-Yves Pétillon.
En 1964, Tom Wolf part pour un reportage au long cours. Une balade dans un autobus décoré de manière psychédélique ! Autobus affrété par l’écrivain Ken Kesey et peuplé par une bande de joyeux drilles, les Merry Prankster, les Joyeux Lurons pour la traduction.
Ken Kesey est célèbre et relativement riche, il est l’auteur entre autres de « Vol au dessus d’un nid de coucou » qui a été adapté au théâtre avec Kirk Douglas dans le rôle principal.
Le chauffeur de ce bus, du moins durant une partie du périple, est Neal Cassady, ami de Jack Kerouac à qui il a servi de modèle pour le personnage de Dean Moriarty.
Le prétexte de ce voyage initiatique est le tournage d’un film relatant ce périple hors normes. C’est une version moderne et collective du « Sur la route » de Jack Kerouac.
Il y a, durant ces années, quelques événements qui fédèrent la jeunesse américaine, la recherche de la liberté, sexuelle, mais aussi de vie, et surtout il y a la guerre du Vietnam !
Mais la contre-partie de cette liberté, c’est l’apparition des drogues dures.
Le monde dit « normal » voit tout cela d’un mauvais œil, le FBI et les
autorités morales ou religieuses s’inquiètent de la déchéance d’une partie de la jeunesse du pays.
Ce mouvement aura une fin, le rêve s’envole, mais il reste encore, je pense, un peu de cette époque dans les gens de ma génération. Émotions et regrets !
Ken Kesey est la figure de proue de cette épopée. Lui seul est capable de fédérer tout ce beau monde. Son départ pour le Mexique pour éviter la prison marquera la fin de cet esprit collectif.
Énormément de personnages de tout poil et de tout acabit ! Le ban et l’arrière ban des beatniks et hippies des États-Unis. Et d’ailleurs. Un vent de liberté absolu soufflait à cette époque, aidé, il faut bien le dire par une consommation effrénée de tout un tas de produits hallucinogènes !
En plus de Kesey, il est, bien entendu, aussi question de Tim Leary, intellectuel promoteur du LSD. Neal Cassady est plus présent que Jack Kerouac, mais pour tous les deux la jeunesse est passée ! Pour la musique, les Beatles invités, jamais venus, et surtout les Gratful Dead fabriquent une grand partie de la bande son. On rencontre aussi Allen Ginsberg qui participât activement à certains meetings !
Certaines réunions entre Merry Prankster et les Hell’s Angels californiens servent de prétextes à des moments de ripailles avec alcools, drogues et femmes !
Ainsi étaient ces années !
Un livre documentaire sur une des plus belles aventures humaines malgré ses nombreux excès.
Un petit mot au sujet de la traduction :
- Le Walden Pond de Thoreau, devient en note de bas de page :
l'étang vaudois (NdT).
Si quelqu'un peut m'expliquer ce mystère ?
Avec le recul, je me dis que la fin de l’innocence et de l’âge d’or était prévisible. Le monde d’aujourd’hui paraît bien gris ! Surtout un jour de pluie, loin du soleil et du rêve californien.
Extraits :
- Il me parlait de quelque chose qu'il appelait le Test de l'Acide, et aux formes d'expression qui aboliraient toute distance entre le public et lui.
- Eh oui, cette petite capsule qu'il lui glissait gentiment dans le gosier, c'était du LSD.
- … Et le frisson de l'adrénaline en monte instinctivement au cœur de la mammy la moins coule de tout les E.U. d'A. : les beatniks, des clochards, les macaques-la drogue.
- C'était magnifique, merveilleux, cette satanique alliance des Merry Prankster et des Hell's Angels.
- Et ce fut ce rock que reprirent les Beatles, après leur première expérience, dans leur célèbre série d'enregistrements, Revolver, Rubber Soul et Sergent Pepper's Lonely Hearts' Club Band.
- Des nouveaux groupes communautaires étaient également dans le coup. Comme les Diggers, dont le chef, un certain Emmett Grogan* avait fait de Kesey son héros.
Éditions : Éditions du Seuil (1975). Points pour l’édition de poche.
Titre original : The Electric Kool-Aid Acide Test (1968) .
Traduit de l’américain par Daniel Mauroc.
* Ringolevio d’Emmet Grogan.