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Littérature d'Irlande,de Bretagne et aussi d'ailleurs
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23 décembre 2020

LARRIVEAU Patrick / Un après-midi.

Un après-midi
Un après-midi.

Patrick LARRIVEAU.

Note : 5 / 5.
.Attente.
Troisième livre de Patrick Larriveau chroniqué sur ce blog.
Dix sept chapitres aux titres très succincts, en un seul mot :
.Ici. Là. Intérieur. Encore. Toujours. Pourtant. Après. Avant. Longtemps. Sortir. Pénétrer. Rester. Aller. Venir. Ailleurs. Fin. Début.
Un homme dans une maison qu’il semble bien connaître. Il est seul avec un revolver et des souvenirs. Les souvenirs c’est une femme Emely. Nous sommes en hiver. Ses souvenirs concernent des étés.
Il attend. Elle ?Des complices ? Ils viennent de faire un braquage. Le temps semble ne pas s’écouler. Neige et brume. Loin des étés torrides d’antan. Passé enfui. Avenir indécis. Mais enfin riche. Rêve ou réalité. Souvenirs, soleil, corps de femme, profusion de sexe. Réalité la solitude et le froid. Et l’attente, le temps qui semble arrêté. Attente, encore et toujours. Souvenirs, encore et toujours, faire fuir les minutes puis les heures. Impatience, puis nervosité. Un Aspégic. Se cacher du voisinage, dormir un peu. Se réveiller, chercher des photos, où sont-elles ? Revenir vers avant. Solitude et silence. Le cri d’un corbeau déchire le calme, le silence d’un village sous la neige. La brume aussi qui envie le paysage. Attendre. Espérer une présence, elle ou les autres. Bruits de portière. Une seule. Pas bon signe. Il revoit la bicyclette, la vieille Hispano. S’enfuir avec. Non, pas s’enfuir, partir avec. Avec Emely. Libre et riche. Sursaut ! Sonnerie stridente du téléphone. Que faire ? Décrocher, faire le mort ? Faire le mort, quelle expression. Et encore attendre. La nuit tombe vite en hiver. Attendre et espérer… encore et toujours… un interminable après-midi.
Qui prendra fin. Qui obligatoirement prendra fin… mais quand ?
Un seul personnage, le narrateur, qui n’a pas de nom et dont nous ne saurons rien. Il patiente. Une femme d’avant et peut-être d’après. Emely qu’il attend.
Un huis-clos déroutant dans sa narration, on passe d’une saison à l’autre, de l’été à l’hiver, tout en restant dans le même lieu, dans les pensées d’un homme en attente !
Un style d’écriture que j’adore, rien de classique, des phrases courtes ou très longues, qui donne une grande originalité à ce roman.
Une lecture qui nécessite une très grande attention.
Une découverte qui ne dépareille nullement dans la bibliographie de Patrick Larriveau, du moins dans la partie que je connais.
Extraits :
- Il caresse le flingue et tout se mélange dans sa tête.
- Son sexe. Emely et son sexe.
- Un violent après-midi qui fait suite à un violent matin. D'absurdes coups de feu. Et le ciel quand il a fallu courir. Le ciel qu’il ne voit plus mais qu'il devine.
- Alors il ne neigera plus, plus jamais. Alors tout sera presque oublié ou sera prêt à être oublié.
- Épinals images. Du soleil dans une maison blanche, du soleil sur l'épaule, reposé long comme sa chevelure, long coulant jusqu'aux reins.
- Ce n'est pas à cause de quelques foirements qu'il va falloir tout remettre en cause.
- Ces photos, il y a ces photos, ses photos, les siennes, les nôtres.
- Que font-ils ? Que fait-elle ? Il ne s'agit pas de moisir ici dans cet après-midi stérile énigmatique.
- Il fallait tirer, tirer.
- Bref, un après-midi à s'avouer qu'il sait déjà tout ça, que même un braquage ou plusieurs ne changeront rien.
- Le passé est une belle blessure.
- Voilà. Il n'y a pas de repos. Tout recommence sans cesse.
Éditions : Jacques Flament / Marges ( 2015) .
Autres
 titres de cet auteur sur ce blog :
Jo Corre est mort.
La petite chose des jours.

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